Preview du Magic 2015-2016 : Scott Skiles peut-il faire péter le champagne avec Fournier and co ?
Le 30 sept. 2015 à 21:33 par Bastien Fontanieu
Et de trois. Cela fait trois saisons de suite que la franchise de Floride n’arrive pas à dépasser la barre des 25 victoires, une période jugée trop longue puisque c’est Scott Skiles qui a été appelé pour changer l’identité locale : fera-t-il des miracles ? On fait la fiche du Magic tout de suite.
Que s’est-il passé l’an dernier ?
De nombreux espoirs en tout début de saison, notamment avec le départ en mode boulet de canon d’Evan Fournier et des victoires précieuses comme face aux Hawks au buzzer, mais ensuite… la jeunesse du groupe et l’incapacité de Jacque Vaughn à passer la deuxième, trop dur à supporter pour l’entraîneur formé aux Spurs. Résultat, on change de tête début-février et on installe James Borrego sur le trône en espérant que ça le fera. Pas top non plus ! Il faut dire qu’Aaron Gordon connait des soucis de santé, la défense du Magic prend l’eau et il n’y a personne si ce n’est Willie Green et Channing Frye pour donner l’exemple : un centre de loisirs qui fermera ses portes avec 25 victoires, parfait pour la Draft et un gros mal de crâne dans le management de la franchise…
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : C.J Watson, Mario Hezonja et ses bourses, Jason Smith, Shabazz Napier, Melvin Ejim, Scott Skiles et ses DVD de l’armée.
- Ils s’en vont : Mo Harkless, trois années de reconstruction, les entraînements chill avec Borrego.
Voilà le genre d’été qui était peut-être nécessaire pour espérer progresser dans le coin ! On arrête les acquisitions à la con, les vétérans qui coûtent une blinde pour trottiner : au boulot. Résultat, le début de carrière assez décevant de Mo Harkless est envoyé avec une VDM dans l’avion qui va à Portland, et c’est tout en ce qui concerne la case des départs. Par contre, les arrivées sont intéressantes et apportent un peu de tout. Du talent avec Hezonja, un vétéran pour Payton en Watson, de la taille avec Jason Smith et surtout un vrai entraîneur en Skiles. Connu pour sa rigueur et ses méthodes old-school, l’ex-meneur de la franchise débarque dans un merdier type American Pie où tout le monde a moins de 25 ans et personne n’a vraiment participé à une Finale NBA. On va donc retrousser ses manches et instaurer un nouveau modèle (coucou SVG avec Detroit), en se basant sur la défense et une attaque moderne. La prolongation de Tobias Harris va dans ce sens, l’ailier étant une option intéressante en 3 comme en 4. Au final, un été plus que positif puisque le groupe reste intact et pourra grandir ensemble, mais cette fois-ci sous la poigne d’un tyran.
Effectif pour la saison 2015-2016
- Meneurs : Elfrid Payton, C.J Watson, Shabazz Napier
- Arrières : Victor Oladipo, Evan Fournier, Mario Hezonja
- Ailiers : Tobias Harris, Devyn Marble, Melvin Ejim
- Ailiers-forts : Aaron Gordon, Andrew Nicholson, Channing Frye
- Pivots : Nikola Vucevic, Jason Smith, Dewayne Dedmon
En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.
Question de la saison : et si Scott Skiles faisait sa spéciale ?
Après être notamment passé par les Suns, Bulls et Bucks, l’ancien de la maison floridienne est un homme respecté dans le milieu pour deux choses précises : sa capacité à redresser une franchise et son approche du boulot. C’est simple, Skiles est un bourrin qui doit probablement penser que l’armée est un centre de loisirs et qu’il forcerait ses joueurs à tafer 20h sur 24 si cela lui était permis. Du coup, lorsqu’il a été à Chicago son passage a été remarqué puisqu’il a relié les Bulls aux Playoffs… et pareil à Milwaukee ! Un petit magicien qui aime prendre les groupes à fort potentiel et qui, en ajoutant sa méthode personnelle, rend généralement le bordel dans un bel état. Hélas, son tempérament lui a aussi attiré des soucis avec certains joueurs et managements, mais en tant que mini-légende à Orlando sa protection semble assurée. Dans une Conférence Est wide open et sans cadenas sur les spots 7 et 8, Skiles a annoncé qu’il voulait devenir insupportable en défense et ainsi rapporter du basket au printemps chez le Magic. Possible, oui, mais difficile également.
