Stephen Curry, monsieur j’assume mes propos : 35 points à 7/12 du parking de Cleveland

La marque des grands trashtalkers ? Ceux qui gueulent et tamponnent leurs paroles avec des actes. Provocateur avant la rencontre face aux Cavs, le meneur des Warriors a suivi son tacle matinal avec une mixtape face à Kyrie Irving et compagnie : carte illimitée en blabla, jusqu’à la fin de la saison.

Il avait osé le dire, juste avant la rencontre. Battu à Détroit et attendu au taquet dans l’Ohio, Curry avait été interviewé concernant le match à Cleveland, mais l’intéressé avait préféré jouer la carte lance-flammes. Pour son premier retour dans la région depuis le titre remporté en juin dernier, Steph avait tout simplement dit qu’il espérait retrouver ‘une odeur de champagne dans le vestiaire’, en référence à ce fameux Game 6 célébré avec une trentaine de bouteilles, les Dubs remportant leur premier titre depuis 1975. Le genre de déclaration qui faisait non seulement monter l’intensité du match de 60%, le genre de déclaration qui poussait non seulement les Cavs à se vénère et retrousser leurs manches, mais le genre de déclaration qui imposait surtout à Curry de devoir sortir le combo spécial : un récital individuel ponctué par une grosse victoire collective. Et que nous a-t-il réservé, en antenne nationale, pour le Martin Luther King Day ? Exactement ça, déroulant la version MVP à Cleveland face à un David Blatt aussi blasé que les fans de la franchise devant le monstre de Californie.

Prenant feu dès le premier quart-temps afin de donner le ton et montrer la voie aux siens, le numéro 30 enchaînera les bombes de sa distance, celle qui concerne le logo du parquet au milieu de terrain et redéfinissent les défenses sur le meneur. Un petit 4/5 à trois-points dès les douze premières minutes, puis ce mouvement de balle habituel pour punir les rotations et montrer les espaces créés, Draymond Green continuant son petit ménage en recevant ses gonfles derrière chaque double-team. Devant lui ? Il devait y avoir un grand Kyrie Irving, finalement fantomatique devant son adversaire du soir. Il devait aussi y avoir le ‘Curry stopper’, ce cher Matthew Dellavedova, finalement reconverti dans la photographie car parfaitement placé afin d’immortaliser les bombes du phénomène. Malheureusement pour les deux meneurs de Blatt, Stephen était concentré comme rarement, validant ses propos d’avant-match avec une nouvelle performance d’exception. Le genre de blabla que seuls les très grands peuvent se permettre, surtout en déplacement. Et après la rencontre ? Il ajoutera que le vestiaire avait la même odeur… que le restaurant où lui et ses coéquipiers avaient fêté le titre en juin dernier, de quoi enfoncer la tête des Cavs dans la cuvette, après leur avoir montré la chasse d’eau.

En 28 petites minutes, pas besoin de jouer dans le dernier quart avec 40 points d’avance, le bonhomme terminera ainsi : 35 points, 5 rebonds, 4 passes et 3 interceptions, à 12/18 au tir et 7/12 de loin. Certains souhaitent-ils encore discuter le titre du futur MVP de cette saison ? Ils peuvent le faire ici, mais évitez de le faire avec lui. Cela pourrait vite sentir le champagne…

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