Derrick Rose et Dwight Howard de retour : la meilleure nouvelle de ces derniers Playoffs ?
Le 16 août 2015 à 13:25 par Bastien Fontanieu
Si l’actualité estivale de la planète orange a surtout été marquée par le sacre de Golden State et un trophée de MVP des Finales très logiquement donné à Andre Iguodala, deux autres copains ont tapé du poing sur la table, à leur façon. Deux hommes qui, encore récemment, dominaient la NBA à leur position.
On avait presque oublié ce petit détail de l’histoire. Ce classement, anodin pour certains et déterminant pour d’autres, qui crée son lot habituel d’engueulades sur les parquets et d’embrouilles en 140 caractères sur les réseaux sociaux. Mais de quel classement parlons-nous ? Retour rapide en 2011, une année mythique dans l’histoire de la Ligue. Après avoir annoncé en antenne nationale que les Français aiment le fromage et que deux ajoutés à deux font quatre, LeBron rejoint Miami et tente d’y construire sa propre dynastie. David Stern se frotte les mains devant ce bordel médiatique sans précédent et décide donc de placer tous ses jetons autour de ce vilain, que de nombreux fans aiment voir à terre. Mais hélas pour le cyborg d’Akron et le boss de la NBA, deux autres hommes feront régner la terreur dans la même conférence, un duo brandé Adidas et qui finira donc en tête du classement individuel le plus prestigieux en saison régulière : Derrick Rose MVP, Dwight Howard termine second. Le meneur des Bulls devient un phénomène inévitable en remettant les Bulls au sommet des grosses cylindrées, pendant que le pivot du Magic tape des moyennes folles et semble injouable à son poste. Oui, c’était il y a quatre ans.
Quatre longues années qui ont vues les deux hommes passer par les pires galères imaginables. Les genoux pour l’un, évidemment, le dos pour l’autre, malheureusement. Un frère qui se prend la tête avec le management de l’Illinois, un transfert en terre californienne qui deviendra un véritable fiasco, chacun a droit à son all-time karma négatif mais la NBA ne pardonne pas ce type de malchance : rapidement, Dwight et Derrick disparaissent de la discussion des meilleurs à leur poste. Les affiches en 50 sur 30 sont retirées, les moqueries s’enchaînent, les caméras se replient et laissent leur place au silence. Pourtant, même si on ne leur souhaitera jamais un avenir similaire, la question pourrait se poser dans le contexte actuel. Seriez-vous capables d’imaginer quatre années de trou noir pour Stephen Curry, suivi par la disparition de James Harden ? Hell nah. Jamais de la vie, impossible, impensable ! Pourtant, sous plusieurs regards, les situations sont similaires. C’est donc d’un coin de l’oeil que les derniers Playoffs de Rose et Howard ont été regardés, afin de vérifier si la péremption était inévitable ou bien l’espoir pouvait renaître.
Ding dong ! Aussi surprenante qu’elle soit, l’option 2 a été activée et ce sont de nombreux fans qui se sont du coup réveillés d’un long sommeil sportif. Quatre ans de disette et de croyance, de rires et de larmes, tout ça pour enfin en arriver là, aujourd’hui, en 2015. Un coup de chaud isolé ? Peut-être. Mais des signes qui ne trompent pas, on en a vu aussi. Statistiquement, les performances ont été assez bonnes de la part des deux gaillards, entre le géant qui nous claque des soirées à 26 rebonds (contre Dallas), du 20-20 et des contres à gogo, et le dragster de l’Illinois qui s’offre plusieurs fois la trentaine et n’oublie pas ses copains dans la distribution. Cependant, ce n’est pas numériquement que la plus grande différence a été notée cette année, loin de là d’ailleurs. C’est dans la confiance en leurs capacités physiques, enfin retrouvées de chaque côté. Un déclic énorme, visible sur comme en dehors des terrains.
Car avant de se claquer un genou face aux Warriors, Dwight nous a replongé à plusieurs reprises dans l’atmosphère de 2011, en allant chercher des rebonds au-dessus du plexi, en contrant des tirs qu’il laissait passer ces dernières années, et en courant dès que possible en contre-attaque. Une véritable terreur des parquets qui aura d’ailleurs rappelé à de nombreux passionnés que, défensivement, peu de monde peut autant couvrir la raquette que lui, merci Anthony Davis et DeAndre Jordan. Puissant sur ses jambes, D12 switchera efficacement sur la plupart des écrans et ira faire les rotations nécessaires pour rappeler aux Rockets le goût des Finales de Conférence, un poil trop court par la suite mais des efforts remarqués tout au long des Playoffs et qui auront fait plaisir à voir. Chez Derrick ? Agressif face aux Bucks, il pénétrera à outrance sans se soucier de ses atterrissages, une détermination à l’ancienne et qu’on n’avait plus vue depuis un bon bout de temps. Il suffisait de voir ce Game 3 arraché en prolongation, avec un Rose cherchant les lancers de l’égalisation quitte à y laisser deux jambes, pour comprendre la rareté du moment. Le karma ira même dans son camp le temps d’un soir, avec ce tir de la gagne face aux Cavs, avant que LeBron ne remette les pendules de tout le monde à l’heure. Mais dans ses déplacements, ses départs instantanés et dans son body language d’une façon générale, le matador de 2011 a bien fait son retour par séquences. De quoi donner aux fans des Bulls un wagon d’espoir, eux qui restent encore souvent enfermés dans la nostalgie d’une saison magique et prometteuse il y a quatre ans.
Pourrons-nous les retrouver au même niveau dans quelques semaines, à Houston et Chicago ? En terme d’apport numérique, la question ne devrait pas se poser. Car c’est dans la régularité physique et la capacité à pouvoir dominer à nouveau leur poste que les yeux devraient se poser. Cependant, on peut doucement commencer à l’affirmer : psychologiquement parlant, Derrick et Dwight sont bien de retour au top. Reste à le confirmer cette saison, et ce de novembre à avril. Minimum.
Source image : LarryBrownSports