Profil Draft 2015 : Jarell Martin, la dernière pépite de Louisiane n’a pas encore dévoilé tout son potentiel
Le 29 mai 2015 à 12:04 par Benoît Carlier
Un apprenti dans un corps de maître avec encore des centaines d’heures d’apprentissage à venir pour acquérir de vrais fondamentaux mais un potentiel qui fait déjà saliver quelques franchises. Jarell Martin est un profil intriguant dont le nom devrait sortir en fin de premier tour le 25 juin prochain à Brooklyn.
> Âge : 21 ans. Né le même jour qu’un certain Tracy McGrady.
> Position : Ailier-fort, ailier. La taille d’un poste 4 avec la rapidité d’un poste 3.
> Equipe : LSU. Un programme qui monte en NCAA. Le Shaq en garde de bons souvenirs.
> Taille : 206 centimètres. Coucou Paul George.
> Poids : 109 kilos. Coucou Tristan Thompson.
> Envergure : 208 centimètres. Vous entendez Giannis Antetokounmpo ricaner ?
> Statistiques 2015 : 16.9 points, 9.2 rebonds, 1.8 passe, 1.2 interception et 0.7 contre à 51% au tir, le tout en 35 minutes.
> Comparaison : Hybride entre Tobias Harris et Charlie Villanueva. Un combo forward capable de dribbler et plutôt à l’aise dans la raquette.
> Prévision TrashTalk : 20ème position minimum, 32ème max.
Qualités principales
# Impact physique
Chaud devant ! Avec un telle carcasse, aucun problème pour se pointer dans la cour des grands. On parle ici d’un jeune adulte assez robuste pour absorber les chocs dans le trafic et terminer sous le cercle. Contrairement à nombreux de ses petits camarades, Martin a trouvé le chemin de la salle il y a déjà quelques années et il semble prêt à accéder au niveau supérieur. À l’aise au milieu des gros buffets et des commodes, il est capable d’aller chercher de gros rebonds notamment dans le camp adverse pour offrir des secondes chances à son équipe. Le kid de Bâton-Rouge en Louisiane s’est également forgé une belle réputation de voltigeur au fil des mois, n’hésitant jamais à conclure ses contre-attaques avec un petit windmill des familles. Pour l’instant cantonnés à Youtube, ses posters feront peut-être bientôt la Une des magazines avant de venir garnir les murs de ses plus jeunes fans.
# Potentiel défensif
Rapide pour sa taille, le sophomore de LSU compense des petits segments par sa vitesse latérale pour garder les ailiers adverses. Lecteur à ses heures perdues, il s’est spécialisé dans la lecture des passes à l’université, offrant alors des points faciles sur contre. Ses qualités athlétiques lui permettent aussi de gêner les 4 à l’instar de ce que peux faire un Marreese Speights avec les Warriors par exemple, mais sa défense reste parfois suspecte et son futur employeur devra probablement prévoir des sessions personnalisées avec son rookie pour qu’il acquiert tout le bagage nécessaire à un joueur NBA dans sa propre moitié de terrain.
# Polyvalent
Martin est un dribbleur respectable aussi bien capable de se créer son propre tir en isolation que de mener la contre-attaque pour conclure au cercle. Un profil intéressant pour un joueur de son poste qui se trouve aussi être un excellent joueur de pick and roll grâce à son sens du déplacement sur le roll. Il pourrait vite devenir une machine à alley-oop en cas de bonne alchimie avec son meneur : Chris Paul et Blake Griffin n’ont qu’à bien se tenir. Enfin, il peut aussi dégainer sur catch & shoot de temps à autre même si son pêché mignon l’attire dans la peinture pour terminer avec un petit flotteur ou en prenant appui sur son vis-à-vis.
Défauts majeurs
# Expérience
Intégré dans la secte de la balle orange assez tard, Jarell Martin n’a pas le plus gros QI basket de cette fournée 2015. À l’aise balle en main, il a parfois tendance à zapper un coéquipier démarqué et opter pour des tirs casse-croûte. Un manque de lucidité que l’on retrouve aussi en défense au moment de verrouiller le rebond, le jeune homme oubliant parfois son marquage en suivant la balle des yeux. Des défauts qui ne pardonnent pas en NBA, surtout pour un rookie qui n’a pas encore fait ses preuves au plus haut niveau. C’est là que l’accompagnement d’un vétéran prendra tout son sens à partir de l’année prochaine pour apprendre les ficelles du métier à un joueur qui n’a pas assez écumé les playgrounds et les parquets cirés dans sa jeunesse.
# Régularité au tir
À une époque où le profil de stretch-four est de plus en plus demandé, Jarell Martin ne paraît pas être la solution la plus adaptée aux besoins des franchises NBA. Plutôt adroit lorsqu’il s’agit de terminer sous le cercle, son pourcentage chute à mesure qu’il s’éloigne du panier. Il ne convertissait que sept lancers-francs sur dix et 27% de ses tentatives derrière l’arc cette saison. Un domaine qu’il va devoir bosser à commencer par sa sélection de tir parfois un peu obscure. Sa mécanique peut aussi être améliorée afin de devenir plus fluide et moins prévisible pour ses adversaires. Mais après tout, Blake Griffin a bien mis quatre ans avant de posséder un tir fiable à mi-distance.
# Manque d’intensité
Il existe un fossé physique et technique entre le championnat universitaire américain et la Grande Ligue. Si Martin pouvait espérer passer face à des mômes durant ses deux années en Louisiane, il faudra se faire violence dans la raquette dès la Summer League au sein d’un milieu où tout le monde se bat pour arracher de précieuses minutes. Il doit exclure ses passages à vide, les passes non appuyées et les errements défensifs de son jeu sous peine de terminer dans un charter pour la Chine avant d’avoir pu dire Metta World Peace. À gabarit équivalent, il n’est plus question de se faire bouger au poste. Car faute d’une adresse irréprochable au tir, c’est d’abord pour sa présence physique qu’il gagnera du temps de jeu. Là réside tout l’enjeu de ses workouts afin de se tatouer un vrai poste sur le front.
Conclusion
Costaud et mobile, Jarell Martin a clairement un potentiel à développer sous la tutelle d’un vétéran tant au shoot qu’en défense. Le travail sera la clé de sa réussite alors qu’il possède déjà la carrure pour faire carrière dans l’Association.
Source image : Getty Images via http://louisianastate.scout.com/
Source vidéo : Youtube