Star système : que faut-il de plus aux Hawks pour être considéré comme prétendant au titre ?
Le 07 mars 2015 à 08:56 par Bastien Fontanieu
Avec une nouvelle victoire sérieuse à domicile face à des Cavs qui n’ont jamais pu véritablement saisir le match (106-97), la franchise d’Atlanta rappelle que dans la course au titre sa présence sera bien là : pour faire rire ou pour faire peur ?
Ces derniers temps, la planète basket a été drivée par les performances individuelles exceptionnelles offertes par les aliens qui peuplent notre Ligue préférée, les Anthony Davis ou Russell Westbrook de la Zone 51 qui ne cessent de nous émerveiller grâce à leur détermination et leur capacité à tout faire sur le terrain. N’en déplaise à James Harden ou Stephen Curry, eux qui font également partie de la discussion, mais le point ici mis en avant concerne le système véhiculé par la NBA et qui gravite autour des individualités plutôt que le collectif. Jusqu’ici, rien de nouveau, on ne va pas vous faire découvrir l’eau chaude. Cependant, dans cette énorme jungle habitée par des spécimens rarissimes, le petit groupe formé à Atlanta a créé une belle sensation autour du mois de janvier qui s’est rapidement essoufflée : le retour en forme de LeBron, la bataille à l’Ouest, la blessure de Derrick, des événements importants certes mais cachant la véritable information côté Est, la domination outrageuse des Hawks dans leur conférence. Avec le le meilleur pourcentage de victoires de toute la Ligue, un dernier succès solide contre Cleveland et un collectif plus rôdé que jamais, la question devrait revenir dans le bureau de Mike Budenholzer et son staff plutôt qu’ailleurs. Que faudra-t-il faire de plus pour qu’Atlanta soit sérieusement considéré comme prétendant au titre ?
Bien évidemment, les arguments typiques sont connus et aisément concevables. Le manque d’expérience dans les joutes printanières, l’absence de véritable superstar et une image d’équipe ‘chiante comme les Spurs’ représentent des propos qui pour le coup colleront à la peau des Hawks jusqu’à leur future élimination. Mais doit-on forcément respecter le schéma général et ranger cette équipe dans la catégorie des autres starless pour se rassurer et faire des Cavs les favoris à l’Est ? Oui, on a vu ce que les Nuggets de George Karl avaient effectué il y a deux ans, emmenés par un collectif quatre étoiles et une défense rugueuse : nous étions à l’Ouest et avec un coach borné sur ses principes. Si la défense et l’identité ne semblent pas aussi imposantes que celle des Pistons de 2004, on peut tout de même trouver des similitudes entre cette équipe et celle des Hawks 2015, dans une Conférence Est qui demande clairement à n’importe qui de se bouger le cul pour l’emporter. Le tableau de chasse est aujourd’hui des plus remarquables avec les têtes des Warriors, Grizzlies, Bulls, Cavs, Wizards et Rockets accrochées dans le vestiaire d’Al Horford, mais l’écho restera le même. Erf, saison régulière ça compte pas. On peut se cacher derrière cette évidence, comme celle d’une star transcendante absente de l’effectif, ou bien réaliser que cette équipe est la première depuis les Bulls de 96 à valider son ticket de Playoffs début-mars. On peut mentionner le fait que le système Bud n’est en place que depuis 20 mois, ou bien regarder du côté de Golden State pour comprendre que les dés ont changé. On peut enfin taper du poing sur la table et dire que LeBron ne se laissera pas avoir à 4 reprises par une équipe joyeuse et motivée, ou bien revoir la performance défensive offerte par DeMarre Carroll et Al Horford hier soir et affirmer que les Hawks ont trouvé la bonne équation pour l’emporter.
Il reste encore du temps avant les Playoffs. Assez pour changer de chemises, de hype, de favori à l’Est et d’arguments pour soutenir les Cavs dans leur conquête. Cependant, la hiérarchie n’est pas sur le point de bouger : que vous le vouliez ou non, les Hawks sont les premiers en mission pour aller en Finale cette année.
Source image : Peachtreehoops