Derrick Williams, enfin un D-Will pour réussir à New York ?

Le 23 oct. 2015 à 17:59 par David Carroz

Lors de la signature de Derrick Williams aux Knicks cet été pour 9,5 millions de dollars sur 2 saisons, beaucoup ont critiqué le choix de Phil Jackson en ne comprenant pas ce pari de miser sur le bust de la Draft 2011. Il faut dire que l’état de New York venait de se débarrasser d’un D-Will et en voir un autre servir de boulet à une de ses deux franchises n’était pas une perspective réjouissante. Mais depuis, le sentiment général a bien changé. Et si finalement l’ailier tressé pouvait réussir sous le maillot des Knicks ?

En 6 matchs de pré-saison, la recrue a envoyé du 16,2 points à 56,7%, 43,5% du parking et 3,8 rebonds tout en ne disputant que 21,2 minutes par rencontre. Forcément, cela intrigue et le soi-disant mauvais coup de la Free Agency commence à prendre une étiquette de steal. Et encore, l’intéressé considère qu’il n’a toujours pas assimilé l’Attaque en triangle de Phil Jackson Derek Fisher. Bon présage.

Je fous en l’air encore beaucoup d’actions – jouant juste à l’instinct. Mes coéquipiers me trouvent dans des positions ouvertes et je rentre mes shoots. Je connais, soyons honnête, la moitié des systèmes offensifs. Je fais encore beaucoup d’erreurs. Je dois regarder encore beaucoup de vidéos et apprendre de cela. – Derrick Williams.

Plus que l’adaptation au système importé en NBA par Tex Winter, c’est la façon dont Derrick Williams est utilisé par sa nouvelle franchise qui lui a permis de proposer de belles prestations durant cette préparation. Alors que les Wolves et les Kings ont cherché à le modeler afin de gommer ses défauts, New York s’appuie sur ses qualités. Attendre dans le corner pour prendre un tir à 3-points ? Ce n’est pas son jeu. D-Will est athlétique et rapide et ce n’est pas dans un rôle de spot-up shooteur qu’il peut s’épanouir et contribuer de façon consistante pour son équipe. Il a besoin de rythme et de courir, et c’est dans ce registre qu’il a apporté aux Knicks, en particulier contre Washington, Philly et Boston.

J’essaie d’être dynamique, mec, et être partout sur le parquet. C’est ce que le coach veut de moi. J’accepte le challenge de jouer deux ou trois postes et je veux les apprendre et montrer à quel point je peux être polyvalent. Je peux apporter cela : courir en transition,  courir sur l’aile, pick’n’pop, partout sur le parquet. C’est pour cela que j’ai été drafté, pas pour rester dans le corner. – Derrick Williams.

Pour l’instant, cela fonctionne. Attention, n’allons pas tirer de conclusions trop hâtives sur des matchs de pré-saison, on attendra confirmation dès la semaine prochaine. Mais habituellement, ces rencontres qui servent à remettre les joueurs dans le bain après les blessures, l’été passé à prendre du poids en bouffant comme des cochons ou autre réjouissance, ne sont que le prolongement de l’année précédente où souvent les mêmes maux sont au menu. Pas chez les Knicks en ce mois d’octobre où même si on ne voit pas des outsiders pour le titre, on note un visage différent et un style de jeu rafraîchissant après une saison galère. De l’envie, de la défense… le travail de fond entrepris par Jax commencerait-il à se voir sur les parquets ? Derrick Williams en est le symbole.

