Profil Draft 2015 : Christian Wood, le fils caché de Thaddeus Young et John Henson ?

Le 26 mai 2015 à 18:39 par Bastien Fontanieu

Des bras interminables, une belle formation chez les Rebels d’UNLV, un petit potentiel offensif et un bon sens collectif : comme dirait Patrick Sébastien, le Christian Wood il sait envoyer du bois quand il veut ! Cependant, son potentiel est-il limité ou peut-il exploser en NBA ?

Profil

> Âge : 19 ans. Né le même jour que Steve Kerr. On peut difficilement faire plus opposé.

> Position : Ailier-fort. Dans la NBA actuelle, il aura pas mal de temps de jeu en pivot.

> Equipe : UNLV. Larry Johnson ça va, Anthony Bennett pas trop.

> Taille : 208 centimètres. Coucou Derrick Favors.

> Poids : 100 kilos. Coucou Dwyane Wade.

> Envergure : 221 centimètres. Traduction, c’est son arme principale.

> Statistiques 2015 : 15.5 points, 9.8 rebonds, 1.2 passes, 0.4 interception et 2.6 contres à 49% au tir, le tout en 33 minutes.

> Comparaison : John Henson ou Thaddeus Young. Sympa en sortie de banc, difficile de l’imaginer starter.

> Prévision TrashTalk : 20ème position minimum, 32ème max.

Qualités principales

# Phénomène physique

Avec une telle rapidité en transition, une fluidité au niveau de sa course et des bras interminables, Wood rejoint tranquillement Anthony Davis dans cette catégorie des nouveaux intérieurs capables de finir en transition comme s’il s’agissait d’ailiers. Sur certaines séquences à UNLV, on le voit presque commencer son double-pas de la ligne des trois-points tellement ses enjambées sont longues, pas besoin de vous dire comment l’action se termine quand vous pouvez choper la balle comme une orange et possédez des bras aussi longs que des branches. Bien évidemment, il lui reste encore beaucoup de boulot à faire sur son propre corps puisque son poids actuel ne lui permettra pas de tenir en défense ou au rebond, mais la structure semble bien solide et surtout son approche du jeu va avec son body : il sait qu’il a un sacré avantage, donc il en profite dès que possible. Prenez John Henson, filez-lui la vitesse de Thaddeus Young et arrosez le tout avec la détente de Brandan Wright.

# Potentiel défensif

Que le bonhomme contre déjà près de 3 tirs par rencontre, c’est une chose. Maintenant il lui reste encore beaucoup de travail devant lui, surtout sur les fondamentaux et la lecture de jeu : quand vous vouez à UNLV, les bouquins ont plutôt tendance à servir de briques pour caler la porte grinçante. Aujourd’hui, il est déjà capable de pouvoir switcher sur les pick-and-rolls et tenir son joueur sur toute une séquence, un luxe qui est devenu primordial dans la NBA actuelle puisqu’elle favorise ce type de défense chez les entraîneurs. Ainsi, Wood peut offrir une bonne protection d’arceau et bouger ses pieds, mais c’est surtout son corps qui intrigue une nouvelle fois car un peu de lecture pourrait lui permettre de devenir une possible terreur. Henson fait déjà assez bien le boulot à Milwaukee, on le voit très bien dans le même registre même s’il semble plus à l’aise sur les extérieurs que dans la raquette.

# Potentiel offensif également

Son tir n’est pas à montrer dans toutes les écoles de basket, surtout quand on voit ses bras tomber et ses jambes se balader pendant que le buste se redresse. Par contre, Christian a scoré dans tellement de positions différentes qu’il se rapproche beaucoup du profil Young-Millsap, dans le sens où ce sont des joueurs très difficiles à défendre à cause de leur polyvalence offensive. En pénétration, en strict tireur extérieur, en transition, dans les airs, sur dribble ou au poste, tout y est passé et sa moyenne le prouve. Une nouvelle fois, on parle ici d’un potentiel offensif tant le chemin semble long à parcourir avant de devenir une arme régulièrement redoutable, mais si le bonhomme bosse dans la bonne franchise attention aux dégâts…

Défauts majeurs

# Mental..?

Loin de nous l’envie de tatouer une équipe avec une approche unique du jeu, mais ce n’est certainement pas demain qu’on va changer l’image des Rebels d’UNLV. Il suffit de voir Anthony Bennett débarquer avec un potentiel affolant et démarrer difficilement à cause de nombreux facteurs -dont son éthique de travail- pour faire la grimace concernant Wood, le bonhomme proposant lui aussi un avenir brillant si tout se passe bien. Les mêmes questions sont posées sur ce dernier, surtout quand on le voit aborder certains matches en traînant des pieds ou quand les choix des arbitres ne vont pas dans son sens. Un petit Josh Smith émotionnellement ? Possible, en tout cas il faudra lui filer un vétéran qui lui apprenne la vie en NBA dès ses premières années sinon le chemin sera extrêmement long… Notamment pour ça qu’on est content sur le dossier Bennett, lui qui va pouvoir bosser au quotidien avec Garnett.

# Doit aller à la salle

Ce n’est certainement pas en réussissant trois contre-attaques et deux rebonds défensifs que Wood va obtenir du gros temps de jeu en NBA. S’il souhaite s’offrir une carrière solide et éviter des blessures à la con, la salle de musculation doit devenir sa chambre et sa salle de bain en même temps, afin de remplir cette carcasse intéressante mais encore trop légère. Dans son université, on l’a vu se faire pousser à plusieurs reprises au poste, être envoyé au tapis sur un rebond et galérer pour tenir sur les intérieurs plus costauds. Possédant un jeu d’ailier slasher mais n’ayant malheureusement pas le jeu offensif de Kevin Durant, le grand Christian va devoir se coller à son nouveau job : manger des protéines, gonfler et revenir chaque semaine pour trouver sa place chez les ailiers-forts.

# C’est quoi son plafond ?

Le petit problème que proposent ces tweeners, c’es-à-dire ces joueurs un peu bâtards qui ne possèdent pas de poste spécifique ou de qualité principale évidente, c’est qu’on les retrouve soit au top au bout de 3 ans, soit en Chine. Il existe d’autres parcours envisageables, mais Wood est malheureusement dans cette catégorie qui peut vous faire regretter votre choix ou passer pour un foutu visionnaire : le coup de poker ultime, en mettant tous les jetons au milieu. L’équipe qui le prendra devra absolument posséder un vétéran pour lui apprendre toutes les ficelles du jeu et lui apprendre que la NBA c’est pas le Nevada, tout comme un staff d’entraîneurs physiques déterminés à le faire bosser au quotidien. Son plafond peut être celui d’un Paul Millsap en plus rapide, mais on préfère partir sur du Thaddeus Young version Sixers.

Conclusion

Il est grand, il court vite, a un corps parfait, un potentiel très intéressant et colle parfaitement à la NBA actuelle. Mais que manque-t-il à Christian Wood pour cartonner ? Du vrai basket dans le crâne, quelqu’un pour lui donner des baffes et environ 20 kilos de viande. Projeté en fin de premier tour, on croise les doigts pour qu’il ne termine pas dans un asile ne possédant aucun vétéran…

Source image de couverture : 247sports


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