Tic-tac : quelles sont ces équipes qui vont démarrer fort mais pourraient exploser par la suite ?
Le 16 oct. 2015 à 22:54 par Bastien Fontanieu
Tous les ans, c’est la même. On a des équipes qui démarrent à fond la caisse et d’autres qui préfèrent tout miser sur le sprint final. Mais à quelques jours de la reprise, la question revient forcément et nous nous pencherons dessus aujourd’hui : qui va dominer l’actu jusqu’à Noël ?
Ce qu’il y a de formidable avec la NBA, c’est qu’elle nous propose un scénario différent chaque saison. Oh, l’éclosion d’une équipe inattendue. Ah, l’épanouissement d’un joueur et son élévation vers les étoiles. Les campagnes se succèdent mais les histoires ne se ressemblent pas, du moins au niveau des vainqueurs du mois de juin, car chez l’Oncle Sam une tendance demeure. Mélangeant excitation, envie de bien faire et bonne entente automnale, la saison NBA offre systématiquement des équipes dont le départ se réalise en mode boulet de canon, avant de voir l’hiver frapper violemment et rappeler la dure réalité à toute une franchise. L’an passé, ce sont les Grizzlies et Raptors qui bombaient du torse avant Noël avec des bilans impeccables en sortie de vacances : 13 victoires en 15 matchs pour les soldats canadiens, 16 victoires en 18 rencontres pour les oursons du Tennessee. Et forcément, car les montagnes russes sportives nous ‘l’imposent’, les grands titres avaient des têtes assez lolantes à l’époque, entre potentiel titre pour Memphis ou Toronto en vie vers fin-mai. Comme on l’a vu par la suite, ce fût loin d’être le cas… Par conséquent, nous avons décidé d’établir un quatuor, deux de chaque conférence, qui a de fortes chances de faire le beau alors que le virage de février pourrait réserver des surprises. Prêts à appeler les démineurs ?
Sacramento Kings
Le client idéal. Celui qui, quoi qu’on en dise, coche toutes les cases pour que la baraque explose début 2016. Il suffit de revoir l’épisode précédent pour se rappeler que les Kings sont typiquement du genre à démarrer la saison en mode Love and Happiness d’Al Green, avant de sortir le disque, le casser en deux et envoyer la sono par la fenêtre. C’est comme ça, dans leur ADN diront certains. Et du coup, afin d’embrasser complètement leur identité, pourquoi ne pas mettre un trio Rondo-Karl-Cousins à la tête du bordel ? Le premier commence déjà à titiller le second, le second s’entend vitef avec le troisième, le premier et le troisième ont tout pour s’embrouiller avec le second et les trois ont une tête aussi grosse que le mal de crâne de leurs fans depuis plus de dix ans. Le mélange est tellement explosif qu’on a prévu de faire de la saison des Kings une télé-réalité à elle-seule, surtout qu’elle commence de la meilleure des façons : 9 des 11 premiers matchs à domicile, vous le sentez le petit démarrage en 8-3 avec un DeMarcus intouchable ? Puis vient la douceur de l’hiver, le mois de janvier et ses déplacements, les back-to-back qui s’enchaînent et les fuck-you-suck qui bourgeonnent… Ah, que c’est beau. On n’a même pas encore mentionné le fait que c’était l’année ou jamais pour que Rondo se refasse une image, que Sacramento doit se rapprocher des Playoffs si la ville souhaite avoir un DMC content. Non, c’est vraiment trop tentant, on est obligés de miser un petit billet dessus, vers… le 25 décembre, quitte à faire les choses à fond ?