Bien entendu, tout n’est pas parfait chez l’ancien d’Arizona. En perdant 2,5 balles pour une seule passe par rencontre, il y a toujours du déchet dans son jeu. Mais on sent qu’il est désormais capable de faire de meilleurs choix sur le terrain. Cela peut s’expliquer par un environnement plus saint. Oui, cela peut faire sourire quand on parle des Knicks, mais n’oublions pas que Derrick vient de quitter l’asile de Sacramento. Un hôpital psychiatrique qui avait déjà vu que l’ailier avait plus de talent que ce que son statut de bust laissait présager. En avril, avec 28 minutes de temps de jeu, il sortait 14,8 points à 47,1%. Bien au dessus des 9,3 points à un peu moins de 43% qui sont ses marques en carrière. Quant à sa période dans le Minnesota, on ne peut pas dire que vivre dans l’ombre de Kevin Love ait favorisé son épanouissement. Ni le coaching de Rick Adelman d’ailleurs, qui était probablement encore plus néfaste que la présence de “Wes”. Maintenant, c’est avec des joueurs qui lui apportent énormément d’un point de vue tactique et réflexion qu’il s’entraine. D-Will n’hésite pas à mentionner le bénéfice d’évoluer aux côtés de José Calderon ou Sasha Vujacic, expérimentés, vicieux et disposant d’un bon QI basket. Mine de rien, ils servent sérieusement comme piliers de vestiaire. Cela lui permet de gagner en réflexion sur son jeu. Sa sélection de tir et sa capacité à mieux gérer les prises à 2 sont l’illustration d’un palier franchi.

Aujourd’hui, c’est un Derrick Williams qui semble faire preuve de plus de maturité et qui commence certainement à comprendre ce qu’il doit faire pour réussir en NBA qui va devoir vivre avec la pression new-yorkaise et assimiler la seconde moitié des systèmes de l’équipe qui lui manque encore. Il peut compter pour cela sur le soutien de son coach qui l’encourage malgré les erreurs.

Il a fait confiance à son jeu. Il n’a pas trop réfléchi à ce qu’il devait faire et où il devait se positionner. Il est encore en apprentissage mais ça reste du basket et on veut que nos joueurs aient confiance en eux pour créer du jeu. Et c’est ce qu’il a fait. Il n’était pas forcément où il aurait dû être mais seul le résultat compte.

Nous pensons que si nous parvenons à le mettre à l’aise ici et s’il n’est pas valorisé seulement comme joueur mais aussi comme personne en lui montrant qu’on le soutient à 100%, nous pouvons l’entourer pour qu’il soit à son meilleur niveau.

C’est cette confiance des autres envers lui qui rejaillit sur les performances de Derrick Williams. Carmelo Anthony lui n’est pas surpris par les premiers pas de son nouveau coéquipier pour l’avoir vu bon lors du camp d’entrainement. Suffisant pour que les tresses blondes accompagnent le bandeau de Melo dans le 5 de départ des Knicks ? Ce n’est pas encore d’actualité puisque Fisher a annoncé que Kristaps Porzingis serait aux côtés du franchise player maison. Mais dans un rôle de sixième homme, la route est royale pour briller. Et même s’il ne démarre pas avec le mari de LaLa, il peut évoluer sur le parquet en même temps que lui, les deux joueurs étant capables d’alterner aux postes 3 et 4. Que ce soit donc avec Anthony ou en relais de celui-ci, il doit apporter une étincelle offensive supplémentaire à l’effectif.

Défensivement en revanche, le duo peut être léger. Si Melo n’est pas un aussi mauvais défenseur que sa réputation laisse penser, il n’est pas non plus un stoppeur. Derrick Williams, de son côté, doit gagner en consistance dans ce secteur du jeu. Le potentiel est pourtant là. Avec ses qualités athlétiques, il peut monter au contre sans souci. Combinées à sa vitesse de pieds, il est un candidat idéal pour venir en aide auprès de ses coéquipiers. Il suffit de vouloir faire les efforts pour progresser. L’attitude étant pour l’instant positive à ce sujet, les améliorations devraient suivre. Et le temps de jeu aussi pour celui qui sera en concurrence avec Porzingis et Kyle O’Quinn a priori.

Simple parenthèse dorée dans la carrière de Derrick Williams ou annonce d’une explosion à suivre ? Les fans des Knicks espèrent qu’il s’agit d’un simple aperçu des qualités de D-Will et attendent de le voir confirmer. Avec son style, il a les atouts pour devenir un chouchou du Garden.

Source image : NBA photo/Getty images via Bleacher Report


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