Les Warriors anéantissent les Cavs à Cleveland : 132-98, jour de deuil dans l’Ohio

Le 19 janv. 2016 à 05:10 par Alexandre Martin

Warriors

C’était censé être le match le plus serré et attendu de ce Martin Luther King Day. Ce fût finalement une branlée exceptionnelle, infligée par un champion en titre touché dans son orgueil : +34 pour Golden State, les joues sont encore rouges dans l’Ohio…

Ceux qui ont vécu la rencontre en direct avec nous peuvent le confirmer. Si l’administration a validé un écart de 34 points au buzzer final, le niveau séparant Cavs et Warriors ce lundi était probablement autour d’un nombre à trois unités, tant les hommes de Luke Walton ont dominé la rencontre de la première à la dernière seconde. Pourtant, LeBron et ses coéquipiers montraient un body language intéressant en tout début de match, l’envie de rattraper la bavure du 25 décembre dominant les esprits des hôtes. Sauf que ce qui devait être le main event de cette soirée marathon s’est malheureusement transformé en fessée offerte à domicile, Stephen Curry allumant le lance-flammes dès le premier quart et étant suivi par un groupe totalement focus. De Bogut à Barnes en passant par Draymond et Thompson, tout le monde se met sur son 31 et assume ses propos d’avant-match, chacun y allant de sa petite pique par interview interposée. La défense de GS est au garde-à-vous, les bombes rentrent à distance, et le premier coup de poing envoyé par les Warriors sera finalement… l’uppercut ultime, Cleveland n’arrivant pas à se relever de ce 34 à 21 encaissé dans les douze premières minutes.

Un K.O symbolisé par ce 7/11 collectif du parking dès le premier round, sauf que les spectateurs s’attendent forcément à un réveil de LeBron et compagnie, devant leur public. Forcément. Mais un réveil ? Il n’y en aura aucun. L’écart grimpe aussi vite que la température entre les oreilles de J.R Smith, l’idole de la rédaction se faisant expulser pour un tampon direct sur Harrison Barnes. Cleveland craque mentalement, Irving et Love ont la tête dans la bassine, mais le pire reste que les Warriors le ressentent, d’où leur envie de garder les deux pieds sur l’accélérateur. Le cinq majeur dehors, c’est Iguodala et Barbosa qui font le boulot avec Ezeli, chaque membre de Golden State offrant un match complet des deux côtés du terrain. Les 15 points de retard passent à 20, puis 25 dans un silence de cathédrale, David Blatt ne trouvant aucune solution. Direction les vestiaires, abasourdis les Cavs n’y sont déjà plus et les questions se multiplient. Comment lâcher la rencontre aussi tôt ? Pourquoi péter un plomb ? Et que dire de ces performances fantomatiques offertes par Love et Irving ? Le match n’est plus, car dès la reprise l’écart atteint même… le 40. Crème solaire, tout le monde à poil. La Quicken Loans devient le sauna personnel des Warriors, Curry et Iguodala continuant le massacre à distance avant de sortir pour permettre aux copains du fond du banc de faire défiler le chrono dans le dernier quart.

Comment comprendre cette contre-performance des Cavs, cette défaite historique puisqu’elle a presque chatouillé les 39 points d’écart encaissés par la franchise à domicile, un record finalement évité de peu par l’équipe B de David Blatt ? Statistiquement, de nombreuses colonnes peuvent être pointées du doigt afin d’apporter des éléments d’explication. La discipline de GS des deux côtés du terrain, les nombreuses passes décisives, l’adresse insolente du parking : il y a de quoi avancer des arguments. Seulement, ce qu’il y a et avait de plus inquiétant sur cette rencontre, c’est l’abandon mental flagrant des coéquipiers de LeBron, l’ailier n’étant pas non plus le premier à mener la charge vocalement ou dans ses actions. Alors que ce dernier évoquait à l’automne que cette saison serait un vrai test concernant la solidité psychologique de son groupe, un vrai test s’est présenté à celui-ci et les fondations se sont effondrées en un rien de temps. Certes, il est très difficile de se relever d’une telle tarte dans le premier quart, les runs des Warriors étant d’une violence rare, mais de David Blatt paniqué à Irving dépassé ou Love tout simplement inutile, il n’y a pas le moindre membre des Cavs qui a sauvé l’affaire sur cette rencontre. La preuve étant, tiens tiens, que seul Gérard se sauvait du marasme collectif en première mi-temps…

Match de saison régulière uniquement ? Peut-être, mais certainement pas connaissant le contexte de la rencontre, l’historique entre ces deux équipes et les propos tenus quelques heures auparavant. Les Cavs se sont fait gifler par Golden State, dans une leçon dont on se souviendra pour un bout de temps : en tout cas, jusqu’en juin, c’est évident.

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Source image : independent.co.uk


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