La question qui tue : LeBron James peut-il guider ses Cavs en Finales NBA sans son bandeau ?
Le 16 mars 2015 à 20:20 par Nicolas Meichel
C’est la grande actualité du moment en NBA ! Cela fait la une de tous les journaux sportifs du monde entier, et on sent comme un vent de révolution dans notre ligue préférée. Alors à moins que vous ne viviez dans une grotte, vous vous êtes tous rendus compte que LeBron James ne porte plus son bonnet bandeau depuis quatre matches. Incroyable, invraisemblable, inexplicable ! Sans aucun doute, cette nouvelle a provoqué un vrai choc sur la planète basket qui n’en revient toujours pas. Mais quelles motivations se cachent derrière ce retournement de situation que l’on pensait impossible ? Pourquoi LeBron James, qui considérait ce bandeau comme son meilleur ami pendant si longtemps, a t-il décidé de franchir le pas ? Et plus important encore, le “King” peut-il guider ses Cavaliers en Finales NBA sans son allié le plus fidèle ? Devant ces questions existentielles, TrashTalk a jugé nécessaire de réaliser une analyse approfondie afin de vous permettre de mieux comprendre le pourquoi du comment.
Cela fait donc quatre matches que nous avons droit à la calvitie de LeBron James en gros plan. Autrefois cachée par un bandeau taille 3XL, cette dernière a progressivement pris le dessus jusqu’à devenir unstoppable aujourd’hui. Pendant des années, le “King” a mis en place de nombreux subterfuges pour la combattre du mieux possible (double bandeaux, bandeau de plus en plus haut sur la tête, implantation de cheveux…), mais il a finalement pris conscience qu’il ne pouvait plus lutter dans cette bataille perdue d’avance. Désormais libéré, LeBron semble aller mieux dans sa tête et dans son corps. Il ne se prend plus le chou avec ses soucis d’ordre physique ce qui lui permet de se concentrer à fond sur le basket. Et cela se ressent directement sur le terrain. En effet, depuis qu’il a enlevé sa serviette de sa tête contre Phoenix il y a dix jours, James joue mieux, plus juste, ce qui s’explique par plusieurs facteurs. Déjà, en enlevant son bandeau, LeBron semble bien plus aérien et athlétique que par le passé, ce qui n’est pas surprenant quand on sait qu’il portait environ trois kilos de tissu sur la tête. De plus, son champ de vision est désormais beaucoup plus dégagée, ce qui impacte directement ses statistiques au niveau des passes décisives et des balles perdues. En effet, sur les quatre dernières rencontres, le “King” tourne à un superbe ratio de 9 assists/match pour seulement 2,5 turnovers en moyenne. Coïncidence ? Détrompez-vous ! Et puis, malin comme il est, “Bron Bron” s’est rendu compte que sa faiblesse pouvait devenir une force. En supprimant son bandeau, James savait qu’il allait déconcentrer ses adversaires, forcément obnubilés par sa calvitie. Du coup, il en profite. Si ça c’est pas du QI basket ! Enfin, impossible de ne pas mentionner la partie psychologique de la chose, toujours très présente chez LeBron James. Depuis qu’il se retrouve nu de la tête, LBJ semble beaucoup plus relâché, beaucoup plus relaxé, beaucoup plus fort mentalement. En effet, jouer sans bandeau lui rappelle sans doute l’exceptionnel quatrième quart-temps qu’il avait réalisé face aux Spurs lors du Game 6 des Finales 2013, ce qui l’aide fortement lors des fins de match serrées. Vous comprenez désormais mieux pourquoi il a été très clutch face à San Antonio jeudi dernier, et pathétique contre Houston il y a deux semaines. Is it the headband ? Yes Mars.
