La promotion 2014 nous doit une revanche : quelles attentes pour les sophomores ? Part 2

Le 14 oct. 2015 à 12:38 par David Carroz

Alors qu’elle était annoncée comme la cuvée de la décennie, la promotion des rookies de 2014 n’a pas forcément brillé. Bien entendu, c’est sur la durée qu’on jugera et il reste encore du temps pour que ces jeunes hommes démontrent tout leur potentiel. Évidemment, les blessures de certains des prospects les plus brillants n’ont pas aidé à développer une concurrence qui aurait pu aboutir à de meilleurs résultats d’ensemble. Il n’empêche, nous attendons une revanche de leur part. C’est pour cela que nous suivrons attentivement leur progrès cette année.

Après une première partie présentant ceux qui ont réussi sans surprise ou grâce à leur expérience, les grands blessés ou encore certains pour lesquels les attentes ont été trop lourdes et dont on attend un réveil cette saison, place à une nouvelle fournée aujourd’hui avec ceux qu’on n’attendait pas aussi bons, les role players qui doivent faire leur trou, les questions sur le long terme pour finir sur les pépites qui se font désirer et pour lesquelles nous devrons patienter avant de les voir briller sur les parquets NBA.

Les surprises venues de loin

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Source : postingandtoasting.com, nterbasket.net, upsidemotor.com
Montage : TrashTalk

En étant sélectionné en 32ème position par les Sixers, K.J. McDaniels pouvait bien être le steal de cette Draft. Conscient de son potentiel malgré son rang, le rookie n’avait voulu signer que sur une courte durée, pensant faire ses preuves et gratter un plus gros contrat. Si ses performances – surtout défensives – semblaient lui donner raison (1,1 contre et 0,7 interception en 21,8 minutes), Sam Hinkie n’a pas vu cela d’un bon œil et a préféré l’envoyer à Houston contre Isaiah Canaan et un second tour de Draft. Son apport a diminué avec son temps de jeu dans le Texas, mais ses qualités athlétiques devraient lui permettre de faire son trou cette saison avec un banc des Rockets qui a perdu Josh Smith.

Autre joueur choisi au second tour (46ème position) à avoir fait une belle impression, Jordan Clarkson a été la seule bonne nouvelle de la saison des Lakers. Dans une franchise bien loin de son lustre historique, le meneur issu de Missouri a assuré 11,9 points, 3,5 passes et 3,2 rebonds en 25 minutes. Après le All-Star Game, il a même explosé ses stats avec 16,7 points, 5,4 assists et 4,6 prises. De quoi imaginer un rôle dans la reconstruction des “Purple and Gold“. Reste à voir comment Byron Scott va l’utiliser aux côtés de D’Angelo Russell et avec le retour de Kobe Bryant. Sans oublier l’arrivée de Lou Williams. Le backcourt est chargé à L.A., pas sûr que cela permette son épanouissement. Dommage, il mérite de jouer après ce qu’il a montré l’an dernier.

Langston Galloway a fait encore mieux. En tout cas, il partait de plus loin que les deux premiers cités puisque le rookie des Knicks n’a tout simplement pas été drafté. Signé pour le camp d’entrainement, il a ensuite été coupé juste avant la saison. Mais en janvier, il signe deux contrats de 10 jours consécutifs avant de se voir offrir la mène de la franchise de Big Apple jusqu’à la fin de l’exercice. Il boucle finalement sa saison avec 11,8 points, 4,2 rebonds, 3,3 passes et 1,3 interception avec un 35,2% du parking qui a dû plaire du côté de Gotham City. Pourra-t-il confirmer avec le retour de Carmelo Anthony et le recrutement effectué par Phil Jackson cet été ? Il ne bénéficiera plus d’autant de tickets shoot puisque Melo, Arron Afflalo voire Porzingis passeront avant lui (on attendra de voir le rôle du rookie pour s’en assurer), mais à l’inverse il sera plus libre car les défenses adverses auront plus de boulot avec les joueurs sus-nommés. Un role player en puissance dans l’attaque en triangle ? On dit oui !

