Grèce et France au tapis, Lituanie en ligne de mire : l’Espagne est-elle immortelle ?

Hier nous digérions à peine cette insupportable défaite face à nos meilleurs ennemis espagnols, mais aujourd’hui il est temps de mettre de côté la frustration que nous éprouvons en tant que patriotes et fans des Bleus. Il est temps de sécher nos larmes et de prendre conscience de ce qu’est en train de réaliser la Roja de Pau Gasol et consorts. Diminuée, elle aura pourtant demain l’occasion de devenir championne d’Europe pour la troisième fois sur les quatre dernières éditions… 

Il leur manquait un bon paquet de leurs meilleurs joueurs comme Marc Gasol, Ricky Rubio, Juan-Carlos Navarro ou encore Serge Ibaka. On les annonçait en fin de cycle et inférieurs sur le papier à des effectifs comme celui de la France – championne d’Europe en titre – ou de la Serbie, vice-championne du Monde. Et pourtant ce sont bien les Espagnols qui joueront la finale de cet EuroBasket 2015 sur le parquet du stade Pierre Mauroy ce dimanche à 21 heures.

Ils ont démarré la compétition sur une défaite contre les Serbes puis se sont également fait surprendre par les Italiens lors des matchs de poule, ce qui faisait dire à la plupart des observateurs qu’il serait bien difficile à cette équipe de se débarrasser d’autres grosses cylindrées quand serait venu le temps des rencontres éliminatoires. On pensait à la Grèce. Elle n’a pas fait le poids en quart de finale. On pensait bien évidemment à la France… Ces deux équipes étaient invaincues avant d’affronter les hommes de la péninsule ibérique. Ces deux équipes possédaient des rosters plus profonds que l’Espagne, des joueurs d’expérience et du talent mais rien n’y a fait. L’immense détermination, la concentration sans faille et le collectif de cette Roja ont eu le dessus dans les deux cas. Bien évidemment, rien de tout cela n’aurait été possible sans un Pau Gasol plus flippant qu’un taureau qui vous chargerait dans un petit couloir étroit.

L’intérieur des Bulls sort d’une excellente saison NBA et il avait déjà été au top pendant les 5 rencontres du groupe B mais à partir des huitièmes, l’aîné de la fratrie Gasol a carrément enfilé son costume de tueur à gage et nous a gratifié de prestations ahurissantes : 30 points (à 6/7 à 3-points) avec 7 rebonds et 4 passes décisives contre la Pologne puis 27 points avec 9 rebonds et 2 contres face à la raquette hellène. Et enfin, le grand Pau a porté sur ses épaules cette Espagne qui a fait revivre aux plus anciens de nos Bleus quelques heures sombres de leur histoire avec 40 points, 11 rebonds et 3 contres en grande partie sur la tête d’un Rudy Gobert qui n’est pas pourtant pas le pivot le plus facile à éviter sur un parquet, un Rudy Gobert qui lui avait pourtant fait tant de misères un an auparavant. C’est d’ailleurs ça qui a autant motivé les hommes de Sergio Scariolo : l’affront subi sur leur sol lors du championnat du Monde l’an dernier alors qu’ils se voyaient déjà affronter les Américains en finale de ce qui aurait dû être LEUR Mondial.

On le sait, l’orgueil, l’esprit de revanche sont d’excellents moteurs en sport dès lors qu’ils sont bien canalisés. Et l’Espagne est en train de nous en donner une preuve irréfutable sur cet Euro. Face à la Serbie – qui les a battu autoritairement en poule – nous aurions pu nous dire que la mission espagnole allait peut-être finir par être trop compliqué à réaliser mais, étant donné que les Lituaniens ont crée une belle petite surprise hier, les chances de Rudy Fernandez et ses potes sont encore plus élevées. Il s’agira d’une finale entre deux équipes qui n’avaient pas vraiment convaincu en début de compétition mais qui ont su faire les bons efforts aux bons moments. D’ailleurs si l’Espagne est un ogre du basket international, n’oublions pas que la Lituanie est toujours là elle aussi quand il est question de citer les favoris ou les gros outsiders.

Toujours est-il que Pau Gasol et ses compères sont en train de fermer pas mal de bouches. S’ils sont champions demain après avoir éliminé consécutivement les Grecs, les Français à domicile et les Lituaniens donc, ils pourront savourer un tournoi géré magnifiquement et fait de matchs d’anthologie. Des matchs qui rendront leur victoire inoubliable pour tous leurs fans mais aussi pour ceux de la Grèce et de la France. Ce que montre l’Espagne sur cet Euro est magnifique, elle semble immortelle… 

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