Mais alors, si LeBron James est vraiment meilleur dans son nouveau look, les Cavaliers sont-ils soudain devenus imbattables dans la Conférence Est ? Sont-ils désormais les grands favoris ? Pas si vite. S’il est vrai que Cleveland impressionne depuis mi-janvier, la route pour les Finales ne semble pas aussi dégagée que certains pourraient le penser. Pour information, ce sont toujours les Atlanta Hawks qui sont en tête de la Conférence, et ce n’est pas par hasard. Leur collectif est impressionnant, leur ball movement est exemplaire et ce n’est pas pour rien qu’ils sont surnommés les “Spurs de l’Est”. Défensivement, c’est également du très bon et ils sont vraiment sous-estimés dans se secteur-là (4ème meilleure défense de la ligue aux points encaissés avec 96,4 par match). Le coach Mike Budenholzer, disciple de Gregg Popovich, a imposé sa patte et réalise un travail exceptionnel depuis qu’il est arrivé en Géorgie. Logiquement, il devrait être élu meilleur coach de la saison à la fin de l’année, et ça sera entièrement mérité. Mais malgré tout ça, Atlanta n’est pas forcément pris au sérieux, à cause notamment du manque de superstars présentes dans son effectif ainsi qu’à son relatif manque d’expérience pour les grands matches de Playoffs. Petit rappel tout de même, la dernière fois que les Faucons ont joué les Cavaliers, ils ont montré à Cleveland pourquoi ils étaient en tête du classement (même si LeBron portait son fameux bandeau ce jour-là). Évidemment, une série de Playoffs est complètement différente que des rencontres de saison régulière, mais les Cavs auront fort à faire s’ils rencontrent Atlanta en Finales de Conférence. A l’image des Spurs, les Hawks représentent un peu ce genre d’équipes ultra-complètes qui sont bien casse-bonbons pour “Bron Bron”. Mais si les Faucons semblent donc bien être les concurrents numéro un de Cleveland, il ne faudrait pas non plus enterrer les Chicago Bulls, qui étaient considérés à juste titre comme l’un des grands favoris à l’Est en début de saison. Évidemment, leurs problèmes de blessures les empêchent de jouer au maximum de leur potentiel, mais s’ils débarquent en Playoffs au complet, watch out ! En effet, Chicago possède sans doute l’effectif le plus complet de l’Est en étant blindé à l’extérieur comme à l’intérieur, avec en plus un banc de grande qualité. On sait que beaucoup de choses dépendront de la santé de Derrick Rose, mais les Bulls ne sont plus aussi dépendants de leur meneur que par le passé. Avec son expérience, sa raquette Noah-Gasol plutôt complémentaire et un Jimmy Butler capable de gêner LeBron James, l’équipe de la Windy City possède les armes adaptées pour rivaliser avec les Cavaliers. Enfin, on n’oublie pas non plus les Toronto Raptors et les Washington Wizards, qui peuvent bien entendu poser des problèmes à de nombreuses équipes mais qui semblent être un ton en dessous aujourd’hui.
La concurrence est donc bien présente et rien n’est gagné d’avance. On sait que les arrivées d’Iman Shumpert, de J.R. Smith et de Timofey Mozgov ont considérablement amélioré l’équipe, surtout défensivement. On sait également que LeBron a passé la vitesse supérieure et que Kyrie Irving peut tout simplement être injouable. Les résultats récents et la façon de jouer des Cavs en ce moment plaident incontestablement en leur faveur, mais ce n’est pas une raison pour oublier certaines faiblesses qui pourraient leur coûter cher en Playoffs. Offensivement, il arrive que Cleveland se base beaucoup trop sur les exploits individuels du “King” et de mister “Uncle Drew”, ce qui a tendance à arrêter la circulation du ballon et sortir du rythme les autres joueurs. De plus, Kevin Love ne semble toujours pas être parfaitement intégré dans le système de David Blatt, qui se doit de faire les ajustements nécessaires pour répondre à ce problème récurrent. Enfin, le manque d’expérience de la majorité de l’équipe en postseason (coach inclus) peut également se retourner contre les Cavaliers. Il reste donc encore de vrais progrès à réaliser et rien ne sert de s’enflammer pour le moment.
Invaincu depuis que James a rompu avec son bandeau, Cleveland va essayer de rester sur sa superbe lancée ce soir à Miami, contre les anciens potes du “King”. Le match s’annonce piège avec un Heat en mode survie, d’autant plus que LBJ n’est pas encore sûr de jouer suite à une petite alerte au genou face au Magic hier soir. Mais victoire ou défaite, les Cavs devraient logiquement finir la saison régulière à la seconde place de la Conférence Est, avant d’aborder des Playoffs qui seront loin d’être une promenade de santé. Mais avec le nouveau look de LeBron, peut-il vraiment leur arriver quelque chose ?
Source couverture : mavsblog.dallasnews.com
Source images : rappler.com / Getty Images