Festival de l’isolation : 44 possessions solo pour LeBron, 48 minutes de silence pour Blatt…

Le 05 juin 2015 à 08:54 par Bastien Fontanieu

Chacun peut reprendre ce Game 1 dans tous les sens et souligner plusieurs critères fondamentaux qui n’ont pas été respectés pour l’emporter. Cependant, la palme revient probablement à l’attaque peu variée de nos amis les visiteurs…

On en a donné, des compliments envers l’entraîneur des Cavs. Capable de modifier l’identité de son équipe en fonction des arrivées et départs de certains joueurs, tenant fermement le volant à l’avant d’une bagnole ultra-médiatisée, David Blatt réussissait son pari jusqu’ici en emmenant Cleveland jusqu’en Finale et en tissant des liens solides avec sa star principale, malgré les hauts et les bas de la saison régulière et les blessures importantes de Kevin Love ainsi que Kyrie Irving. Cependant, comme l’épisode du 26 février nous l’avait montré, la matchup avec les Warriors allait potentiellement nous imposer une overdose d’isolation, un festival d’attaques sans véritable mouvement et confirmant ainsi les doutes qu’on pouvait avoir concernant l’ex-gourou de la Russie. LeBron ici, LeBron là, LeBron en plan A, B et C sans oublier X, Y et Z : c’est peu dire si on en aura bouffé de l’isolation sur ce Game 1.

Quarante-quatre. Il y en a eu 44, en tout. Des possessions commencées et terminées entre les mains de James, avec au maximum une passe ou un écran, c’est autour du nombre 44 qu’on s’est gratté la tête après ce match. En 46 minutes de jeu pour LeBron ? Beaucoup trop. Loin de nous l’envie de dire qu’on croyait à une révolution de l’attaque des Cavs à l’aube de ces Finales, annonçant même la violence visuelle dans notre dernier podcast, mais quand on revoit les cuts de Mozgov ou les bonnes positions de Shumpert sur cette première rencontre, on se demande si un peu plus de mouvement aurait pu avoir lieu. D’ailleurs, LeBron lui-même profitait à quelques reprises de ces situations collectives, rentrant plusieurs tirs extérieurs en première mi-temps derrière un jeu de passes minime. Le jeu préféré des fans : la faute à qui ? Certains diront LeBron, d’autres préféreront Blatt. Mais au lieu de jouer forcément à celui qui craint le plus, il serait peut-être pas mal de revoir le match en cassette côté Cavs et aborder le Game 2 dans une dynamique plus collective.

Qu’y a-t-il de plus effrayant, entre un LeBron à 28 points et 13 passes, ou un LeBron à 44 points et 6 passes ? Chacun sa came, mais Steve Kerr vous donnera sa réponse avec plaisir : l’option 1. Car sur ce premier duel remporté par ses Warriors, le gourou local a préféré laisser le cyborg le punir au poste plutôt que de laisser un autre joueur le rejoindre au scoring, un sacré pari remporté sur le fil et qui pourrait totalement bloquer la série par la suite. En effet, avec un Kyrie Irving blessé et des rencontres qui devraient pousser encore plus le jeu à l’isolation, on se demande si LeBron ne va pas taper la barre des 50 points dans la défaite ou bien tenter une redirection individuelle vers le mode triple-double, ce LBJ dominant qui ne score pas à outrance mais fait en sorte que J.R. Smith rentre au moins la moitié de ses tirs : même sobre, notre arrière préféré a défoncé le plexiglas adverse.

Le résumé parfait de cette attaque un poil trop prévisible ? Probablement la balle de match, défendue par Andre Iguodala et expliquée ainsi par l’intéressé : ‘je savais plus ou moins ce qu’il voulait faire, donc j’ai juste tenté de rendre son tir le plus difficile possible.’ Un autre pari réussi, qu’il faudrait peut-être contrer avec une attaque beaucoup plus collective ce dimanche.

Source image : YouTube


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