Les Hawks découvrent le monde des grands : une leçon difficile mais nécessaire pour grandir…

Le 23 mai 2015 à 06:57 par Bastien Fontanieu

Alors que leur série face aux Cavs devait offrir un duel plutôt engagé et montrer tout ce dont cette équipe est capable lorsqu’elle est soudée, les Hawks ont offert deux faux départs et sont en train de se prendre un savon par LeBron : une étape sévère qu’il faut assumer la tête haute… 

C’est comme ça quand on veut grandir. Il n’y a pas que des roses et des feux d’artifices, des fêtes et des spots publicitaires supplémentaires, ou on ne sait quels autres bonus apportés par les joies de la réussite collective. Dans n’importe quel sport, et encore plus au basket où la NBA est une jungle intraitable, chaque équipe doit se construire et grandir, apprendre de ses erreurs et avancer, mettre le nez dans la merde et comprendre ce qui s’est passé pour ne plus y retourner. La bande à Paul Millsap ? Actuellement au bord de l’implosion, car tabassée trop violemment pour ses premières FDC, elle ne peut qu’encaisser les coups en restant debout. Un vrai règlement de compte à 5 contre 1 au fond d’une ruelle, mais voilà aussi ce qui peut se produire quand on n’a pas dépassé les demi-finales de la Conférence Est depuis l’invention de l’écriture. Embourbée dans ce mélange entre moyen et médiocrité depuis des décennies, la franchise d’Atlanta a décidé de tourner la page il y a deux ans en s’offrant un combo Danny Ferry – Mike Budenholzer. Deux ans, deux petites années passées à bosser main dans la main, et encore on est gentil quand on voit le divorce forcé par les propos du General Manager en tout début de saison.

Pourquoi mentionner cette chronologie en pleine série durant laquelle les Hawks sont en train de se faire défoncer ? Tout simplement pour rappeler aux fans des fois trop impatients que le succès n’arrive pas aussi rapidement en NBA. Que les bâtons dans les roues doivent se multiplier, les réponses se trouver et les cicatrices s’assumer afin de toucher le Graal au mois de juin. Non, on ne peut attendre de cette équipe qu’elle déroule jusqu’aux Finales après avoir joué un petit tour de PO face aux Pacers l’an passé. Chaque titre a son histoire, chaque bague a son aventure, et c’est la diversité de toutes ces épopées qui rend ce sport si beau. C’est Dirk, en galère pendant des siècles à Dallas, lui aussi en larmes pour ses premières FDC après s’être blessé contre les Spurs (déjà eux), qui apprend patiemment chaque leçon avant de réaliser son plus grand rêve en 2011. C’est Dwyane Wade, incapable de terminer le boulot à la maison devant Chauncey Billups et ses Pistons en 2005, qui découvre la vraie difficulté pour l’emporter et se rattrapera la saison suivante. C’est Kevin Durant, tombant justement sur un Nowitzki phénoménal en 2011, qui réalise qu’on ne peut monter les marches huit par huit et qu’il faut savoir s’incliner face à plus fort, plus expérimenté. La tige du Thunder n’est peut-être pas encore championne, mais d’autres finalistes de conférence ont eux aussi vécues de belles claques pour leur première. Memphis contre San Antonio en 2013 ? 4-0. Chicago contre Miami en 2011 ? 4-1. Et c’est sans mentionner LeBron, qui se régale aujourd’hui contre Atlanta mais s’était mangé un 4-0 sans bavure de la part des Spurs, lors des Finales de 2007.

L’idée ici n’est pas forcément de tracer la voie pour ces Hawks qui veulent reproduire un système ambitieux mais efficace dans leur conférence, simplement de remettre les choses en perspective et regarder le présent avec une vision moins terne, moins renfermée. Oui, cette série est difficile face à des Cavs motivés et expérimentés, la gifle fait déjà très mal et elle risque de s’aggraver en déplacement. Mais elle est vive, rouge, nécessaire pour mieux grandir, primordiale pour n’importe quelle franchise souhaitant se faire une vraie histoire. Les saisons des Hawks se sont enchaînées dans le plus grand des silences, sauf cette année où l’engouement général a suivi la beauté du jeu collectif. Après seulement deux années vécues dans le système Budenholzer, il serait peut-être vital pour ce groupe de respirer un coup et affronter la réalité : tout le monde n’est pas Golden State. Le parcours est exceptionnel jusqu’ici, l’avenir brillant et les étapes encore nombreuses à valider. Les deux prochaines rencontres à Cleveland doivent donc être abordées comme celles face à Indiana l’an passé. Sans pression, pour grandir, et en gardant la tête levée.

Premier tour en 7 manches sur la saison dernière, finale de conférence face à des Cavs bourrés d’expérience cette année : tout n’est pas si sombre à Atlanta. Encore un peu de patience, quelques défaites supplémentaires, et cette terrible série sera regardée avec le sourire dans un rétroviseur…

Source image : AJC


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