Preview du Heat 2015-16 : promis, cette année on oublie LeBron
Le 16 oct. 2015 à 19:48 par David Carroz
Direction la Floride pour cette nouvelle présentation d’avant-saison afin de se pencher sur le cas du Heat qui entame l’an 2 de l’après LBJ. Si l’exercice précédent a été plus compliqué que prévu, Pat Riley n’en demeure pas moins ambitieux et a donné à Erik Spoelstra les moyens de retrouver le haut de la Conférence Est avec un effectif consistant et talentueux. Assez pour aller chatouiller l’ex en Playoffs ?
Que s’est-il passé l’an dernier ?
L’an passé déjà le Heat ne voulait pas pleurer sur son sort et espérait s’appuyer sur Chris Bosh et Dwyane Wade – en plus de l’arrivée de Luol Deng entre autres – pour maintenir sa position de place forte à l’Est. Malheureusement, l’infirmerie a affiché complet régulièrement et l’annonce de l’hospitalisation de “Jar Jar” peu après le All Star Game a mis fin aux espoirs à Miami. C’était une année noire, point, on efface tout ou presque et on recommence, même si au final les Floridiens échouent au pied des Playoffs, à une victoire de Brooklyn dernier qualifié. Pourtant, quelques bonnes nouvelles ont tout de même rythmé 2015 à South Beach. On pense par exemple à l’arrivée de Goran Dragic à la fin du marché des transferts ou encore à l’éclosion d’Hassan Whiteside.
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Justise Winslow, Amar’e Stoudemire, Gerald Green
- Ils s’en vont : Shabazz Napier, Michael Beasley, Zoran Dragic
Prévu initialement dans le Top 5 de la Draft, Justise Winslow est finalement descendu jusqu’à la dixième position au grand bonheur de Pat Riley et de Miami, prémices d’un été réussi. Car en plus de cela, le parrain de la NBA a retenu Goran Dragic et fait venir Amar’e Stoudemire et Gerald Green pour une bouchée de pain (mois de 3 millions en cumulé). Seuls les 20 millions pour D-Wade ont un peu piqué le boss de South Beach. Mais il a pu offrir un beau roster compétitif pour la saison à venir à Spoelstra tout en se gardant de la flexibilité pour la prochaine free agency. Enfin, si Andersen et Chalmers quittent eux aussi le navire pour éviter à Miami de payer la luxury tax deux saisons consécutives.
Effectif pour la saison 2015-2016
- Meneurs : Goran Dragic, Mario Chalmers, Tyler Johnson
- Arrières : Dwayne Wade, Gerald Green, Josh Richardson
- Ailiers : Luol Deng, Justise Winslow, James Ennis
- Ailiers-forts : Chris Bosh, Josh McRoberts, Udonis Haslem, Greg Whittington
- Pivots : Hassan Whiteside, Amar’e Stoudemire, Chris Andersen, Keith Benson
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Un 5 majeur talentueux et complémentaire, un banc consistant, le roster du Heat a fière allure. Du All Star passé, présent ou futur, de l’expérience, de l’attaque de la défense. De la santé ?
Question de la saison : le collectif l’emportera-t-il sur les individus ?
Le risque quand on a un effectif aussi fourni, c’est que les pièces du puzzle ne s’accrochent pas correctement et que les espoirs ne soient que des chimères. C’est déjà ce que nous nous demandions cet été et les interrogations subsistent. Avec quatre joueur ayant été All Star (Wade, Deng, Bosh, Stoudemire) et deux qui peuvent y prétendre (Whiteside, Dragic), il faudra que chacun trouve son compte dans les systèmes d’Erik Spoelstra, mais aussi que les égos soient mis de côté pour le bien de l’équipe. Si on ajoute le fait que Wade n’a signé que pour un an ou encore que Whiteside et Deng seront free agent eux aussi l’été prochain, on se dit que tout n’est pas si beau sous le soleil de Floride et que certains pourraient vouloir tirer leur épingle du jeu d’un point de vue individuel. Si c’est le cas, le Heat n’ira pas bien plus loin qu’une qualification en Playoffs. Sinon, ne peuvent-ils pas viser la finale de Conférence ?
Candidat sérieux au transfert : Mario Chalmers
On peut se considérer comme l’un des 10 meilleurs meneurs de la Ligue et ne même pas être titulaire dans son équipe. Pire, on peut voir le nouvel arrivant qui squatte le 5 majeur prendre un gros paquet de billets pendant que l’on est soi-même gentiment poussé vers la sortie. C’est ce que vit Mario Chalmers au Heat depuis quelques mois. En effet, avec Goran Dragic dans la place, l’ancien souffre-douleur de LeBron James n’est plus dans les petits papiers de Pat Riley qui aimerait bien se débarrasser de son point guard qui lui coûte 4,3 millions de dolalrs cette saison. une économie qui serait la bienvenue puisque Miami a aujourd’hui la troisième plus grosse masse salariale de la Ligue. Et quand on voit la production de Rio l’an dernier (10,2 points à 40,3% dont 29,4% de loin, 2,6 rebonds, 3,8 passes en presque 30 minutes), on se dit que l’argent pourrait être mieux dépensé. Reste à savoir qui voudra de Chalmers dont la valeur marchande n’est pas au plus haut. Philly pour gonfler sa masse salariale artificiellement en le coupant immédiatement derrière ?
