Good move : l’arbitre Bill Kennedy révèle son homosexualité suite aux injures de Rondo à Mexico

Pris malgré lui en tenaille par les propos aussi courants qu’homophobes du meneur des Kings Rajon Rondo au Mexique le 3 décembre dernier, l’arbitre vétéran Bill Kennedy a décidé d’agir dans l’urgence et de ne plus cacher cette “différence” qui pouvait, encore hier, en offusquer plus d’un…

Bill Kennedy, membre du corps arbitral de la Ligue depuis plus de 18 saisons, est désormais fier d’être ce qu’il est aux yeux de tous, à savoir un homosexuel assumé, heureux et aimant.

“Je ressens beaucoup de fierté d’être arbitre en NBA et d’être homosexuel”, a-t-il affirmé au micro de Yahoo! Sports. “Je suis la route tracée par tant d’autres personnes qui ont eu le courage de faire publiquement leur coming-out dans l’espoir que cela puisse servir d’exemple aux jeunes femmes et hommes du sport professionnel pour que personne ne les rende honteux de ce qu’ils sont.”

Se refusant à tout autre commentaire sur le sujet, cette annonce de Kennedy fut immédiatement appuyée par le soutien indéfectible du grand manitou du circuit en personne, autrement dit Adam Silver :

“Je soutiens de tout cœur la décision prise par Bill de vivre sa vie fièrement et librement. Au fil de ses dix-huit années de service au sein de la Grande Ligue, il s’est fait remarqué grâce à ses qualités que sont le courage, le dévouement et la passion. Ses vertus continueront à le mettre en valeur aussi bien dans le reste de son existence que sur les parquets. Alors que nous continuons de faire des progrès en la matière, notre travail consistera toujours à faire en sorte que tous les acteurs du jeu soient traités avec respect et dignité.”

Cette bonne chose étant faite, passons dorénavant au revers de la médaille, au côté un peu plus sombre de la nouvelle. En effet, l’élément déclencheur de cette affaire date de plus d’une semaine où, à l’occasion d’un nouvel événement du NBA Without Borders, Rajon Rondo eut perdu tout sens commun et eut agressé verbalement l’arbitre en question de 49 balais. Frustré par de multiples coups de sifflet à répétition allant à son encontre, le meneur des Kings est monté dans les tours en sortant les plus beaux noms d’oiseaux qu’il avait en magasin. “T’es qu’une putain de tarlouze Bill, faut que tu l’saches. T’es qu’un putain de pd !” : telles furent les lumières de génie balancées par RR9 ce soir-là, avant de se faire éjecté de la rencontre qui opposait Sacramento à Boston. Suite à cet incident hautement répréhensible, la NBA a aussitôt ouvert une enquête visant à punir le coupable, preuves vidéos et aveux des assistants de Bill Kennedy à l’appui. Sans surprise, tous ont confirmé que les injures prononcées par Rondo étaient réelles. Le pire dans tout cela ? La négation pure et simple de Rajon durant l’ensemble du déroulé de l’investigation car ce n’est qu’au moment de l’annonce publique de Kennedy que l’ancien Celtic a présenté quelques plates excuses via les réseaux sociaux, ce dernier déclarant quasi contraint et forcé qu’il avait agi “aveuglé par sa frustration et n’étant plus maître de ses émotions”.

Concernant sa suspension, Rondo purgera bel et bien un match au cachot, celui de mardi contre les Houston Rockets, tout en se voyant amputé d’un journée de salaire à hauteur de 86 300 dollars. Un moindre mal… Enfin, à noter que c’est la troisième fois que la Ligue assiste à un démêlé similaire. En 2011, Joakim Noah et Kobe Bryant avaient été sanctionnés pour des insultes homophobes du même acabit. Ainsi, après l’arbitre Violet Palmer qui avait, la première, réalisé son coming-out l’année dernière, Bill Kennedy prend la délicate décision de le faire à son tour, exténué certainement par le poids d’un secret qu’il ne pouvait plus supporter. Du haut de ses 1 056 matchs arbitrés dont 68 de Playoffs et 5 lors des Finals au cours de sa longue carrière, il continuera à officier et d’être appelé pour le All-Star Game, les PO bien sûr et les JO qui s’en viennent cet été.

Pour rappel, Jason Collins fut, quant à lui, le tout premier joueur NBA – et sports ricains confondus – à éclairer le sillon emprunté par ces joueurs, encore de nos jours jugés “différents” et “pas comme les autres”. Les mœurs évoluent petit à petit : patience et courage sur la route…

Source texte : Yahoo! Sports

Source image : eurweb.com