Jason Kidd, roi de l’improvisation : “s’il faut jouer avec 4 arrières et un intérieur, pourquoi pas ?”
Le 13 juil. 2015 à 09:15 par Bastien Fontanieu
La Summer League, c’est sympa pour découvrir les jeunes talents. Mais c’est aussi très efficace pour rencontrer les coaches de la Ligue et obtenir leurs visions pour la saison à venir : direction Milwaukee pour le briefing du jour.
Il avait difficilement commencé sa carrière dans le coaching, en débarquant dans un bordel incroyable nommé Brooklyn. Pointé du doigt pour avoir réalisé une transition trop rapide entre les parquets et le banc, Jason Kidd a finalement fermé des bouches par wagons de 12 en réalisant une saison presque parfaite avec les Bucks. En effet, la franchise de Milwaukee avait terminé au fin-fond du classement il y a un an et ne possédait aucune identité derrière laquelle se rassembler. Avec l’arrivée de Kidd, c’est une nouvelle ère qui a débuté dans le Wisconsin, que ce soit en retournant aux Playoffs la saison dernière (41 victoires, 41 défaites) ou en chérissant les jeunes talents qui fleurissent sous ses ordres. Du coup, si les attentes ont été décuplées pour la campagne à venir, notamment grâce à l’arrivée de Greg Monroe, l’entraîneur est revenu sur plusieurs points importants de l’actualité, aux micros de NBA TV. On fait donc le point Bucks avec Jason, histoire d’aborder 2016 le plus sereinement possible, avec sa philosophie collective pour commencer.
Pour nous aujourd’hui, le but est de construire sur ce qui s’est passé la saison dernière, c’est-à-dire apprendre à jouer en équipe et surtout apprendre à gagner. On est encore un groupe très jeune mais on a un poil vieilli cet été, du coup en ajoutant Greg (Monroe), Rashad (Vaughn) et en gardant Khris (Middleton) on pense avoir un groupe sérieux, qui bosse dur au quotidien et se donne l’opportunité de gagner. Face aux Bulls en Playoffs, on a rencontré une équipe très talentueuse et on a appris certaines choses, donc on va continuer là-dessus et progresser petit à petit. […] Je crois que tout le monde a compris une chose : ce n’est pas qu’une question de stars, il suffit de partager la balle. Ce n’est pas forcément Giannis (Antetokounmpo) ou Jabari (Parker), les gars doivent se faire confiance et quand ils l’ont fait ils ont vu ce que cela pouvait rapporter. Des victoires, du succès, mais aussi des retombées financières comme pour Khris.
Bien évidemment, il fallait parler de Monroe et surtout du spacing que cela va créer chez les Bucks. Avec un tracteur qui peut très bien rouler et demande pas mal de ballons, comment articuler l’équipe afin que Greg reste content et efficace ? Réponse du coach.
Tout se passe bien jusqu’ici. On ne parle pas que d’un joueur capable de jouer dos au panier, il peut dribbler et réaliser de bonnes passes, il a compris à Georgetown en quoi le mouvement de balle était important donc il rentre bien dans notre système. En plus de ses qualités de scoreur et de rebondeur, il va aussi apporter en taille et en dureté. […] Vous savez, je crois que le plus important ce n’est pas forcément le poste mais c’est surtout d’être un basketteur complet. Souvent, on reste bloqués sur ces histoires de positions, si untel ne joue que 2 ou 3, qu’est-ce que cela veut vraiment dire ? Personnellement, je sais que dans les 6 dernières minutes d’un match je veux mon meilleur 5 sur le terrain, et je n’ai pas peur de dire que s’il faut jouer avec 3 arrières ou même 4 arrières et un seul intérieur, pourquoi pas ? Je regarde surtout les gars capables de jouer plusieurs positions, et qui voient le jeu de la bonne façon.
Droit sur sa route, Kidd continue ses expériences et aura l’occasion de proposer des quintets assez fous l’an prochain. On s’extasiait déjà devant la longueur des bras de certains prototypes, en ajoutant l’arrivée de Greivis Vasquez récemment ces Bucks-là pourraient vite devenir une des équipes les plus chiantes à jouer de toute la NBA. Carter-Williams, Jabari, Giannis, Khris et Monroe pour jouer très grand ? Giannis en meneur et 2 snipers dans les corners pour laisser les couloirs de pénétrations ? Quand on entend Kidd parler, tout semble possible à Milwaukee.
La hype sera bien présente dans le Wisconsin l’an prochain, mais l’identité créée pourra certainement soutenir la pression apportée : sixième de l’Est l’an dernier, l’objectif est de désormais progresser pour venir gratter une place dans le Top 5.
Source : NBA.com
Source image : NBA TV