Dwyane Wade : flashé à 34 ans, il ne cesse pourtant de nous éblouir

Le 17 janv. 2016 à 20:31 par Alexandre Martin

On s’extasie toujours devant les joueurs qui, à eux seuls, représentent une grande époque ou les meilleures années d’une franchise. Dwyane Wade fait partie de ces gars-là, il en est même un des exemples types puisque le Heat quelque part c’est lui tant il incarne cette franchise depuis bientôt 13 ans. Miami c’est chez lui, la Floride est son territoire et l’American Airlines Arena son terrain de jeu préféré…

La vie ne se mesure pas au nombre de respirations que nous prenons mais au nombre de moments qui vous ont coupé le souffle. C’est ce dont il est question avec Dwyane Wade… – Pat Riley

Comme souvent, le légendaire Pat Riley a complètement raison. Dwyane Wade a fait vibrer la planète basket à tellement de reprises que rien pour ça, tout fan de basket ne peut que lui vouer le plus grand respect. Et s’il n’y avait que ça… Le bonhomme souffle 34 bougies aujourd’hui, une bonne occasion pour se retourner sur plus de 800 matchs en carrière et un début de saison de très bonne facture de celui qu’on surnomme “Flash”. Il fait partie de la crème de cette Draft 2003 qui est clairement l’une des plus qualitatives de l’histoire quand on voit les noms de quelques uns des camarades de promo de ce bon Dwyane avec notamment LeBron James, Carmelo Anthony et Chris Bosh qui sont tous les trois dans le top des joueurs NBA depuis leurs arrivées. LeBron est bien devenu le monstre dominant qu’on voyait en lui au lycée avec ses quatre titres de MVP de saison régulière, deux de finales qui vont d’ailleurs avec ses deux bagues et des lignes de stats pharaoniques soir après soir. Carmelo est un scoreur incroyable – le meilleur de l’exercice 2012-2013 d’ailleurs – qui tente tant bien que mal de devenir un leader capable d’emmener une équipe au bout. Quant à Chris, malgré de gros soucis de santé l’an dernier, il reste un des tous meilleurs intérieurs de la ligue tant techniquement que mentalement.

Au sein des ces gars, Wade fait très bonne figue. Car s’il est celui qui a joué le moins de matchs en 13 saisons à cause de blessures régulières qui l’ont toujours empêché de faire un exercice complet, il est le plus bagué de la bande (2006, 2012 et 2013), il est le visage du Heat et inspire un immense respect par cette fidélité à la Floride. Monstrueux lors des Finales NBA 2006 alors qu’il n’était que dans sa troisième saison, l’ami Dwyane a ensuite porté sur ses épaules une équipe de Miami dans laquelle il a dû se sentir bien seul pendant quatre ans. En 2008/2009 par exemple, Wade a envoyé sa meilleure saison en carrière à tous les niveaux. Inarrêtable, il a été meilleur marqueur avec un peu plus de 30 points de moyenne auxquels il a ajouté 7,5 caviars, 5 rebonds, 2,2 interceptions et 1,3 contre le tout en participant à 79 rencontres. Cependant, malgré cette ligne de stats monstrueuse en saison, le Heat ne sera que cinquième de l’Est et se fera sortir en 7 matchs du premier tour des Playoffs par les Hawks de Joe Johnson, Josh Smith et du jeune Al Horford, toujours malgré un Wade titanesque (29/5/5). La saison suivante sera un peu du même genre avec une production fabuleuse cet arrière légèrement petit (1m94) mais capable d’aller contrer violemment tout intérieur s’approchant du cercle ou d’écraser des gars de plus de 2m10 par des dunks foudroyants, une qualification pour la post-season et un départ en vacances après une série (les Celtics de Pierce, Garnett et Allen cette fois-ci).

Une situation très frustrante pour un joueur aussi talentueux. Néanmoins, il ne lâchera pas sa franchise, il ne se décougera jamais et, avec l’arrivée ses potes James et Bosh l’été suivant, il retrouvera les sommets de la ligue pour enfiler deux nouvelles bagues en quatre ans. Actuellement, Wade est le deuxième scoreur et le deuxième passeur d’un Heat qui réalise un début de saison assez solide bien que parfois un peu juste offensivement. Il est le leader, le patron d’une équipe floridienne qu’il ne fera pas bon croiser en Playoffs. Bien sûr, les excès de vitesse de “Flash” sont de moins en moins courant mais il pèse encore très lourd à chaque fois qu’il foule le parquet par sa compréhension du jeu, sa motivation et sa clutchitude (demandez aux Grizzlies par exemple…). Enterrer un gars comme Wade serait une erreur. A 34 ans, il est encore là et bien là. Il ne joue plus de la même façon mais son mental de gagneur est intact et le talent n’est pas quelque chose qui se perd. Avec plus de 18 points, plus de 4 rebonds, 4,6 passes décisives et 1 interception de moyenne, il faut encore compter avec lui parmi les meilleurs postes 2 et il devrait se retrouver au match des étoiles de la mi-février pour la douzième fois en treize saisons en attendant de participer aux Playoffs avec l’objectif évident d’y faire du bruit. Pas mal le “vieux” !

C’est ça D-Wade. C’est un parcours NBA splendide même s’il a souffert de quelques irrégularités, de quelques bas et de très hauts. C’est un gars qui a régalé et fait le show pendant des années et qui a maintenant la présence d’esprit de s’adapter pour durer malgré un physique assez fragile. C’est un gars qui montre qu’il a encore plusieurs (deux ?) bonnes années à donner et qui compte bien jouer le titre jusqu’au bout avec ce Heat si cher à son coeur.

Entre ce jeune de 24 ans capable de dominer des Finales NBA, cet homme de 27 ans totalement injouable car au top de sa forme ou ce vétéran qui pèse encore très lourd dans le jeu, Dwyane Wade est passé passé par toutes les étapes d’une grande carrière mais, à chacune d’elles, il a montré sa capacité nous éblouir par la qualité de son jeu, le spectacle qu’il a proposé et propose encore ou son QI basket très au-dessus de la moyenne. Et quoiqu’il arrive désormais, c’est ça que nous retiendrons avec peut-être encore quelques exploits à venir. Qui sait ? 

Source image : montage TrashTalk via images @NBAcom et USA Today


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