NBA Top 10 : l’affaire Kerrigan/Harding, où comment populariser le patinage à coup de barre de fer

Seulement quatre matchs cette nuit en NBA ? Sûrement pas une raison suffisante pour ne pas vous faire don d’une nouvelle petite histoire “Bellemarienne” pour accompagner le Top 10 de la nuit. Et aujourd’hui on parle de sport, un sport “de nanas” qui aura vu son public se multiplier dans les années 90 non pas grâce aux exploits de ses héros mais plutôt grâce à une histoire sordide. Flashback.

On parle donc aujourd’hui sur TrashTalk… de patinage artistique. Si on m’avait dit ça un jour… Maman j’espère que tu me lis.

Ce beau sport qu’est le patinage artistique n’a pas toujours été celui que vous connaissez aujourd’hui. Non, il n’a pas toujours été un programme que l’on zappe rapidement à la TV pour éviter d’entendre Philippe Candeloro enchaîner les blagues graveleuses (“elle a la pelouse au ras du slip”) ou Nelson Monfort et son anglais mythique tenter de nous faire apprécier des jeunes filles ou des jeunes hommes dont nous ignorons simplement l’existence. Car dans les années 90, patinage artistique rimait avec hype. Si si ma gueule. Et si en France c’est notamment Surya Bonali qui popularisera la discipline grâce à un palmarès bien rempli et une carrière pleine de soubresauts, du côté des États-Unis on évolue alors à un autre niveau de WTF, entre contes de fées et scandales à la Javaris Crittenton. Jugez plutôt…

Nous sommes le 6 janvier 1994 et le petit giron du patinage se prépare tranquillement pour arriver en forme aux Jeux Olympiques de Lillehamer quelques mois plus tard. Les deux stars de l’époque aux States se nomment Nancy Kerrigan, belle brune aux allures d’américaine modèle, et Tonya Harding, une petite blonde athlétique qui porte la rage et la compét’ dans le creux de ses yeux. Et ce qui s’annonçait comme une opposition de style va devenir une concurrence légendaire quand la grande brune se fera démolir le genou à coups de barre de fer par des hommes payés par l’ex-mari de la petite blonde. Un truc de ouf comme dirait l’autre et si l’amie Tonya niera évidemment être au courant, son entourage sera rapidement confondu par la justice. Quelques mois plus tard et par miracle, Nancy est sur pied et ira chercher une médaille d’argent aux JO alors que la méchante Tonya supportera moins la pression que Gérard Smith en terminant à une bien moche huitième place. Une contre-performance qu’elle additionnera à une exclusion à vie de la fédération américaine et à une amende de 110 000 dollars ainsi qu’à 500h de TIG pour faux-témoignage. Car oui, la miss avait bien été mise au courant des aspirations nauséabondes de son ex-chéri. Enfin après, enfin pas vraiment. Enfin bref, elle se sera bien foutu de la gueule du monde et dans ces cas-là on passe à la caisse.

Une affaire qui aura mis le petit monde du sport – et donc du patinage –  en émoi, à tel point que l’épreuve dames des JO diffusée sur CBS deviendra alors, avec 46 millions de téléspectateurs, la sixième meilleure audience de tous les temps aux États-Unis. POUR DU PATINAGE. Comme quoi une paire de patins et une barre de fer peuvent vous faire basculer tout un peuple…

On vous laisse cogiter sur ce fait divers sordide qui aura donc contribué à faire du patinage artistique l’un des sports les plus médiatiques des nineties, à coups de triples-axels, de trriples-lutz piqués et de pétage de câbles et de genoux. Retour désormais à une mer plus calme et à nos fondamentaux avec le Top 10 de la nuit en NBA. Pas de barre de fer, juste quelques posters. On est des pacifistes nous oh.

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