Profil Draft 2015 : Stanley Johnson, la version sous-contrôle et sans camisole de Ron Artest ?
Le 17 juin 2015 à 16:53 par Bastien Fontanieu
Impeccable au lycée, plus que correct en NCAA et prêt pour la NBA, l’ailier des Wildcats est un phénomène physique qui pourrait faire beaucoup de bruit dans la cuvée 2015 : zoom sur un copain qui aime beaucoup la salle de muscu.
Profil
> Âge : 19 ans. Né le même jour que Carmelo Anthony. Y’a plus qu’à, comme on dit.
> Position : Ailier. Trop petit pour un intérieur, trop musclé pour un poste 2.
> Equipe : Arizona. Les cactus, le désert, Steve Nash et P.J Tucker.
> Taille : 202 centimètres. Coucou Kawhi.
> Poids : 113 kilos. Coucou LeBron.
> Envergure : 213 centimètres. Pour toucher le crâne de Duncan.
> Statistiques 2015 : 13.8 points, 6.5 rebonds, 1.7 passes, 1.5 interception et 0.4 contres à 45% au tir dont 37% de loin, le tout en 28 minutes.
> Comparaison : Metta World Peace sans camisole, Ron Artest sous Advil, The Pandas’ Friend avec un psy.
> Prévision TrashTalk : 5ème position minimum, 15ème max.
Qualités principales
# Un spécimen évadé du laboratoire Westbrook
On avait vu Marcus Smart débarquer chez les pros l’an dernier avec un corps bien tanké pour son âge, les meneurs qui l’ont affrontés cette saison se souviennent encore de sa défense suffocante. Le modèle chez les ailiers ? Monsieur Johnson, une brute épaisse qui ne respecte pas une seule seconde sa date de naissance et propose déjà le blindage parfait pour affronter les scoreurs d’élite de la NBA. En NCAA, c’est limite s’il fallait inventer une nouvelle règle ou demander au FBI d’investiguer, tant le développement physique de Stanley était au-dessus de ses petits copains. La taille idéale pour son poste, des kilos bien proportionnés et qui rappellent clairement la carcasse de Metta World Peace : le gamin n’aura absolument aucun souci à s’adapter au jeu imposé par la meilleure ligue au monde, que ce soit en terme de vitesse, force, explosivité et cardio. Un véritable phénomène.
# Gros bosseur, au point d’être obsédé
Pour avoir un corps pareil, il faut en passer des heures dans la salle, à pousser de la fonte sans bouger un sourcil. Mais au-delà de cet aspect purement physique, c’est dans l’évolution de sa carrière que le jeune Johnson épate. D’abord destiné à jouer intérieur en sortie de banc pour son lycée (Mater Dei), le bonhomme décidera de se buter balle en main afin de devenir plus complet, plus fort, plus dominant. En 3 saisons, il passe de 13 à 19 puis 25 points de moyenne, devenant le premier joueur de l’histoire (!) à mener son lycée vers 4 titres consécutifs de champions en Californie. Pour vous donner une idée, c’est un peu ce que Jabari Parker a réussi à faire dans son coin. En arrivant à Arizona, on dit de lui qu’il n’a pas de tir extérieur car sa mécanique est assez irritante : boulot, boulot et encore boulot, saison terminée à 37% de réussite du parking. Des exemples comme ça, il en a des wagons et sera prêt à en accepter d’autres pour suer davantage. L’équipe qui le sélectionnera devra simplement ouvrir la salle une heure plus tôt.
# Potentiel des deux côtés du terrain
Niveau scoring, si on n’a pas encore à faire à un seigneur des arceaux ses fondamentaux restent solides. Capable de finir dans plusieurs positions, agressif lorsqu’il attaque le panier et plutôt régulier lorsqu’on le laisse ouvert, Johnson est typiquement le genre de joueur qui pourrait commencer sa carrière à la Jimmy Butler avant d’exploser offensivement, à coup de taff et de détermination. En défense ? Pas vraiment besoin de choisir un autre joueur que celui des Bulls, ou celui utilisé en titre de ce profil, Stanley possédant tout le bagage nécessaire afin de devenir un des gants les plus redoutables du circuit pro. De nombreux General Managers doutent de son potentiel dans le sens où il pourrait ne jamais vraiment s’affirmer en attaque, mais sa dernière saison au lycée et son parcours avec Arizona jusqu’à la March Madness pourront donner des éléments de réconfort. Au pire des cas, on tombera sur Metta World Peace. Et au meilleur… Watch out.
Défauts majeurs
# Pas un scoreur-né…
On ne reviendra pas sur sa mécanique de tir qui fait déjà transpirer pas mal de monde, car Stanley a montré de beaux pourcentages pour un fouetté aussi suspect. Cependant, dans son attitude comme dans sa capacité à prendre un match à son compte, on se demande si Johnson aura de quoi dépasser les 20 points de moyenne sur une seule saison professionnelle. Il en a le potentiel, mais son thermomètre est actuellement placé autour du lockdown défenseur capable d’apporter sa quinzaine ici ou là. Un peu comme Trevor Ariza ? Pourquoi pas. Et c’est la question qui effraie pas mal de franchises, elles qui souhaiteraient sélectionner Johnson dans le Top 10 de la Draft en espérant que sa production offensive s’améliore. On s’appelle le jour où une équipe veut avoir Chandler Parsons en potentiel max de 10 joueurs choisis en premiers : il faudra bosser pour devenir plus régulier en attaque.
# Veut-il vraiment devenir un poids-lourd ?
On l’a notamment vu à Arizona, pendant le tournoi où ses Wildcats se sont fait sortir : Johnson n’a pas vraiment ce killer instinct que les joueurs les plus déterminés à l’emporter possèdent. L’an dernier, quand de nombreux doigts ont commencé à pointer Andrew Wiggins et que le gamin ne pouvait plus compter sur Joel Embiid dans la peinture, c’est une quarantaine de points qui ont été déposés, juste pour demander le silence. Par la suite, le futur rookie des Wolves sortira de façon assez discrète après une maigre performance offensive, du coup la même question est posée pour Stanley. Veut-il uniquement remplir son rôle de défenseur solide pouvant prendre feu un soir sur trente, ou bien rejoindre les Kawhi et autres Butler de la NBA qui régalent des deux côtés du terrain ? Ce sera à lui de répondre, mais les doutes sont plus nombreux que prévus à l’heure d’aujourd’hui.
Conclusion
Le vrai pari à prendre sur cette cuvée 2015, pour la plume qui écrit ces quelques lignes. Annoncé dans le Top 5 de la Draft tout au long de l’année, Stanley a tout ce qu’il faut pour devenir le nouveau membre de la Ligue des ailiers qui taffent comme des porcs, cette génération musclée et déterminée qui lui tend les bras : quelle que soit l’équipe, il devrait réussir. Mais de là à devenir multiple All-Star ?
Source image de couverture : Rushthecourt