Que peuvent-ils devenir ?

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Source : w12.fr, Bleacher Report, foxsports.com
Montage : TrashTalk

Parmi les lottery picks de 2014, certains doivent encore trouver leur place et il existe de nombreuses questions sur leur réel potentiel. C’est le cas par exemple de Nik Stauskas. Choisi par les Kings, il a eu le malheur d’arriver dans une franchise qui n’offre que peu de garanties à un rookie et surtout qui ne propose pas un environnement sein pour s’épanouir. Quand en plus on se retrouve en concurrence avec un joueur du même style qui a juste un an d’expérience en plus, difficile de faire ses preuves. En étant échangé à Philly cet été, le shooteur va bénéficier d’un plus grand temps de jeu dans une équipe qui mise sur ses jeunes pour reconstruire. Arrivera-t-il à exploiter ses qualités et son adresse de loin, continuant ainsi sa progression vue après le All-Star Game ? Dans une NBA où le tir du parking a une telle importance, il a une carte à jouer. Mais a-t-il les moyens de s’imposer comme l’une des plus fines gâchettes du pays ?

Sélectionné en 14ème position, T.J. Warren n’a pas eu l’occasion de montrer son potentiel à Phoenix, passant la majeure partie de sa saison à faire des aller-retours en D-League. Barré par P.J. Tucker, Marcus Morris et Gerald Green à l’aile. Malgré ses qualités de finisseur, il n’a pas su faire sa place sous le soleil de l’Arizona et sa fracture du pouce juste avant l’entame du dernier exercice ne justifie pas tout. Son principal souci vient de son style de jeu très unidimensionnel : T.J. Warren est un scoreur, point. Pour les autres qualités, on repassera plus tard. Comme en plus son adresse du parking n’est pas exceptionnelle, il est difficile de s’imposer. Peut-il vraiment faire évoluer son jeu pour apporter plus que des points à sa franchise ? Il le faudra s’il veut faire plus que jouer les bouche-trous en NBA.

Envoyé à Denver par les Bulls le soir de la Draft en compagnie de Jusuf Nurkic (contre Doug McDermott), Gary Harris arrivait en NBA avec une réputation assez flatteuse. Bon scoreur, maîtrisant les fondamentaux défensifs, même si sa taille (1m95) pouvait soulever des questions. Barré par Arron Afflalo en début d’exercice, il n’a pas beaucoup plus joué après le départ de l’arrière à Portland. A sa décharge, la franchise du Colorado était un beau bordel l’an dernier, mais cela ne justifie pas sa maladresse (30,4% au tir, 20,4% de loin). A-t-il vraiment les moyens de faire plus sous les ordres de Mike Malone cette saison ?

Des questions se posent également concernant son coéquipier bosnien. Si le pivot a connu quelques pépins physiques qui ont restreint sa production, difficile de se faire un avis définitif sur son potentiel. Pour l’instant, il semblerait que son avenir à court terme – c’est-dire à son retour de blessure – soit dans le 5 majeur des Nuggets. A moins que Joffrey Lauvergne ne s’impose définitivement comme titulaire du poste durant les semaines à venir. Lequel des deux Européens accompagnera Kenneth Faried dans la raquette des pépites ?

Avant la Draft, Shabazz Napier était une énigme. Excellent au niveau NCAA, il venait de boucler son cursus avec son diplôme et un titre de Most Outsanding Player du Final Four en poche. Meneur prolifique, adroit de près comme de loin, disposant d’un mental d’acier, il disposait de nombreux fans en NBA, dont LeBron James. Mais sa petite taille et sa volonté de trop en faire par moment laissaient planer quelques doutes sur sa capacité à reproduire chez les pros les prestations brillantes vues en université. Un an plus tard, les mêmes interrogations subsistent après une saison en demi-teinte conclue par une blessure dès le mois d’avril. Si son adresse de loin a été correcte (36,4%), il perd trop de ballons (1,6) pour le nombre de passes qu’il distribue (2,5) et il n’a pas réussi à progresser dans la hiérarchie du Heat. Avec l’arrivée de Dragic en cours de saison, sa place n’était même plus garantie sur le banc de South Beach qui l’a envoyé chez le voisin du Magic. Il devra faire face ce coup-ci à la concurrence de C.J. Watson pour gratter des minutes derrière Elfrid Payton. Ça ne sent pas bon…

