Mais qui est le stratège de l’année ? Étude de 5 dossiers, avec Mike Budenholzer sur le haut de la pile !
Le 15 avr. 2015 à 22:07 par Benoît Carlier
Cette saison marquait peut-être la passation de pouvoir historique entre l’ancienne et la nouvelle génération de techniciens dans la Grande Ligue. Zoom sur le profil des 5 meilleurs baby-sitters de la saison !
Steve Kerr (Warriors)
Un temps pressenti à New York pour y faire ses grands débuts dans le coaching, l’ancien coéquipier de Michael Jordan chez les Bulls a finalement préféré relever le challenge proposé par les Warriors pour son plus grand bonheur aujourd’hui. Déjà prometteurs sous les ordres du pasteur Mark Jackson, les Dubs ont atteint un tout autre niveau cette saison avec Steve Kerr à la baguette. L’ancien consultant de TNT a eu le temps d’analyser le jeu de Golden State depuis sa retraite sportive et a directement fait les ajustements qui ont su faire la différence en saison régulière. Il a commencé par rééquilibrer son roster en intégrant Harrison Barnes et Draymond Green dans le cinq de départ en lieu et place d’Andre Iguodala et David Lee qui constituent aujourd’hui l’un des bancs les plus consistants de la ligue avec Marreese Speights et Shaun Livingston. Mais la plus grosse performance du coach rookie a été d’instaurer une véritable défense au sein d’une franchise historiquement très portée vers l’attaque. Stephen Curry et Klay Thompson ont rejoint le mouvement et les Warriors affichent aujourd’hui le meilleur Defensive Rating en NBA avec 101,1 points pris toutes les 100 possessions. Une amélioration notable vis-à-vis de l’année dernière qui a permis à Golden State d’établir un nouveau record de franchise et de dominer les 29 autres équipes de la ligue en saison régulière.
Statistiques : 66 victoires pour 15 défaites dont un bilan de 38-2 à domicile, 109,7 points de moyenne (1er) et 99,5 points encaissés de moyenne (14ème).
Points forts du dossier : meilleur bilan de la ligue, meilleur bilan de l’histoire pour un coach rookie, Stephen Curry probable futur MVP, densité de la Conférence Ouest.
Points faibles du dossier : arrivée à maturité d’une équipe qui se connaissait déjà avant cette saison, omniprésence des Warriors pour chacun des trophées de fin de saison.
Mike Budenholzer (Hawks)
Pur produit de l’école Popovich, le dessinateur de systèmes des Hawks a surpassé toutes les attentes qui étaient placées en lui en début de saison. Pour sa deuxième année de service à Atlanta, Mike Budenholzer n’avait pas la tâche facile alors que Danny Ferry a été contraint de lui laisser ses fonctions de General Manager suite à des propos racistes tenus à l’encontre de Luol Deng. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Hawks l’ont également inscrit pour le trophée de Executive of the Year. À l’instar des Spurs, « Bud » a su construire une alchimie au sein d’un groupe uni dans lequel aucune individualité ne dépasse véritablement des autres grâce à un jeu collectif constamment à la recherche de l’extra-passe. Ce n’est pas sexy pour un sou, mais c’est diablement efficace et cela a notamment permis l’explosion de Jeff Teague et la révélation de son back-up allemand Dennis Schröder cette saison. Fort du meilleur bilan à l’Est devant les favoris comme Chicago et Cleveland, Mike Budenholzer a su déjouer les pronostics des bookmakers de Vegas et abordera sereinement les huitièmes Playoffs consécutifs de ses Faucons.
Statistiques : 60 victoires pour 21 défaites dont un bilan de 36-5 à domicile, 102,8 points de moyenne (10ème) et 97,2 points encaissés de moyenne (5ème).
Points forts du dossier : meilleur bilan à l’Est, chef d’orchestre du meilleur collectif de la ligue, a emmené 4 joueurs au All-Star Game à New York, fils spirituel de Gregg Popovich lui-même 3 fois récompensé par ce trophée.
Points faibles du dossier : moins bon bilan que les Warriors, faiblesse de la Conférence Est, le sex-appeal des Hawks proche de zéro pour le grand public.
