L’ère Fred Hoiberg démarre très bien à Chicago : ça court, ça bouge et ça tire beaucoup du parking

Le 07 oct. 2015 à 05:08 par Bastien Fontanieu

Fred Hoiberg

Pas de Derrick Rose ni de Pau Gasol pour ce premier match des Bulls sous les ordres de leur nouvel entraîneur, mais une philosophie toute fraîche à découvrir de très près et des premiers signes qui donnent déjà le sourire : Fred Hoiberg pourrait vite se faire aduler dans l’Illinois…

Difficile de passer après Tom Thibodeau et son identité all hustle qui allait si bien aux Bulls de sa tenure, notamment symbolisée par Joakim Noah et Jimmy Butler dans leur rôle de casseur de côtes sans le moindre respect pour leur adversaire. Cependant, c’est bien la tâche que le nouveau coach de Chicago devra relever tout au long de la saison, et on peut dire que son entrée sur la scène NBA fût un vrai succès ce mardi. Face aux Bucks, une équipe avec laquelle les Taureaux sont copains depuis fort longtemps, les soldats de Chitown ont été séduisants grâce à un nouveau jeu qui pourrait nettement plus plaire aux fans et nettement moins au budget des ophtalmos lors des prochains mois. En effet, on saignait régulièrement des yeux lorsque Thibs était au volant, avec une attaque qui évoluait très peu d’année en année malgré un soudain coup de boost sur la dernière campagne : quelques systèmes certes, mais des purges assez vilaines et qui -en plus d’user certains joueurs- usaient le moral des supporters de la franchise. Un jeu à l’ancienne, très propre à la Conférence Est, mais malheureusement pas assez en lien avec la façon dont la NBA évolue aujourd’hui.

Du coup, comment s’est débrouillé le jeune Hoiberg pour ses 48 premières minutes sur le banc principal du United Center ? Bien, très bien même. Car en décidant de conserver l’âme de ces Bulls déterminés, l’entraîneur fraîchement installé s’est évité un sale virage défensif et en a seulement profité pour modifier l’attaque, en y ajoutant sa touche personnelle. Terminées les séquences lentes, interminables, avec un mouvement de balle trop pauvre et des joueurs planqués dans leurs coins. Sur cette première rencontre de pré-saison, donc un modèle sur lequel on ne souhaite pas tout baser mais qui donne suffisamment d’éléments à analyser, les Bulls ont pris plus de tirs à trois points… que dans n’importe quel match de leur histoire (39) ! Une mini-révolution qui ne s’est pas reposée sur des tirs forcés mais bien par un mouvement constant des joueurs, un déblocage des hésitations que certains pouvaient avoir une fois esseulés et l’appropriation de cette nouvelle philosophie par chaque membre de l’équipe. Dès le premier quart, les tirs sont ouverts, ratés certes mais les cuts et back-cuts et back-doors volent dans tous les sens pour mettre la pression sur la défense des Bucks : impensable sous Thibodeau. Ainsi, on retrouve des joueurs dans leur fauteuil, prêts à recevoir la balle, et c’est limite si on check le player du League Pass pour vérifier qu’on n’est pas en mode avance rapide.

Onze tirs à trois points tentés sur les 12 premières minutes, vingt à la pause, Thibs fait probablement un malaise devant sa télé mais les joueurs semblent prendre leur pied et tout le monde contribue au festin. Quand ce n’est pas Mirotic qui est isolé au poste pour profiter de sa taille et chercher le décalage, c’est Jimmy Butler qui se mue en meneur pour dynamiter la défense et régler ça tout seul. Pendant ce temps-là ? Doug McDermott se déplace sans arrêt autour de l’arc (5/11 hier soir) et Moore coupe en ligne de fond avec ses copains pour perturber la défense. Un régal ! Bien évidemment, il s’agissait là d’une première, et on devra voir ce que l’addition de Derrick ainsi que Pau créeront dans le rythme de jeu ainsi que les rotations. Cependant, le jeu proposé par ces Bulls version Hoiberg fût extrêmement satisfaisant sur ces 48 premières minutes de test, un extrait qu’on souhaite voir se développer dans les prochaines semaines afin de vérifier si ce match et ce record de tirs tentés à distance n’était qu’un mirage ou bien le signe d’une tendance à laquelle bientôt s’habituer dans l’Illinois. Quoi qu’il en soit, le pari fût collectivement remporté, avec une belle victoire dans laquelle 10 joueurs ont un minimum contribué.

On s’était promis de ne pas sur-analyser, ni de se baser sur les matchs de pré-saison pour réaliser des conclusions hâtives. Mais de Stacey King à Twitter en passant par les fans du United Center, la conclusion était la même sur toutes les lèvres cette nuit : les tirs ne sont peut-être pas tous rentrés, mais qu’est-ce qu’ils étaient ouverts ! Une mini-révolution en approche…?

Source image : NBA League Pass


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