Candidat sérieux pour la surprise : Josh McRoberts
17 matchs, 4 titularisations et un total de 296 minutes passées sur les parquets lors de la saison dernière. Voilà le maigre bilan de Josh McRoberts sous le maillot du Heat. alors qu’il devait accompagner Chris Bosh dans la raquette de Miami et apporter un plus dans la rotation, l’intérieur venu de Charlotte a finalement connu une saison blanche ou presque, la faute à un souci au ménisque. Alors que Hassan Whiteside – qui d’une certaine façon a pris numériquement sa place l’an dernier – a été la surprise à South Beach dans les derniers mois, McRoberts pourrait bien être cette fois-ci la plus-value non attendue de l’effectif. Dans un rôle de doublure derrière la doublette Whiteside-Bosh, il devrait être celui qui gratte le plus de minutes depuis le banc. Bon défenseur, excellent passeur pour son poste et capable d’envoyer des ogives du parking (36% lors de sa dernière saison en Caroline du Nord), Josh est un joueur dur au mal qui sait faire les petits efforts qui soulagent une équipe : hustle plays, écran, petits coups vicieux. Une recrue déguisée de qualité pour Miami.
Meilleur et pire scénario possible
- Conscients de leur potentiel collectif, les joueurs du 5 majeur acceptent de partager la gonfle et les rôles sur le parquet. Aucun d’entre eux ne score plus de 18 points, mais personne ne descend sous les 14 non plus ce qui fait du Heat une équipe très difficile à défendre. Comme de l’autre côté du parquet D-Wade remet du coeur à l’ouvrage, Deng retrouve son mojo chicagoan et Hassan Whiteside devient une véritable bête, Miami possède également une excellente défense. Pas de pépin physique, l’infirmerie est au chômage technique et Erik Spoelstra s’impose comme un prétendant au titre de Coach of the Year puisque les Floridiens terminent la saison régulière avec le second meileur bilan de l’Est derrière des Hawks encore surprenants. Grâce à cet avantage du terrain, ils éliminent Cleveland en demi-finale de Conférence : lors du Game 7, LeBron James refuse de prendre le tir de la gagne et passe le ballon à D-Wade, oubliant que maintenant son pote n’est plus dans son équipe. La voie royale vers les Finales NBA s’ouvre.
- Le talent intrinsèque ne fait pas tout et la mayonnaise ne prend pas à Miami. Les titulaires ne sont jamais bons en même temps et Erik Spoelstra semble perdre la main sur son effectif. Conscient que les choses ne tournent pas rond avec un bilan de 10-20 à la fin décembre, Pat Riley monte un énorme trade qui envoie Mario Chalmers, Chris Andersen et un futur choix de Draft à Philly, Hassan Whiteside et Luol Deng à Sacramento pendant que Rudy Gay rejoint lui aussi la Pennsylvanie en compagnie de Rajon Rondo, Tony Wroten faisant le chemin inverse. Miami récupère ainsi DeMarcus Cousins et Robert Covington qui sera la doublure de Justise Winslow à l’aile. Le Heat de relance dans la course aux Playoffs grâce à un sublime mois de janvier (13-2). Mais le karma s’en mêle et les deux recrues se blesser avant le All Star weekend, suivies rapidement par Dwyane Wade. Si Cousins revient dans la dernière ligne droite et aide sa franchise à atteindre la post season, c’est pour mieux prendre un sweep face aux Cavs lors du premier tour.
Pronostic de la rédaction : 50 victoires – 32 défaites
Avec 13 victoires de plus que la saison dernière, Miami sera l’une des meilleures progressions en NBA. il faut dire qu’avec son effectif au complet, jamais le Heat n’aurait remporté que 37 victoires l’an dernier. Si ce ne sera pas suffisant pour aller chercher Cleveland au sommet de la Conférence, il faudra compter sur les hommes de South Beach pour boucler le Top 4 à l’Est et reprendre la main sur la SouthEast Division. Ensuite, qui voudra se les payer en Playoffs ? Pas gand monde…
Cette saison doit permettre de lancer un nouveau cycle en Floride, ou du moins assurer une transition en attendant qu’une nouvelle star vienne porter l’équipe. Le talent de Pat Riley permet que celle-ci se passe tout en maintenant des ambitions avec un effectif de talent. Y’a plus qu’à ajouter Kevin Durant l’été prochain, n’est-ce pas ?
Source image : nbablogging.sportsblog.com