La question qui tue : et si les Spurs terminaient… avec un meilleur bilan que celui des Warriors ?

Le 24 janv. 2016 à 16:47 par Bastien Fontanieu

Si la planète NBA est actuellement à genoux devant le début de saison historique des Warriors, une autre équipe roule elle aussi sur la compétition, mais tout en discrétion : ces foutus Spurs, tout simplement immortels.

Difficile de ne pas se lever et applaudir devant le bilan exceptionnel proposé par Luke Walton cette année, désormais prié de bien vouloir retourner à sa place après la résurrection récente de Steve Kerr. L’assistant-coach des Dubs n’a pas fait que maintenir son équipe en haut de la NBA, il l’a installée de façon à ce que personne n’ose contester la domination californienne, la bande à Bogut enchaînant les victoires et les records sans oublier les unes de journaux : meilleur départ de l’histoire, meilleur bilan de l’histoire après une trentaine de rencontres, deuxième meilleure série de victoires de l’histoire, la suprématie de Stephen Curry sur sa Ligue a atteint un niveau exceptionnel, collectivement comme individuellement. Mais face à une telle machine, roulant sur l’adversité et banalisant tout succès, les yeux des fans se sont presque automatiquement tournés vers un des plus gros challenges à venir pour Golden State. La réception des Spurs ce lundi, petite équipe de basket fort sympathique et proposant un basket aussi exceptionnel cette saison. Aussi exceptionnel ? Aussi exceptionnel. Car si Gregg Popovich ne peut compter sur un génie technique comme Curry ou les improvisations magistrales de Draymond Green, le gourou texan peut cependant affirmer qu’il propose actuellement une des meilleures défenses de ces dernières années en NBA. C’est simple, jouer les Spurs est devenu une séance de torture physique comme mentale, un supplice redouté par tous, la moyenne de points d’écart (+14,5 points) faisant presque passer les Warriors pour de simples prétendants au titre (+12,1), pendant que l’efficacité défensive plongeait Tom Thibodeau dans un coma profond (89,8 points encaissés, 93,5 en defensive efficiency).

Classement, au 24 janvier 2016.

Classement, au 24 janvier 2016.

Du coup, si la tentation commune est de s’extasier devant chaque victoire des Dubs, et à juste titre quand on voit la façon dont ces matchs sont remportés, la réalité du classement nous impose une question qui semblait encore inconcevable il y a quelques semaines : et si San Antonio parvenait à rattraper Golden State en haut de l’Ouest ? Le match de demain (4h30) nous donnera bien évidemment un fat élément de réponse en fonction du résultat final, mais il ne s’agit malheureusement que d’un match de saison régulière. Il en restera donc 36 à jouer de chaque côté, de quoi envisager un coup d’état déroutant en tête de la Ligue. Car s’il y a bien une différence notable avec les saisons précédentes du côté des Spurs, c’est cette envie de vouloir anéantir toute opposition, chaque soir, chaque jour, sans montrer la moindre émotion. Par le passé, Popovich nous avait habitué à une sorte de désinvolture assumée en saison régulière, le coach légendaire prenant cette longue compétition pré-Playoffs avec un léger sourire. Effectif reposé, matchs tankés, blagues vaseuses en conférence de presse et pétages de câbles isolés, les saisons se ressemblaient fortement à San Antonio même si certaines sortaient du lot. Notamment 2014, après la défaite atroce face au Heat d’un Ray Allen éternel, les Spurs se reprendront pour s’offrir le meilleur bilan de la NBA et une bague au bout. Puis ? L’ivresse du titre, la fatigue des anciens, une campagne 2015 bâclée en baillant et -évidemment- une gifle de dernière seconde reçue des mains des Clippers au premier tour des Playoffs. Branle-bas de combat, on aborde 2016 avec un effectif affolant et on reprend ses fondamentaux des années glorieuses : concentration maximale, non-négociable et de l’effectif complet, au quotidien. C’est cette différence qui nous permet, en partie, d’affirmer ceci. Non, les Spurs ne vont probablement pas ‘lâcher prise vers fin-Mars après avoir défoncé son Rodeo Road Trip.’

Statistiques au 26 janvier 2016

Statistiques au 26 janvier 2016

Cette série de déplacement, justement, sera un tournant important pour les copains de Tim Duncan cette année, comme les précédentes diront certains. Certes, sauf que les Spurs sont entrés dans leur propre histoire l’an passé en affichant le premier bilan négatif depuis la création de ces vacances hors-Texas, un road trip symbolique de leur saison puisque l’équipe finira sur les rotules au premier tour des Playoffs. On verra donc avec quel type de détermination cette équipe abordera ces 8 matchs consécutifs à l’extérieur, l’envie d’effacer l’erreur de 2015 probablement dans un coin de chaque tête. Mais revenons-en à nos moutons, et notamment cette petite compilation statistique affichée ci-dessus. Comme on peut le voir, les Warriors possèdent un programme nettement plus favorable jusqu’au 15 avril, avec de nombreux matchs à la maison et une Conférence Est qui n’a pas encore vraiment ressenti le brasier du numéro 30 ainsi que celui de ses potes. Moins de matchs face à des équipes actuellement en Playoffs, également, auxquels on doit impérativement ajouter cette maxi-mission collective imposée par tous dans le vestiaire d’Oakland : aller chercher le bilan des Bulls en 1996, avec 72 victoires pour 10 défaites. Et c’est peut-être ça, finalement, qui représentera le plus gros obstacle des Spurs dans leur quête d’une première place dans la Conférence Ouest, d’un bilan meilleur que celui des Warriors. Car même si les victoires s’enchaînent dans le Texas et que l’écart reste aussi faible jusqu’à fin-mars, on a du mal à imaginer Draymond Green et surtout Steve Kerr garder les jambes au frais pour les joutes printanières, alors que l’histoire est devant eux et qu’ils ont clairement les moyens pour la réécrire. Non, désolé pour cette fois, comme pour chaque équipe tentant de se mettre sur le chemin des Dubs, seul le temps et les potentielles blessures pourront ralentir la machine infernale de Golden State, déterminée à vouloir faire tomber Jordan et compagnie sur le trône des meilleures équipes de saison régulière de l’histoire.

Le match de ce lundi sera intense, fabuleux, exceptionnel, bourré d’analyses et de conséquences post-résultat. Les Spurs pourront-ils tenir le regard avec les Warriors jusqu’au 13 avril, au point de leur voler la pole-position à l’Ouest ? Difficile à envisager, quand on voit la détermination du champion en titre et les faveurs de son calendrier. Mais s’il y a bien une équipe qui pourrait foutre la merde dans tout ce beau délire, c’est celle de San Antonio. Rendez-vous demain soir, pour un test d’anthologie.

Source image : GoldenGatesSports


Tags : spurs, Warriors
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