Reborn in New York : il y a 20 ans, Michael Jordan sortait le “Double Nickel” Game

Le 28 mars 2015 à 11:19 par David Carroz

C’est l’histoire d’un match. Une rencontre disputée dans la Mecque du basket, le Madison Square Garden. Le mardi 28 mars 1995, Michael Jordan revient dans l’enceinte de Big Apple pour la première fois depuis sa retraite. Face à lui et ses Bulls, les Knicks de Pat Riley. Rugueux, défensifs, et qui sortent d’une finale NBA perdue en sept manches face aux Rockets la saison précédente. Autant dire qu’ils ont le couteau entre les dents et qu’ils ne comptent pas laisser MJ fêter ses retrouvailles avec les MSG.

Ça tombe bien, les fans non plus. Si les stars sont de sortie pour venir voir le retour de “His Airness”, la foule est hostile. Elle chambre. Elle crie. Elle hurle. Galvanisée par Spike Lee, chef d’orchestre de ce public new-yorkais. Pour eux, la corrida a assez duré, il faut mettre à mort les Taureaux, et Michael Jordan en premier, devant le monde entier.

Car il y a 20 ans, les caméras sont bien évidemment toutes braquées sur New-York pour voir Jordan sur la plus grande scène médiatique de la planète. Avec 12 millions de téléspectateurs pour TNT, le record d’audience pour un match de saison régulière est battu. En attendant la rencontre, difficile de voir MJ. Il se cache, se préparant au calme, évitant les fans qui se massent pour l’apercevoir.

Il faut dire que pour l’instant, le retour du 23 est laborieux. Oups, les débuts du 45 plutôt. Après quatre rencontres, les Bulls sont à l’équilibre 2-2, mais les stats de Jordan sont bien en dessous de ses standards en carrière : 24,8 points à 39,4% (dont 10% de loin), 4,3 rebonds, 4,8 passes et 2,8 interceptions en 39 minutes. La transition baseball – basketball ne s’effectue pas en douceur. Mais trois jours avant ce choc au Garden, Michael a servi aux Hawks sa spéciale, comme pour mettre en appétit tout ce beau monde. À 10 secondes de la fin de cette rencontre, les Bulls étaient menés d’un point. C’est lui qui remonte la balle, comme au bon vieux temps. Il  regarde l’horloge, fixe Steve Smith. Il fait mine d’aller vers le panier, s’arrête, décolle et shoote. Un classique. 2 points (sur ses 32) et la victoire au bout. “New-York, soit prête, j’arrive” aurait-il pu dire.

Fort de cette confiance, il peut s’attaquer à certains de ses meilleurs ennemis. Pat Ewing, Charles Oakley, Charles Smith, John Starks… les duels en Playoffs entre les deux franchises ont régulièrement fait des étincelles les années précédentes. Il faut dire que les Knicks version Pat Riley ont souvent été les adversaires les plus coriaces des Bulls lors de la conquête du Three-Peat. Alors ne comptez pas sur eux pour prendre ce match à la légère et avoir un comportement amical avec Michael Jordan. Seconde meilleure défense de la Ligue en 1994-95, les barbelés sont prêts pour stopper l’avancée victorieuse des troupes chicagoanes. Enfin c’est ce qu’ils pensent.

Emmenés par Patrick Ewing (36 points à 10/21, 7 rebonds, 4 contres et 3 interceptions), les Knicks croient en leurs chances. Normal, ils sont chez eux, une place forte de la Conférence Est. Mais ce soir-là, Jordan rappelle à la planète basket ce qu’il sait faire : désosser une défense, même l’une des moins perméables de la NBA, tout en offrant la victoire à son équipe. Tout au long du match, il écoeure John Starks, son chien de garde attitré, pourtant l’un des plus féroces du moment. L’arrière ne peut rien faire pour ralentir MJ.

Alors que la rencontre touche à sa fin, les deux équipes sont à égalité 111 partout. Balle pour Jordan, bien sûr. En tête de raquette, Starks est une fois de plus dépassé. Ewing vient en aide. Erreur. Michael a déjà vu Bill Wennington seul à côté du panier. Passe parfaite, dunk, panier, victoire. Cette offrande pour la gagne n’est que la deuxième de MJ sur le match. Elle complète ses 55 points à 21/37 (dont 3/4 de loin) et ses 4 rebonds en 39 minutes.

C’est le meilleur match de ma seconde carrière. – Michael Jordan.

Elle débute juste, et d’autres suivront. Mais en ce 28 mars 1995, Jordan a marqué les esprits. En face, les Knicks ne peuvent que constater les dégâts. Pat Riley est admiratif.

Certains joueurs transcendent le jeu, Michael est de ceux-là.

Et ses joueurs ne peuvent qu’acquiescer après une telle démonstration. Aux premières loges toute la rencontre, John Starks admet la supériorité de MJ.

C’est pour ça qu’il est le meilleur.

Avant que finalement, Patrick Ewing ne résume le plus simplement possible la situation.

C’est Michael.

Le Michael qu’on attendait de voir, en ayant oublié qu’il avait coupé du basket NBA pendant de longs mois. Il lui a fallu seulement cinq matches pour sortir une telle performance, et malgré cela, on trouvait déjà le temps long. Ingrats que nous sommes. Heureusement, Jordan ne nous en a pas tenu rigueur et nous a offert une prestation 5 étoiles. Le commun des mortels a pu apprécié. Merci.

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Source vidéo : Clutch-23

Source image : AMANN pour TrashTalk


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