LeBron James et la royauté du scoring : bilan à 31 ans, avant d’intégrer le Top 10 de tous les temps
Le 29 déc. 2015 à 01:11 par Bastien Fontanieu
Doucement mais sûrement, sans en faire une montagne médiatiquement, le cyborg de l’Ohio double un paquet de légendes statistiques alors qu’il lui reste encore de belles années devant lui. Aujourd’hui face à 31 belles bougies, LeBron peut faire le point sur sa future place dans la hiérarchie… du scoring.
Car oui, bien qu’on s’entête à mettre en avant sa capacité à trouver ses coéquipiers, à inviter tout le monde au restau et à offrir des montres pour Noël, LBJ est un mâle dominant dans la jungle des points marqués, un de ces prédateurs déjà bien formés mais qui est encore loin d’avoir atteint son plus haut point. Non, aussi inquiétant que ce soit à lire pour les avocats des Kareem, Malone, Kobe ou autres grands félins mangeurs de filets, James n’aura que 31 ans mercredi et de nombreuses saisons régulières à proposer du côté de Cleveland (sorry Riley). Bien évidemment, la tentation qui domine consiste à vouloir pousser les scénarios prévisionnels jusqu’à ses 40 ans, afin de dépasser les plus folles limites statistiques, mais on a du mal à imaginer cette machine ultra-opérationnelle pouvoir tenir un tel rythme pendant une nouvelle décennie. En est-il capable ? Oui, on l’a vite compris avec LeBron. Tout ce qui semble irréalisable devient subitement de l’ordre du réel, comme depuis son tout premier match à Sacramento, il y a 13 ans. Treize saisons éprouvantes, exténuantes, marquées par une pression médiatique folle, une qu’il a notamment embrasée avec sa Decision en 2011. Oui, autant le numéro 23 est capable de redéfinir de nombreuses limites en jouant jusqu’en… 2024, autant le premier bilan qui sera effectué ci-dessous se basera sur des prévisions liées à des êtres dits ‘normaux’.
Au moment où ces mots sont écrits, LeBron est posément installé à la 21ème place du classement de tous les temps, un siège momentané puisque le sympathique Alex English rendra probablement sa place lorsque la prochaine pause café aura sonné. Une place dans le Top 20, avant même de fêter ses 31 ans, comment aborder les saisons prochaines ? Car en voyant la cadence et les tendances du cyborg, on est en droit de proposer déjà quelques estimations sur sa folle chevauchée en direction du Top 10. De nos jours, c’est-à-dire ceux dépassant l’épuisement individuel de l’époque à Miami, LeBron est un robot qui tourne autour de 65 à 75 rencontres par saison, entre petits pépins physiques d’un soir, décision prise par David Blatt en prévision des Playoffs et grosse teuf mal assumée. Près de 70 matchs en régulière, des soirées durant lesquelles l’ailier tourne autour des 25 points de moyenne, une barre qu’il n’est pas prêt de lâcher quand on voit son évolution dans le jeu au poste, les coéquipiers qui l’entourent et sa connaissance des adversaires. Bilan des dégâts, commissaire ? Pratiquement 1700 points la campagne, ce qui pousserait donc James à posséder 2700 points de plus à son total en carrière (à la fin de la régulière 2016/17) puisqu’il en a déjà 700 sur la saison en cours, au 29 décembre 2015. Ainsi, prenez les 25609 points de ce lundi, ajoutez les 2700 points estimés jusqu’en avril 2017, saupoudrez le tout de quelques haters et vous obtenez 28309 points en carrière. Une montagne, à la fin de la saison 2016/17, qui le catapulterait…dans le Top 10 des scoreurs de tous les temps.
Car le Shaq vient de se faire dépasser dans le Top 10 par un certain Dirk Nowitzki, le clan des 28K possédant quelques bons gloutons numériques de l’histoire. Et c’est justement là que l’avenir sera des plus excitants, sauf si on refuse de voir une brute comme James marcher sur les totaux de certains. Toujours aussi professionnel dans son approche du jeu, déterminé à vouloir ramener une bague dans l’Ohio et bien obligé de devoir faire tourner le moulin pour permettre aux Cavs de rester dans les hauteurs de l’Est, LBJ ne sera certainement pas le genre de client à passer en-dessous des 20 points de moyenne la saison, ce qui correspond à 1400 points par campagne. Des estimations qui -une nouvelle fois- se basent sur ce qu’on voit aujourd’hui, les coéquipiers qui l’entourent et la condition physique du bonhomme, mais personne n’est à l’abris d’une sale blessure. En effet, qui aurait pu croire que Kobe galérerait à toucher l’arceau en fin de carrière, avant ce drive face aux Warriors en 2013 ? Mais en plus de croiser les doigts pour voir la bête continuer à nous régaler, on posera ce scénario sur la table des débats, quitte à en chauffer plus d’un : et si LeBron nous offrait 8 bonnes saisons à 20 points de moyenne, ce qui porterait son potentiel total au menton de… Kareem Abdul-Jabbar ? Même si l’enfant d’Akron est arrivé plutôt que le trio Jordan-Malone-KAJ en NBA, peut-on se baser sur les moyennes de Kobe ou de MJ à partir de 31 ans pour se donner une idée du chemin à venir ? Différence notable, l’ailier n’est pas un scoreur pur comme les monstres cités, son jeu se base davantage sur une polyvalence sacrée. Mais sur la longévité cependant, des idées pourraient rapidement se dégager…
Peut-on partir sur une bonne dizaine de milliers de points additionnels dans la carrière de LeBron, de quoi s’offrir une place tranquille sur le podium ? Assurément. Mais pour ce qui est d’aller chercher un Malone en plat principal puis un Kareem en dessert, on repassera d’ici quelques temps. Car un ailier qui galope autant aura probablement plus de mal que des géants aux mains de fées, et surtout si on demande à James si cela l’importe, on connaît déjà la réponse : whatever, tout ce que je veux c’est une bague avec Akron marqué dessus. On se donne donc rendez-vous dans un an, pour faire le point avant l’entrée dans le Top 10… Flippant.
Source image : Montage SlamOnline – Bleacher Report