Brad Stevens (Celtics)
Le coach en provenance de Butler en NCAA a apporté la preuve que l’on pouvait réussir en sortant du championnat universitaire américain. Après seulement deux ans à la tête des Celtics, Brad Stevens s’apprête à découvrir la folie des Playoffs au TD Garden de Boston. Bien qu’on ne saura jamais quel était vraiment l’objectif de Danny Ainge cette saison, tiraillé entre les bienfaits du tanking et l’envie de retrouver la folie du printemps, le plus jeune entraîneur de la ligue a vu son roster évoluer au fil des semaines entre les blessures, les licenciements et les échanges en tous genres mis en place par sa direction. Au sein de cet environnement parfois contre-productif, Stevens s’est imposé comme un head coach à la fois compréhensif et dur avec ses joueurs, capable de suspendre Jared Sullinger pour être arrivé en retard à l’entraînement par exemple. Un caractère bien trempé à seulement 38 ans qui lui permet de fédérer ses troupes autour d’un discours réclamant une implication de tous les instants de la part de ses joueurs et qui a amené les C’s à remporter de nombreux succès dans les derniers instants du match comme lors de leurs deux derniers affrontements avec Toronto récemment.
Statistiques : 39 victoires pour 42 défaites dont un bilan de 21-20 à domicile, 101,3 points de moyenne (12ème) et 101,2 points encaissés de moyenne (22ème).
Points forts du dossier : une équipe peu attendue à ce niveau là, n’abandonne jamais.
Points faibles du dossier : turnover important au sein du roster, qualification tardive en Playoffs.
Jason Kidd (Bucks)
C’est sûrement la plus grosse surprise de la saison à l’Est. Personne n’attendait les Bucks aussi haut dans le classement, mais malgré son très jeune âge (24,2 ans au début de la saison) Milwaukee sera bien de la partie lors des joutes de printemps. Débarqué de Brooklyn pendant l’été, Jason Kidd a trouvé le cadre idéal pour écrire ses premières lettres de noblesse à la tête d’un effectif NBA. Dans l’anonymat du Wisconsin, les Daims sont tout simplement passés du pire bilan de leur histoire à une sixième place au sein de leur conférence et l’ancien meneur de jeu est en grande partie responsable de cette transformation. Grâce à sa formation de joueur, il a su s’adapter à son équipe et proposer un jeu comptant sur un point guard scoreur et jouant sur l’athlétisme de son effectif. Après des essais peu concluants à la mène, il replacera « The Greek Freak » à son poste de prédilection pour ainsi lui permettre d’exploser dans son année sophomore. Pour résumer, « J-Kidd » a redonné vie à une équipe moribonde en seulement quelques mois.
Statistiques : 41 victoires pour 40 défaites dont un bilan de 23-17 à domicile, 97,8 points de moyenne (22ème) et 97,3 points encaissés de moyenne (7ème).
Points forts du dossier : surprise des Playoffs, révélation de Giannis Antetokounmpo, précocité du groupe, différentiel de victoires avec la saison dernière.
Points faibles du dossier : manque de hype des Daims, sournoiserie parfois mal perçue par les votants.
Kevin McHale (Rockets)
Il pourrait avoir des allures d’imposteur dans cette liste, mais il ne faut pas minimiser ce qu’a réalisé l’ancien joueur des Celtics des années 80’. Privé de son Big Man la majeure partie de la saison sans compter les blessures récurrentes d’autres membres de son starting five, McHale a réussi à maintenir le cap de son équipe qui pourrait terminer deuxième à l’Ouest d’ici quelques heures. Un exploit quand on connaît la compétitivité de cette conférence. Sans Dwight Howard, le coach a fait confiance à Donatas Motiejunas à l’intérieur. Le Lituanien le lui a bien rendu malgré un rôle très polyvalent selon les besoins de son équipe. Et comment ne pas évoquer la saison exceptionnelle de James Harden tout simplement inarrêtable cette saison. Si Stephen Curry n’évoluait pas à un tel niveau, il n’y aurait tout simplement pas de débat concernant le titre de MVP cette saison. Le « Barbu » a bénéficié d’une confiance aveugle de la part de son coach, peut-être même un peu trop puisqu’il est resté près de 37 minutes sur le parquet en moyenne depuis le début de la saison.
Statistiques : 55 victoires pour 26 défaites dont un bilan de 29-11 à domicile, 103,8 points de moyenne (5ème) et 100,6 points encaissés de moyenne (17ème).
Points forts du dossier : gestion des blessures, bons résultats au sein de la division la plus relevée de la ligue, progrès de Donatas Motiejunas candidat au titre de MIP.
Points faibles du dossier : pauvreté du playbook, James Harden dépendance.
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Bien évidemment, il existe des mentions honorables cette saison ! Les voici : David Joerger, Quin Snyder, David Blatt et même le tenant du titre Gregg Popovich qui a impressionné lors de ce run de fin de saison réalisé par les Spurs.
Alors, pour qui voterez-vous cette saison ? Plutôt d’humeur californienne, géorgienne, celtique, de garde-forestier ou de cow-boy ? Si Mike Budenholzer et Steve Kerr partent avec une longueur d’avance, gare aux surprises le jour des résultats…
Source image : montage