Kobe Bryant fait ses adieux à Toronto : rendez-vous pour le All-Star Game quand même ?
Le 08 déc. 2015 à 08:15 par Benoît Carlier
C’est un Kobe Bryant détendu et tout sourire qui s’est présenté devant les médias dont nous faisions partie ce lundi après avoir disputé la dernière rencontre de sa carrière au Air Canada Centre… en saison régulière. Non, Lakers-Raptors ne devrait pas être l’affiche des prochaines Finales NBA, mais Toronto accueillera le All-Star Game le 14 février et notre petit doigt nous dit que le Monsieur a une petite chance d’en être.
Depuis qu’il a annoncé qu’il raccrocherait les sneakers au terme de la saison en cours, le « Black Mamba » a entamé une tournée d’adieu dans les 29 salles de la Grande Ligue et rameute à lui tout seul plus de fans qu’un concert de Johny Halliday. En effet, l’explosion du prix d’un ticket pour aller voir le piètre spectacle que proposent les Lakers en déplacement cette saison n’a pas dissuadé les die-hard fans du numéro 24 de venir en masse tirer leur snapback à celui qui a éclaboussé la NBA de son talent lors des vingt dernières années. Ainsi, quand on regardait un peu dans les tribunes hier soir, le constat était simple : il y avait environ dix fois plus de jerseys floqués des six lettres du nom de Kobe Bryant que de maillot des Raptors. Pourtant, le speaker avait décidé de respecter les vœux de « Vino » en introduisant le joueur de manière très succincte pour l’annonce du starting five de Los Angeles. Un peu frustré, le public se voyait offrir l’opportunité d’enfin acclamer le roi de la soirée lors du premier temps-mort de la partie, lorsque le Air Canada Centre rendra un hommage vidéo à celui qui planta un jour la bagatelle de 81 points sur la tête des Raptors. L’essentiel est ailleurs à ce moment là, puisqu’il s’agit de célébrer comme il se doit le troisième meilleur marqueur de l’histoire et probablement l’un des tous meilleurs à avoir foulé les parquets de la Ligue depuis sa création.
48 minutes plus tard, les Lakers emmagasinaient leur 18ème défaite de la saison malgré un Kobe qui avait enfin retrouvé un peu d’adresse (21 points, 8 rebonds et 4 assists à 8/16 au tir soit sa première soirée à 50% de la saison), faisant chauffer les cordes vocales des 20 000 et quelques fans présents hier soir à chaque nouveau panier, lancer-franc compris (die-hard fans on vous a dit !). Assis face à une horde de caméras, le quintuple champion NBA s’est donc ensuite prêté une dernière fois au jeu des questions-réponses avec les journalistes canadiens, toujours avec le sourire.
« Sérieux ? 50% ? Enfin ! Il faut juste prendre ce que la défense te donne. Quand la défense est loin, il faut prendre un tir. On ne peut pas jouer en fonction de ce qu’on a fait avant. Même si vous me descendez dans un de vos articles, ça ne sera pas le premier ni le dernier. Mais c’est important pour les jeunes de comprendre qu’il ne faut pas rester sur sa dernière action. C’est ce que j’essaye de faire et ce soir j’ai pu rentrer plus de tirs à mi-distance et de pull-up. »
À 37 ans, il n’a bien sûr plus les mêmes jambes que D’Angelo Russell mais Kobe se sent prêt à aller jusqu’au bout de sa dernière saison sans déambulateur.
« Je me sens bien. Le calendrier de la semaine dernière était compliqué, avec un paquet de matchs à jouer mais je me porte bien. Aujourd’hui on jouais en back-to-back et il y avait forcément un peu de fatigue donc je n’ai pas pu jouer beaucoup. »
Il passera près de 32 minutes sur le parquet au total, même si les fans auraient souhaité le voir encore un peu plus.
« Wow. C’était incroyable [la réaction du public, ndlr]. Ils ont commencé à chanter « On veut Kobe » et c’était peut-être un peu tôt pour moi. Je me disais, ‘laissez-moi encore cinq minutes.’ »
Jamais habitué à perdre autant dans sa carrière, KB24 ne cherche aucune excuse et n’a pas l’intention d’abandonner avant de prendre officiellement sa retraite. Et comme il n’a pas encore assez de pouvoir pour faire virer Byron Scott et reprendre lui même la tête des Lakers en tant qu’entraîneur-joueur, il continue donc de faire ce qu’il a toujours fait, même si les bassines se sont réduites en lavabos et que ses pourcentages sont en chute libre.
« J’essaye juste de m’adapter à ce nouveau défi et de faire de mon mieux. C’est dur parce qu’on n’est clairement pas des candidats au titre, mais je dois quand même venir faire ce que j’ai à faire parce que nous sommes meilleurs quand je joue bien et nous sommes moins bons lorsque que joue moins bien. C’est ma responsabilité de donner mon maximum. »
Et on peut compter sur Kobe pour dépenser les gouttes de sueur sans compter. C’est sa marque de fabrique et il voudrait qu’on se souvienne de cet aspect de sa personnalité en premier quand il aura raccroché.
« Je veux qu’on se rappelle de moi comme quelqu’un qui travaillait extrêmement dur tous les jours. C’est la chose la plus importante. Ça n’a rien à voir avec le talent ou les titres, c’est juste une question de travailler dur chaque jour. Si vous pouvez vous regarder dans un miroir en vous disant ça, alors vous pouvez être contents et fiers de vous. »
On peut dire ce qu’on veut, l’enfant de Philadelphie restera un exemple pour des générations de basketteurs pour son professionnalisme et la passion du jeu qui ne l’a jamais quitté depuis ses plus jeunes années.
« J’espère que ma carrière a eu de l’impact et qu’elle a permis d’inspirer des enfants pour qu’ils trouvent la beauté de ce sport comme je l’ai trouvé quand j’étais jeune. Aider les jeunes, c’est la chose la plus importante afin qu’ils puissent se façonner grâce au sport. Le basket peut leur offrir une belle échappatoire. »
Entre deux mouchoirs, saluons donc encore une fois l’œuvre de ce génie de la balle orange. De toute façon ceci n’est pas un adieu, c’est juste un au revoir. On se voit à la Saint-Valentin mon Kobe ?
Source image : http://news.nationalpost.com/