SOS coachs en danger : pour eux, même Pascal le Grand Frère ne suffira peut-être pas

Si après quelques jours seulement de compétition, l’heure n’est évidemment pas à tirer la moindre conclusion, certaines de nos idées programmées avant même l’opening night sont pour le moment plus ou moins validées par les premiers résultats de la saison. On parle aujourd’hui de ces coachs qui ne pourraient/devraient pas faire long feu cette année dans leur franchise respective, la faute à des résultats insuffisants et/ou à un play-book indigne de la Grande Ligue. On fait le point tout de suite sur les principaux candidats à un séjour rapide à Pôle Emploi, entre usurpateurs de longue date et malheureux bonshommes tombés au mauvais endroit au mauvais moment…

 Byron Scott

“J’t’avais dis que ça marcherais le coup des diplômes de coach falsifiés”
source : nba.com

Comment ne pas commencer par celui qui nous a déjà enjaillé depuis plus d’un mois alors que la saison n’était même pas commencée ? Byron Scott a tout ce qu’il faut dans ses bagages pour être l’un des premiers à sauter. Un play-book dégueulasse, des baby-stars et un demi-Dieu à contenter, des minutes à partager entre une dizaine d’arrières et un secteur intérieur pas franchement crédible ni complémentaire. Le starting five a beau avoir plutôt fière allure malgré un déséquilibre latent, les rotations sont en revanche gênantes au niveau complémentarité et QI Basket et ce ne sont pas les récentes garanties données par Byron Scott qui vont rendre optimistes les fans des Lakers. Entre le souhait de faire évoluer certains joueurs à des postes qui ne sont pas les leurs, ses changements d’humeur quant à l’importance ou pas d’utiliser le parking et son souhait de pratiquer un basket small-ball qui semble juste être une idée pour suivre bêtement le mouvement, on a du coup du mal à imaginer Byron faire l’unanimité dans les bureaux du Staples Center. Pour couronner le tout, les Angelinos pourraient pointer aux alentours de Noël à un bilan avoisinant les 15% de victoires… Mais question : Byron sera-t-il seulement encore là pour déguster la dinde ? Aura-t-il trouvé d’ici-là la recette miracle pour faire transformer des poneys en chevaux de course ? Réponse très prochainement mais arguons sans peine que notre ami est bel et bien en tête de liste des candidats à une éviction rapide.

Probabilité d’éjection du siège : 60%

George Karl

“Putain ils sont tous malades ici.”
source : forums.warriorsworld.net

Comme le suggérait le Psy TrashTalk lors de son premier Avis, la Californie sera cette saison, à n’en pas douter, une terre propice aux pétages de câbles pour certains et aux grosses barres de rire pour d’autres. L’asile de Sacramento n’y échappera sans doute pas et même si le roster en place est assez talentueux pour espérer sportivement un bilan au moins honnête, tout ce qu’il se passera backstage méritera un coup d’œil. Et dans ce joyeux bordel, c’est bien ce pauvre George Karl qui pourrait pâtir de la morosité ambiante, entre un Rajon Rondo dont le caractère a désormais pris le dessus sur le talent et un DeMarcus Cousins plus que jamais superstar et pas franchement réputé pour être un grand admirateur de son vieux coach. Du coup, comme on imagine mal voir un blockbuster trade envoyer DeMarcus vers d’autres cieux avant Noël, c’est bien évidemment le coach qui pourrait servir de bouc-émissaire dans ce joyeux bordel, d’autant plus que la saison dernière, Mike Malone y était aussi passé alors même qu’il avait emmené ses Kings vers un début de saison pourtant très encourageant. Et de toute façon, en fin connaisseur qu’il est, l’ami Vivek aurait déjà annoncé l’objectif à George Karl si ce dernier veut rester plus d’un mois à la tête des Kings : 100% de victoires exigé, et Quincy Acy MVP.

Probabilité d’éjection du siège : 75%

Steve Clifford

Nicoooo mais tu vas shooter bordel ?
source : USA-Today

Qui dit nouvelle ère dans une franchise dit besoin de repartir avec un groupe uni derrière son coach. Et dans cette optique-là, Steve Clifford est d’ores et déjà sous le feu des projecteurs. En misant sur Nicolas Batum ou encore Jeremy Lin/Lamb, les Hornets repartent sur de nouvelles bases et devront se mettre rapidement à enchaîner les victoires pour faire flotter leur rêve de Playoffs. Ce sera par contre sans Michael Kidd-Gilchrist jusqu’au printemps, un manque qui pourrait s’avérer tragique pour des Frelons pas franchement habitués à gagner sans lui. Avec un roster juste assez talentueux pour jouer une place en postseason, Steve Clifford devra faire du très bon boulot pour faire avancer sa franchise, tout cela avec une pression énorme sur les épaules, répondant au doux nom de Michael Jordan. En effet, sûrement rincé par une carrière de dirigeant pour l’instant loin d’être celle qu’il attendait et par les résultats décevants de sa franchise la saison passée, Sa Majesté ne prendra pas de gant dès lors qu’il sentira que son coach n’est plus l’homme de la situation. Alerte rouge en Caroline du Nord ?

