Michael Jordan nous intrigue sur la réelle portée de son héritage : “Mes Air Jordans me survivront”
Le 04 oct. 2015 à 12:56 par Leo
Un nouveau débat soulevé par le GOAT qui n’en est pas moins intéressant à traiter si l’on ose se projeter dans l’avenir, un avenir contrasté concernant la légende de la pop music des Chicago Bulls qui appartient aux générations futures…
Il y a peu, on vous a fait part de cette statistique hallucinante, illustrant de plus belle l’impact du bonhomme à travers les âges. Néanmoins, quand on se penche avec précision sur cette question de pérennisation à son sujet, des doutes – cultivés par Jordan lui-même – apparaissent quant à savoir si ce seront davantage ses exploits sur les parquets de la Grande Ligue ou bien sa célèbre marque de chaussures qui braveront le mieux les épreuves du temps. Interrogé à ce propos récemment, le numéro 23 par excellence, désormais businessman accompli, semble ne pas se faire trop d’illusions, à la fois satisfait de l’évolution en marche et résigné à l’idée de voir son culte de la personnalité se prolonger outre mesure…
Les Air Jordans sont plus grandes que Michael Jordan. Je ne peux l’expliquer et personne ne peut le faire. Et si quelqu’un avait pu expliquer ou réitérer ce phénomène, il l’aurait déjà fait. (…) C’est incroyable ! Selon moi, la marque va me survivre en comparaison à ce que j’ai réalisé dans le monde du basket. Cela va perdurer pendant un bon moment.”
Normalement, pour nous autres être vivants de ce bas monde, ce questionnement ne devrait même pas exister, même plus d’une décennie après sa dernière pige en NBA. Mike dit vrai : complexe sous tous ses aspects, ce problème social-philosophique-sociologique-économique-historique-mathématique ne saurait voir son argumentation se résumer en quelques paragraphes étayés. Même sous la forme d’une tome de livres traitant chaque domaine de réflexion de manière distincte, on n’arriverait qu’à une ébauche, qu’à une proposition subjective à défaut du contraire, étant donné que l’on se sait pas du tout ce que le futur peut nous réserver. Une chose est certaine cependant : on ne peut nier la grandeur de l’impact du joueur d’exception qu’il a été et du personnage qui se cache derrière ses sneakers, vendues aujourd’hui à des prix exorbitants de par le globe. Or, le constat que l’on peut signaler entre les mots prononcés ci-dessus par “Jojo” est que cet impact est changeant ! Et, de toute évidence, il le sera d’autant plus après son décès. De Van Gogh à Edgar Allan Poe, en passant par 2Pac ou Michael Jackson, la mort réveille ou sublime les vestiges indélébiles, les pointes de génie visionnaires ou encore les chefs-d’œuvre artistiques que certains prodiges ont laissés de leur passage sur Terre. Dans son domaine, Jordan fait assurément partie de cette trempe d’individus et nul doute que son nom ne sera pas oblitéré de sitôt.
Maintenant, s’il faut absolument privilégier un élément au-dessus de l’autre, autrement dit ses chaussures plutôt que sa carrière de joueur en l’occurrence, pourquoi pas si tel est le visage de l’avenir qui nous pend au nez. Heureusement, et c’est ce qui constitue l’unicité de Jordan, c’est que les deux particules sont pratiquement indissociables. Ou, du moins, il est presque impossible d’en être autrement. De nos jours, bon nombre de fans assidus de la NBA portent des Jordans dernier cri et n’ont pas eu la chance de suivre en direct les exploits de “His Airness” comme ils peuvent le faire avec LeBron James, Stephen Curry ou Kevin Durant. Pourtant, rien que pour leur culture et leur légitimité de fans de la première heure auprès de leurs confrères et consœurs nocturnes, il est inconcevable de les voir s’exonérer d’un travail de recherche approfondi sur le meilleur virtuose du sport qu’ils chérissent au quotidien, un être à part entière qui est, pour la plupart d’entre eux de surcroît, la source originelle de leur passion enflammée pour le basket.
Alors certes, Michael Jordan est désormais trop vieux pour donner des leçons de fadeaways ou de dunks aux plus jeunes de l’élite (quoique…). Certes, de plus en plus de fanatiques de la mode cassent leur tirelire pour se procurer à l’aveugle maintes rééditions de ses plus belles paires qui renferment d’ailleurs le parfum d’une année, d’un événement, d’un titre, d’une prouesse sensationnelle réalisée sur le devant de la scène. Certes, beaucoup de novices se pointent au Quai 54 ou à des soirées branchées avec des Concorde flambant neuves en confondant secrètement Michael Jordan et Jackson. Certes, ils se font bien voir grâce à ses objets d’excellence au logo reconnaissable entre mille… Mais dans l’étalage de leur swagg, personne ne serait assez pervers d’aller demander à ses personnes de recracher au détail près la biographie, les statistiques saison après saison, voire le PER en carrière de Jordan aux Wizards entre deux cocktails bien corsés. Qui connaît toute la vérité sur Jordan ? Qui aurait cette prétention ? Nobody, tant il reste tellement de subtilités à découvrir. Même un Jordan totalement enlisé dans son hubris ne pourrait se prononcer. D’accord, ce ne serait pas l’envie qui nous manque de fustiger ces esclaves du paraître mais le cœur du problème n’est pas là…
Que l’on aime les attributs classieux du joueur plutôt que le joueur lui-même, il en va de la liberté et de la connaissance de chacun afin d’honorer le souvenir de Jordan comme il l’entend. Pour que le respect qui lui est dû par notre descendance soit total, si l’on peut s’exprimer en ces termes, il en va de notre devoir d’agir sur le présent ! En transmettant notre savoir de manière sincère et sensible, l’héritage de “Jojo” n’en serait que préservé et continuera à s’inscrire à la place qui est la sienne dans l’éternité. Si ses 6 titres glanés en NBA et sa médaille avec la Dream Team de 1992 ont validé la première moitié du boulot, la seconde va requérir toute notre ténacité à nous battre jusqu’à notre dernier soupir pour que l’on oublie jamais quel personnage légendaire, intime il a été pour nous. Quitte à ce que nos douces comptines au coin du feu soient ponctuées par un cadeau, par un talisman mystérieux tel qu’un maillot brodé ou une soyeuse paire…de Jordans. En somme, comme le rappelle Jordan ici, son souvenir tant immatériel que matériel a encore de belles années devant lui. L’empire Jordan tourne à plein régime et la moindre de ses sorties médiatique sert toujours de prétexte à un débat animé et souvent interminable entre ami(e)s.
Alalala… Les joies d’être le GOAT, tant qu’on ne vous tranche pas littéralement la gorge en vous comparant à Dennis Rodman, au chanteur métisse de Thriller ou que l’on vous appelle “Mickaël” sur le JT de la première chaîne du pays.
Source texte : Slam Nation
Source image : nicekicks.com