On peut également penser à P.J. Hairston ici. Choisi par les Hornets pour apporter de l’adresse de loin, ce choix de Draft est un beau fail à l’heure actuelle avec ses 30,1% du parking. Précédé d’une réputation sulfureuse (suspendu lors de sa dernière saison à North Carolina pour des problèmes de comportement), il n’a pas montré grand chose. La blessure de MKG est peut-être déjà sa dernière chance de faire ses preuves.

Les role players qui doivent trouver leur place

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Source : foxsport, yahoo.sports, Bleacher Report, Youtube
Montage : TrashTalk

Lorsqu’on ne fait pas partie des lottery picks, on a le risque – ou la chance, c’est au choix – d’atterrir dans une franchise qui tourne bien et qui ne va pas forcément avoir de nombreuses minutes à distribuer à ses rookies. C’est ce qu’a connu Adreian Payne l’an dernier en débarquant aux Hawks alors que les hommes de Budenholzer se lançaient dans la plus belle saison de leur histoire. Avec seulement 3 petits matchs disputés sous le maillot des Faucons, l’intérieur issu de Michigan State a fini par être envoyé à la garderie des Wolves où il a pu débuter 22 rencontres (sur 29). Alors oui, Adreian n’a certainement pas la carrure ni le coffre pour être un poste 4 titulaire en NBA, et la Draft de Karl-Anthony Towns en juin rajoute un concurrent dans la raquette. Mais en sortie de banc, son énergie peut donner un gros coup de boost à une second unit, à l’instar d’un Taj Gibson aux Bulls. En partageant les minutes avec Kevin Garnett en tant qu’ailier-fort, il aura son trou à faire dans ce rôle d’energizer tout en bénéficiant d’un mentor de luxe. Un 7ème ou 8ème homme capable d’évoluer en stretch 4, une denrée utile dans la Ligue.

Blessé jusqu’à début février, Mitch McGary ne savait pas révolutionner le jeu du Thunder. Et il ne l’a pas fait. En revanche, il a su trouver ses minutes derrière Serge Ibaka dans la raquette. Plein d’énergie lui aussi – même si son profil est totalement différent de celui de Payne – il dispose en plus d’un excellent QI basket qui lui a permis de trouver sa place dans la rotation diminuée d’OKC, et ce même après l’arrivée d’Enes Kanter qui bouchait encore plus le secteur intérieur. Derrière le Turc, le Congolais et Steven Adams, il est désormais le 4ème joueur pour la peinture dans l’Oklahoma, à la lutte avec Nick Collison qui ne rajeunit pas. On ne lui demande pas beaucoup plus et ça lui convient.

Rodney Hood a été drafté avec l’étiquette du joueur NBA ready, capable de contribuer immédiatement pour la franchise qui le sélectionnerait. Adroit de loin, bon slasher, il a eu plus de mal que prévu pour faire son trou au Jazz, mais à l’instar de son équipe, il a trouvé son rythme de croisière après le All-Star Game, en faisant plus que doubler sa production au scoring grâce à un réussite au tir enfin à la hauteur des attentes (de 31,7% à 46,4% et de 20,8% à 42% du parking). S’il a montré quelques lacunes physiques (d’un point de vue athlétique surtout) et une propension à se blesser, il sait quelle est sa niche en NBA : celui du mec à qui on offre des shoots ouverts et qui doit faire ficelle.

