Preview des Bulls 2015-16 : nouveau coach, même groupe, mêmes ambitions. Quel résultat ?

Le 20 oct. 2015 à 21:15 par David Carroz

Si selon Mc Solaar le vent souffle en Arizona, c’est aussi le cas dans l’Illinois à Chicago, surnommée Windy City. Après plusieurs saisons marquées par les blessures, tournera-t-il en faveur des Bulls en 2015-2016 ? C’est ce qu’on espère chez les Taureaux.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

La même rengaine ou presque depuis plusieurs saisons pour les Bulls. Des espoirs avec le retour de Derrick Rose et un groupe solide pour l’entourer. Une nouvelle blessure du meneur, même si elle n’a pas eu autant de conséquences que les précédentes. Des joueurs usés physiquement qui pètent les uns après les autres et qui semblent cramés une fois les Playoffs venus. Et une élimination classique face à LeBron James. Bref, une histoire globalement connue. Pourtant, certains détails du scénario ont évolué avec des rôles principaux distribués à de nouveaux acteurs. Pau Gasol est venu apporter son soutien offensif avec succès. Par contre, cela a eu une influence négative sur le jeu de Jooks et la défense des Bulls. Jimmy Butler a franchi un palier pour devenir All-Star, mais sa relation avec Derrick Rose semble en pâtir. Et cette fois-ci, Gar Forman a décidé de se séparer de Tom Thibodeau, responsable à ses yeux de tous les maux des Bulls.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Fred Hoiberg, Bobby Portis, Jodan Crawford, Marcus Simmons, Cristiano Felicio
  • Ils s’en vont : Tom Thibodeau, Nazr Mohammed

Bien évidemment, la principale recrue de l’été chez les Bulls n’est pas sur le parquet mais plutôt à trouver du côté du banc avec le changement de coach. Finies les méthodes old school et épuisantes de Tom Thibodeau, place à la nouvelle école de Fred Hoiberg. La prolongation de Jimmy Butler pour presque 90 millions est l’autre signe fort indiquant que Chicago compte bien continuer avec le même groupe mais un guide différent. Enfin, la Draft de Bobby Portis pourrait être un nouveau bon coup du front office dans la sélection des rookies en fin de premier tour.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Derrick Rose, Aaron Brooks, Kirk Hinrich, E’Twaun Moore, Jordan Crawford
  • Arrières : Jimmy Butler, Marcus Simmons
  • Ailiers : Mike Dunleavy, Doug McDermott, Tony Snell
  • Ailiers-forts : Nikola Mirotic, Taj Gibson, Bobby Portis
  • Pivots : Pau Gasol, Joakim Noah, Cameron Bairston, Cristiano Felicio

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Embouteillage à la mène, embouteillage à l’intérieur. Forcément, au poste de point guard on est prévoyant du côté des Bulls, entre la fragilité de Derrick Rose et les vieilles cannes de Kirk Hinrich. Dans la raquette, c’est le flou : Jooks et Pau seront-ils alignés ensemble ? On penche pour non pour le moment, mais Fred Hoiberg expérimente toujours en cette pré-saison. A l’inverse, Jimmy Butler est bien seul à l’arrière, même si Tony Snell et Mike Dunleavy devraient dépanner poste 2.

Question de la saison : Fred Hoiberg fera-t-il mieux que Tom Thibodeau ?

De nombreuses questions entourent cette équipe : dans quel état physique sont les joueurs, en particulier Derrick Rose et Joakim Noah ? Peuvent-ils être au top en avril ? Comment Jooks peut-il cohabiter dans la raquette avec Pau Gasol ? D-Rose et Jimmy Butler peuvent-ils s’entendre sur le parquet ? Mais celle qui compte le plus aujourd’hui n’est autre que la capacité de Fred Hoiberg à répondre aux problèmes pré-cités pour faire mieux que Tom Thibodeau. Un challenge monstrueux car même si Thibs a été décrié et remis en cause, les chiffres parlent pour lui : sur la durée de son mandat, seuls les Spurs (268), le Thunder (266) et le Heat (261) ont remporté plus de matchs que ses hommes (255), malgré les 213 rencontres manquées par Derrick Rose (sur 394). Une ère débutée par une saison à 62 victoires (21 de plus que la précédente). L’ancien d’Iowa State parviendra–il ne serait-ce qu’à approcher de tels bilans ? Il le faudra car le succès ou l’échec des Bulls dépendra de lui. La philosophie va changer, mais les bases laissées par Thibodeau sont solides. Maintenant, on attend un effet similaire à celui de Steve Kerr à Golden State l’an dernier. Pas facile.

Candidat sérieux au transfert : Taj Gibson

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Source : AP Photo/Nam Y. Huh via bullstimes.com

Soldat fidèle de l’armée de “Thibs”, Taj Gibson a souvent serré les dents pour jouer blessé ou fermé sa gueule lorsqu’il devait squatter le banc alors qu’il méritait un poste de titulaire. Au départ du coach, il a été le joueur le plus touché. De retour de blessure, il n’a pas pu prendre part à l’intégralité la pré-saison chicagoane (même s’il a réussi à blesser D-Rose) et il voit Bobby Portis le rookie réaliser des prestations convaincantes. Alors que Fred Hoiberg est plus porté sur le small ball que son prédécesseur et que le secteur intérieur des Bulls est chargé, il pourrait bien être celui qui sera sacrifié pour obtenir plus de profondeur à l’aile et à l’arrière. Joakim Noah est aussi pressenti, mais sa dernière saison en deçà des attentes et le fait qu’il soit dans sa dernière année de contrat lui confèrent moins de valeur que Taj.