Candidat sérieux au transfert : Andrew Nicholson
Prometteur lors de sa saison rookie puis barré dans la rotation et même blessé lors de sa dernière campagne, l’intérieur canadien n’a pas vraiment suivi le chemin typique d’un jeune joueur qui progresse en NBA. Disons que passer de 16 à 12 minutes de temps de jeu sur les parquets en deux ans n’est pas ce qu’on appelle un énorme signe d’optimisme, mais ça c’était avant, donc sous Jacque Vaughn. Peut-être que Skiles trouvera le moyen de le réintégrer et ainsi profiter de son superbe touché comme de son petit tir extérieur, mais difficile de voir le management se mettre à s’extasier devant un joueur qui -clairement- semble être barré par un peu de monde devant lui. C’est simple : si Andrew n’offre pas de gros début de saison, février sentira l’aéroport à plein nez.
Candidat sérieux à la surprise : Aaron Gordon
Blessé, blessé et encore blessé, le choix de Draft le plus haut sélectionné par le Magic l’an dernier n’avait pas pu montrer l’étendue de son talent, son pied étant opéré avant même qu’il ne puisse dire un mot. Résultat, sa première saison est hors-rythme, son coach se fait virer et les rotations sont bordéliques : pas top pour un rookie qui a à peine soufflé vingt bougies. Seulement, Orlando n’a pas sélectionné ce spécimen pour sa belle gueule mais bien pour sa capacité à bosser comme un âne, ce qu’il a fait et même montré en dominant sa Summer League. En confiance, adroit au tir et toujours aussi aérien, Gordon pourrait devenir le chien le plus efficace pour Skiles qui adore envoyer ses pitbulls dévorer du scoreur doué. L’entraîneur l’a d’ailleurs dit, il fera grandement confiance à son petit Aaron et il pourrait même être envoyé sur des arrières certains soirs : peut-être pas d’explosion offensive cette saison, mais bonjour le workout défensif à venir soir après soir.
Meilleur et pire scenario possible
- Meilleur scenario : Non seulement Scott Skiles prouve une nouvelle fois que pour reconstruire une baraque il envoie Ty Pennington aux chiottes avec sa télé-réalité, mais il arrive surtout à faire de son équipe un gilet pare-balle quatre étoiles autour de l’axe Gordon-Payton-Oladipo. Le trio devient la coqueluche de la Conférence Est qui n’a d’yeux que pour ces trois gamins excitants, Evan et Mario sont des terreurs en sortie de banc et Jason Smith apporte un chouia de défense à l’intérieur. Résultat ? Jouer à Orlando devient insupportable et le Magic parvient à se battre pour les places 7-8-9. Sachant que Tobias Harris n’arrive pas à valider son contrat et que Channing Frye a encore pris 8 kilos, la franchise termine un poil trop court mais le princial est bien là : la reconstruction va dans le bon sens, enfin !
- Pire scenario : Fournier et Hezonja se tirent la gueule en sortie de banc et la raquette d’Orlando en prend plein la face tous les soirs. Il faut dire qu’avec Vucevic et Harris en protecteurs d’arceau, autant demander à une chaise de se transformer en canapé en claquant des doigts. Dommage car Oladipo est passé en mode quasi-All-Star, mais Elfrid tire dans les 30% de réussite et CJ Watson n’est pas le nouveau Penny Hardaway. Pire encore, le management commence à douter de Skiles et Skiles commence à douter du management, le genre de guerre où Scott termine souvent par traiter des mamans et faire ses valises. Pas cool, mais tellement envisageable.
Pronostic de la rédaction : 31 victoires – 51 défaites
Chaude, chaude, chaude va être la bataille à l’Est pour le dernier spot des Playoffs. Un peu comme chaque année finalement, même si les bilans sont dégueulasses. Orlando n’est pas encore placé dans le même panier que les Pistons ou Pacers dont le retour en PO semble nettement plus prévisible, mais le talent est bien du côté du Magic et il ne faut qu’un petit déclic pour que l’équipe fasse de beaux dégâts. Un déclic comme un coach expérimenté ? Peut-être. En tout cas l’heure de la reconstruction est terminée, c’est celle de foutre le bordel qui a commencée.
Source image : Orlando Sentinel