Probabilité d’éjection du siège : 55%

Lionel Hollins

“Et là, le mec nous sort qu’on vise les Playoffs !”
source : cbssports.com

Qu’on se mette d’accord tout de suite, là n’est pas une tribune pour remettre en cause les talents de Lionel Hollins à officier dans le métier. Le bonhomme a prouvé par le passé avec les Grizzlies qu’il était capable de driver un gros roster complet et talentueux et ses qualités ne sont plus à prouver. Sauf qu’en se lançant il y a deux ans dans le projet fou des Nets, l’ami Lionel a pris un gros risque dont il pourrait payer le prix fort à plus ou moins court-terme cette saison. Car avec un effectif amputé cet été de Deron Williams et Mason Plumlee pour ne citer qu’eux, les Nets pourraient connaître un joli trou d’air cette année, au sein d’une conférence Est qui mine de rien se densifie chaque été un peu plus, bien qu’encore loin de posséder les mêmes attributs que sa voisine de gauche. Bonus pour le coach de Brooklyn ? Il sera cette saison soumis au regard menaçant de Mikhail Prokhorov, qui n’a sûrement pas investi le PIB de la Moldavie dans sa franchise pour voir cette dernière terminer 14ème de sa Conférence. Et encore, heureusement que les Sixers existent tiens… C’est donc avec un gros risque de coup de pied au cul rapide que Lionel vient d’attaquer sa deuxième saison avec Brooklyn, avec autant de chance de faire les Playoffs que de voir Joe Johnson taper un 100m en moins de 20 secondes.

Probabilité d’éjection du siège : 60%

Mike Malone

La tête sereine du mec qui se demande bien ce qu’il a mérité pour se retrouver là.
source : cbssports.com

Voici venir un homme qui aime les défis. Ou un mec qui aime se faire mal, selon le degré d’analyse. Après un début de saison pourtant loin d’être ridicule l’année dernière à la tête des Kings puisqu’il avait semble-t-il trouvé la clé pour calmer la bête DeMarcus tout en enchaînant les victoires à l’asile, ce gentil Mike s’est malgré tout fait lourder par un Vivek Ranadivé insatisfait. Quelques mois plus tard, il atterrissait dans le Colorado pour récupérer une franchise là aussi en décrépitude, en manque de leader, ou du moins en manque de leader non alcoolisé… C’est donc avec des Nuggets que l’on annonce parfois comme le probable pire bilan de l’Ouest que le fraté de Jack et de Karl a entamé cette saison 2015/16, en espérant peut-être pouvoir compter sur le leadership de Danilo Gallinari où l’éclosion espérons-le de Joffrey Lauvergne. Mais on s’excuse d’avance pour lui, cette nouvelle saison devrait logiquement être un long chemin de croix pour le pauvre Mike, avec les conséquences que l’on connait après un bilan qui tourne autour des 10% de wins. Car il faut bien se l’avouer et tant pis pour les fans des Nuggets, même les Lakers pourraient gagner plus de matchs cette saison. C’est dire l’étendue du chantier au Pepsi Center… Dans ces eaux troubles, on souhaite beaucoup de courage à un coach pourtant doué, mais qui a donc pris la fâcheuse habitude d’être au mauvais endroit au mauvais moment…

Probabilité d’éjection du siège : 55%

Terry Stotts

“Bon, on dirait bien que c’est pas une connerie. Ils sont vraiment tous partis là…”
source : Mark D. Smith-USA TODAY Sports

Celui-là c’est un pari. Un pari car on sait d’ores et déjà que les Blazers ne seront pas parmi les têtes d’affiche de cette saison NBA loin s’en faut. Avec un quatuor de starters parti chercher fortune et gloire sous d’autres cieux, un duo Lillard/McCollum parti pour collectionner les concours de tirs et un frontcourt bien faible pour rivaliser à l’Ouest, les Blazous devraient flirter dangereusement avec la nullité d’un point de vue victoires/défaites. Pas grave si l’on prend en compte le fait que tout cela est probablement compris dans le plan de bataille des dirigeants pour les prochaines années, mais intéressant quand même pour nos petites affaires car le front-office de Portland pourrait du coup en profiter pour dégager un homme pas franchement reconnu pour ses éclairs de génie ces dernières années. Qui dit nouvelle ère peut également signifier nouveau coach, un adage qui pourrait donc précipiter la lettre de licenciement de ce bon vieux Terry. Peu de chances tout de même que cette prémonition se réalise mais on aura là-aussi un œil attentif sur la patience de Paul Allen quand les valises de défaites commenceront à joncher le paillasson de son entrée.

Probabilité d’éjection du siège : 40%

Voilà pour les principaux favoris à une place rapide sur le marché du travail, qui seront peut-être rejoints dans la file d’attente par un Randy Wittman ou même un petit Scott Skiles pour créer la surprise… Rendez-vous donc dans quelques semaines pour faire un premier point sur ces salariés en danger, dans un monde où le temps est rarement pris en compte.

Source image : @TheBigD05 pour TrashTalk