Candidat sérieux pour la surprise : Doug McDermott

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Source : hoopshabit.com

Abonné au banc de touche l’an dernier sous les ordres de Tom Thibodeau, Doug McDermott devrait être le principal bénéficiaire de l’arrivée de Fred Hoiberg. Le nouveau coach n’a pas caché son enthousiasme concernant l’ancienne gâchette de Creighton et il compte s’appuyer sur sa capacité à scorer, très certainement en sortie de banc. Depuis le début de la préparation, “Douggie” bénéficie d’un temps de jeu conséquent qu’il fait fructifier par ses qualités offensives. Il faudra confirmer en compétition et après le retour de Mike Dunleavy mais il a les cartes en main pour exploser ses statistiques en apportant une quinzaine de points par match. Alors ok on n’est pas dans la consécration All-Star comme a connu Jimmy Butler l’an dernier, mais le sophomore part de bien plus loin. On gardera également un oeil sur Bobby Portis qui pourrait être le steal de la Draft.

Meilleur et pire scénario possible

  • L’effet Fred Hoiberg met quelques mois à se faire sentir, mais en janvier les Bulls arrivent enfin à cartonner en attaque sans pour autant oublier leurs principes défensifs. Il faut dire que Joakim Noah redevient le patron de ce côté du parquet et à l’autre bout, la balle circule, chacun trouve sa place dans les nouveaux systèmes. Finies les purges made in Thibs, on se régale en matant Chicago. Jimmy Butler et Derrick Rose marchent sur les backcourts adverses en scorant plus de 40 points à eux deux par rencontre, Pau Gasol assure son double double (17-10) en ne jouant que 30 minutes par match et la doublette Mirotic-McDermott est un cauchemar pour les second units incapables de défendre sur les deux artilleurs qui allument les mèches en sortie de banc. Seconds à l’Est au moment d’aborder les Playoffs, le moral est à bloc et la finale de Conférence face aux Cavs est attendue, mais toujours crainte. Heureusement, Miami sort Cleveland en demi et les Bulls éliminent ensuite une équipe du Heat exténuée. La victoire est aisée également en Finale NBA, Golden State arrivant avec un roster meurtri par les blessures et la fatigue après avoir sorti les Clippers, le Thunder puis les Spurs à chaque fois en 7 matchs. La génération Jordan tient enfin ses successeurs.
  • Si les Bulls scorent plus, ils encaissent quasiment 110 points par rencontre. Les rumeurs de tension entre Derrick Rose et Jimmy Butler sont confirmées par les deux joueurs qui ne s’adressent plus la parole et prennent à partie leurs coéquipiers même en plein match. Joakim Noah est incapable de retrouver son niveau et ne supporte plus de devoir jouer en tant qu’ailier-fort lorsque Pau Gasol est sur le terrain avec lui. Avec Taj Gibson, Jooks décide de s’occuper du cas des deux Espagnols à l’entrainement pour pouvoir récupérer les postes de titulaires dans la raquette. Malheureusement, ce sont eux qui se blessent et voient leur saison se terminer en janvier. Les Bulls atteignent malgré tout les Playoffs en finissant 7ème à l’Est. Cleveland ayant laissé filer les derniers matchs de la saison en reposant ses cadres, ce sont bien les Cavs qui occupent la seconde place de la Conférence, 2 victoires derrière Miami. LeBron se balade au premier tour et sweepe Chicago en tournant à 35 points, 10 rebonds et 11 passes par rencontre. Le United Center est alors rebaptisé King James House. Lors du Game 4 qui voit l’Illinois sombrer dans la dépression, Tom Thibodeau trolle encore plus la soirée en traversant le terrain à poil, portant un drapeau sur lequel il est inscrit “Merci à Gar Forman, meilleur GM de l’histoire”.

Pronostic de la rédaction : 52 victoires – 30 défaites

Une légère progression pour les Bulls par rapport à l’an dernier en saison régulière. Ce n’est pas là qu’ils sont attendus, mais plutôt en Playoffs où ils doivent franchir un cap. Pour cela il faudra que les systèmes de Fred Hoiberg offrent enfin de la variété offensive à Chicago sans que les Taureaux négligent leurs principes défensifs. Car c’est toujours de ce côté du parquet que les titres se gagnent et jouer à un rythme élevé ne doit pas empêcher un repli pour réaliser des stops. Si la marche est cette année encore trop haute pour la franchise de l’Illinois, attention à l’explosion du groupe…

Saison chaude à venir pour les Bulls. Ca passe ou ça casse. Mais avec LeBron James sur le chemin, la seconde option parait la plus probable pour une franchise qui n’a jamais sorti LBJ en Playoffs. Jusqu’à mai prochain ?

Source image : Randy Belice/Getty Images via Bleacher Report


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