Taureaux castrés : Taj Gibson n’en peut plus de ces Bulls sans identité

Le 09 févr. 2016 à 16:08 par David Carroz

Comme souvent – toujours – les Bulls n’ont pas montré beaucoup de consistance lors de la défaite face aux Hornets cette nuit. La fatigue d’un road trip de sept matchs (2-5) qui se termine, les absences diverses et variées (Derrick Rose, Joakim Noah, Jimmy Butler, Nikola Mirotic) qui affaiblissent l’équipe, on peut chercher des excuses à cette nouvelle contre-performance. Mais la raison est bien différente et Taj Gibson n’a  pas caché sa frustration devant le manque de caractère dans l’Illinois.

C’est quoi, notre identité ? Notre identité, c’était la défense, et puis on s’est tourné vers l’attaque. Mais si vous regardez, le groupe est totalement différent de ce qu’il était les années précédentes. Auparavant, on avait des défenseurs qui avaient la rage. Maintenant, on a des jeunes qui pensent à l’attaque. Et on essaie de comprendre un nouveau système. – Taj Gibson.

L’an dernier, ce passage d’un style de jeu à l’autre avait bien foiré, et le responsable avait été rapidement trouvé : cela ne pouvait être que le méchant Tom Thibodeau, si dur avec ses joueurs, si old-school dans son approche du basket, avec sa sale mentalité défensive. Bien entendu, son éviction cet été n’a rien eu à voir avec la guerre que lui et Gar Forman se livraient pour savoir qui avait la plus grosse. Alors on a balancé Fred Hoiberg en tant que nouveau boss de l’équipe. Un mec à la page avec du small ball, du mouvement, et un jeu résolument plus offensif. Le fait qu’il n’ait aucune expérience et que le GM des Bulls puisse lui imposer ses choix n’a là encore aucun rapport avec son intronisation. Mais alors que le All-Star Break est tout proche, on cherche toujours à comprendre quelle est l’identité des Taureaux, leur ligne directrice. Et à l’instar de Taj Gibson, on ne sait pas.

On sent que les joueurs doutent, en veulent plus, mais il ne trouvent pas les solutions. Ils ne savent pas vers qui se tourner pour avoir des réponses car aucun leader ne se dégage. Joakim Noah pouvait être ce grand frère par le passé, mais sa mise à l’écart du cinq majeur puis sa blessure ont diminué son influence avant de le sortir du vestiaire. Pas facile d’aider dans sa situation. Pau Gasol l’ouvre de temps en temps, mais avec ses lacunes défensives et son côté soft, il n’a pas suffisamment de légitimité pour être le phare de cette équipe. Sans compter que la perte d’identité des Bulls date de son arrivée. Derrick Rose n’a jamais été un leader de vestiaire. Le meneur n’est pas très expressif ou vocal, même s’il essaie de faire entendre sa voix. Mais ses blessures à répétition n’aident pas à ce qu’il s’installe dans ce rôle. Reste Jimmy Butler, qui aimerait bien prendre le pouvoir, mais qui a déjà commis quelques maladresses et dont le leadership n’est pas naturel car discuté au sein même du groupe. Bref, le talent a beau être là, le caractère ne suit pas car cette équipe manque de couilles et d’unité. Le mélange entre vieux grognards de l’époque Thibs et jeunes joueurs ne prend pas.

C’est un super groupe. Les gars viennent et bossent. C’est juste un groupe différent de celui qu’on avait. On avait de vrais défenseurs, de vrais chiens affamés. Maintenant, ce sont des gars tournés vers l’attaque, qui tirent à trois points. On était des bagarreurs. Maintenant, on essaye de former des gars pour qu’ils deviennent des bagarreurs. Chaque match est compliqué parce qu’on essaie encore de faire parler les gars [en défense]. Et vous pourriez penser que c’est la chose la plus facile, n’est-ce pas ? Chaque jour, on essaie de les faire parler. C’est frustrant, mais que peut-on faire ? – Taj Gibson.

Et les choses ne semblent pas pouvoir s’améliorer à moins de gros changements, pour qu’une figure forte prenne le dessus sur le groupe pour lui indiquer la direction à suivre. Comme Thibodeau l’a fait jusqu’à user complètement son effectif. Fred Hoiberg peut-il être le berger qui guide les Bulls ? C’est une des nombreuses questions qui se posent dans l’Illinois, mais contrairement à Jimmy Butler qui avait remis en cause son coach en décembre, Taj Gibson le soutient ouvertement.

Fred est un super coach. Il est très costaud mentalement. Bien qu’il semble discret il est toujours là, il nous fait toujours de bons discours. Il nous encourage toujours. Chaque équipe connait des périodes difficiles. C’est ce qui permet de rendre ces équipes bonnes. Mais en même temps à l’époque de Thibs nous avons traversé tellement de choses que nous n’avions pas d’autre choix. Nous avons connu beaucoup de choses et nous n’avions d’autre choix que de progresser. Le personnel était différent à cette époque. Nous avons un groupe de joueurs totalement nouveaux, des jeunes gars qui viennent de clubs différents, nous devons donc les modeler, essayer de les pousser. – Taj Gibson.

Les modeler oui, mais à quelle image ? Celle de Bulls laborieux et valeureux ? C’est certainement ce que pense Taj Gibson qui est plus du genre travailleur que talentueux et qui a construit sa carrière sur l’intensité qu’il pouvait apporter en sortie de banc. Des notions bien obscures pour une franchise qui est aujourd’hui septième de sa Conférence avec 27 victoires pour 24 défaites, bien loin des ambitions du début de saison.

Source : ESPN

Source image :  yahoo.com


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