Avec seulement 33 matchs et 11 minutes de moyenne l’an dernier, Kyle Anderson a tranquillement appris le jeu NBA en regardant ses coéquipiers depuis le banc de touche. Maintenant, les cartes risquent d’être redistribuées à l’aile chez les Spurs, Marco Belinelli ayant fait ses valises, Manu Ginobili n’étant plus tout jeune et Gregg Popovich nécessitant un peu de sang neuf dans ses rotations. Ainsi, “Slow Mo” pourrait bien être la doublure officielle de Kawhi Leonard. Certes, son manque de vitesse et de qualité athlétique sont un handicap, mais quand on joue à San Antonio, cela passe bien mieux. Surtout quand on sait tout faire sur un terrain et qu’on dispose d’un QI basket élevé. Kyle Anderson n’est probablement pas une future star de la Ligue, mais un remplaçant solide. Encore un produit de l’école Spurs.

Les futurs arrivants

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Source : fastphillysports.com, nbapassion.com, brightsideofthesun.com
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Techniquement, ils ne sont pas sophomores, mais ils appartiennent à la cuvée 2014. Certains joueurs draftés lors de cette soirée de juin 2014 ont quant à eux préféré attendre un peu pour venir voir si les billets étaient plus verts au pays de l’Oncle Sam. C’est souvent le cas chez les Européens qui s’offrent la possibilité d’un avenir en NBA tout en continuant de progresser sur le Vieux Continent où leur temps de jeu est plus conséquent et où ils sont bien mieux que le cul vissé sur un banc sans la confiance de leur coach. Dario Saric et Bogdan Bogdanovic ont été choisis au premier tour – ce qui signifie qu’il existe de vraies chances de les voir jouer en NBA – et leurs droits appartiennent respectivement aux Sixers et Suns qui se contentent pour l’instant de suivre l’évolution de leurs prospects avant de les rapatrier en NBA lorsqu’ils arriveront à une certaine maturité et surtout quand leur clause de départ sera moins élevée. Ils n’en sont pas moins attendus pour avoir un impact réel lors de leur venue dans le futur.

Micic, Gentile, Dangubic ou encore Labeyrie sont les autres Européens dont le nom a été appelé par Adam Silver Mark Tatum l’an dernier. Cependant, la cote de leur venue en NBA est moins élevée puisqu’ils ont été choisis au second tour, sans aucun contrat garanti. Ils sont plus des paris sur l’avenir que les franchises s’échangeront probablement pour faire le compte lors de trades à venir. Pour Gentile, le grand saut a peut-être plus de chance de se réaliser que pour les autres, son nom ayant traîné dans les rumeurs ces derniers jours. Affaire à suivre donc pour l’Italien.

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Et puis il y a ceux qui n’ont presque pas foulé les parquets NBA l’an dernier (voire pas du tout) et qui vont devoir cravacher dur pour avoir un avenir en NBA. Trop jeunes, pas prêts pour être lancés dans le grand bain, arrivés dans des franchises déjà bien en place et ne pouvant pas leur offrir du temps de jeu, il est difficile de se prononcer quant à la suite de leur aventure dans la Grande Ligue. James Young (Boston, 31 matchs), Tyler Ennis (Suns puis Bucks, 33 matchs), Jordan Adams (Grizzlies, 30 matchs), Bruno Caboclo (Raptors, 8 matchs), Clint Capela (Rockets, 12 matchs), C.J. Wilcox (Clippers, 21 matchs) et Josh Huestis (Thunder, 0 match) ont encore le temps pour montrer qu’ils peuvent évoluer au plus haut niveau. L’intérieur des Rockets a d’ailleurs eu l’occasion de s’y frotter lors des Playoffs, et chacun d’eux peut y croire. Mais difficile aujourd’hui de les voir comme des porte-drapeaux de cette cuvée 2014. A eux de nous prouver le contraire.

Voilà, c’est fini pour ce tour d’horizon de la “Draft de la décennie”. Tout n’est pas perdu et c’est sur la durée qu’on pourra porter un avis plus tranché sur cette promotion qu’on attendait au dessus du lot. Elle a pour l’instant déçu et on attend qu’elle relève la tête. Dès cette saison.


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