Los Angeles Clippers
Si, numériquement parlant, la bande à Chris Paul a nettement plus de chances de participer aux Playoffs que son voisin de la Division Pacifique, les clients pouvant nuire la saison des Clippers sont quasiment plus dangereux à Los Angeles qu’à Sacramento. Le simple fait de mentionner Josh Smith, Lance Stephenson et titre dans la même phrase peut vous éviter une heure de cardio dans votre salle, tellement les abdos sont refaits pour la semaine. Entre eux deux, DeAndre Jordan qui a prolongé pour -notamment- obtenir davantage de balles au poste (!) et le duo Doc Rivers – CP3 qui commence à perdre patience, les potentiels bâtons qui pourraient se glisser dans les roues californiennes sont plus nombreux que jamais. D’ailleurs, la question peut se poser : hormis le Thunder qui possède en Kevin Durant un agent-libre pharaonique, quelle équipe démarre cette saison avec plus de pression ? Nombreux se rassemblent derrière les Clippers pour affirmer que la franchise de Steve Ballmer est dans une situation de pile-ou-face sur cette future campagne, et on ne peut que les rejoindre là-dessus. Oui, la saison régulière devrait se dérouler sans trop d’encombres avec une barre des 55 victoires finger zin ze nose et 14 des 20 premiers matchs au Staples, mais attention à la blessure habituelle du mois de février (CP3 en 2014, Blake en 2015) et au devoir de résultat qui représente déjà une corde autour du cou de Rivers. On garde un oeil, on garde un oeil…
Charlotte Hornets
De tous les entraîneurs qui semblent les plus capables de s’asseoir sur le siège éjectable, Steve Clifford est fréquemment mentionné comme étant le candidat le plus solide. Il faut dire que le bonhomme est passé d’un premier tour de Playoffs à la Lance Stephenson Experience, et qu’au moment où il pensait pouvoir vraiment tafer avec une vraie équipe c’est Michael Kidd-Gilchrist qui a rejoint l’infirmerie. Karma, karma, karma, quoi qu’il en soit on a du mal à imaginer Jordan dans son bureau, cigare au bec et regard dans le vide, patient avec les résultats d’une équipe qui n’ira probablement pas en Playoffs une nouvelle fois alors que sa soif de victoire est toujours aussi grande. Quand il faut pointer quelqu’un du doigt, c’est le coach qui prend, donc Clifford sera le premier à être appelé en cas de mauvais début de campagne. Heureusement pour lui, le calendrier le soutient puisque 19 des 31 premières rencontres des Hornets ont lieu à la casa. Mais qu’il ne prenne pas ces premières semaines de bonheur pour acquis, car la légende des Bulls a déjà un doigt sur le bouton-propulseur et l’autre main prête à tendre la rupture du contrat. On verra ce que cette jeune équipe à fort potentiel peut donner, Jeremy Lin a l’air de vouloir cartonner en sortie de banc et Nico Batum sera responsabilisé comme il faut. Ils peuvent y arriver, ces Hornets, mais attention au moindre faux-pas car l’heure des résultats est arrivée, on ne peut plus construire à Charlotte.
Miami Heat
Quoi ? Comment ça ? Le Miami Heat ? Mais vous avez craqué les gars ? Du calme, on respire et on reprend ses esprits. La question ici n’est pas de savoir si le produit marchera ou pas sur les terrains. Rien qu’avec son cinq majeur, Erik Spoelstra peut largement envisager une place dans les 4 premières équipes de l’Est, et si les dieux de la médecine sont avec lui, pourquoi pas le podium. Oui, ce Heat version 2016 est excitant, le banc s’est même amélioré et le mélange de jeunesse comme d’expérience sera intéressant à analyser. Là-dessus, il faudrait en effet avoir craqué pour affirmer l’inverse. Cependant, la franchise de Floride rentre discrètement dans une année financière épineuse, avec plusieurs cas particulièrement explosifs à gérer. Et ça, comme dirait Tristan Thompson, faut pas en rigoler. On oublie souvent cet aspect monétaire avant chaque début de saison, car l’impatience nous pousse à effacer les détails et à se focaliser sur le jeu lui-même. Mais qu’on ne se trompe pas : entre Dwyane Wade, Hassan Whiteside, Gerald Green, Luol Deng et la paire Birdman-Chalmers, il y aura du gros client à gérer, principalement au niveau de la communication et des contrats. On a déjà vu que les négociations entre Wade et Pat Riley étaient musclées, difficile de croire qu’on en restera là et que tout le monde sourira jusqu’en juillet, avec le meilleur joueur de l’histoire de la franchise potentiellement sur le départ. On a déjà vu que Whiteside n’était pas une lumière et qu’il pouvait rapidement parler argent, responsabilités, femmes de petites vertus et poudre blanche, lui aussi voudra ses millions. Tout ça sans rentrer dans les rumeurs de transferts qui entourent Mario ou Andersen, ni un Gerald Green en mode All Eyez on Me et qui a déjà annoncé qu’il allait prendre du tir dans tous les sens afin de faire monter sa valeur. Bref, on en revient au point initial : rien qu’avec le cinq de départ, le Heat peut respirer sur le papier. Attention simplement à ne pas trop faire les malins vers février…
D’autres équipes se glisseront dans la discussion et nous surprendront, soit grâce à l’éclosion d’une star soit grâce à un calendrier favorable. Mais quoi qu’il en soit, il faudra surveiller ces quatre écuries pour une seule bonne raison. La réserve de nitroglycérine dans leur sous-sol est exceptionnelle… Le compte-à-rebours a commencé !
Source image : Montage TrashTalk- FanSided