Sam Hinkie destruction : encore du bon boulot dans la dernière ligne droite

Le 20 févr. 2015 à 15:29 par David Carroz

Sam Hinkie a encore frappé. Comme l’an dernier à la même époque, il a participé activement à la dernière ligne droite avant la fin des transferts. Pour faire avancer le processus de reconstruction des Sixers ? Non pour détruire le peu qu’il avait bâti en deux ans. Sinon, on arrête quand le carnage ?

Rassurez-vous, c’est le plan de Sam Hinkie. La reconstruction par le néant, comme nous l’évoquions déjà avant le début de la saison. Et notre avis n’a pas changé : la vision des Sixers luttant ne serait-ce que pour les PlayOffs est lointaine, et encore plus avec les derniers mouvements réalisés. Mouvements d’ailleurs dont le GM semble très fier.

Michael et K.J. ont tous les deux apporté leur énorme talent aux Sixers. Une fois ici, ils se sont tous les deux épanouis dans notre programme de développement, ce qui est un témoignage de leur éthique de travail et de l’implication de notre coaching staff.

Dans notre avancée, nous devons continuer à être agressifs dans la façon où nous construisons notre roster, et parfois cela signifie prendre des décisions difficiles pour aller plus loin dans notre but de construire quelque chose de spécial pour Philadelphie.

Construire : Bâtir depuis un plan déterminé. Pourtant, difficile de voir ce qui est bâti depuis bientôt deux ans et encore moins aisé de comprendre quel est le plan. Malgré cela, certains pensent encore que c’est ce que Sam Hinkie fait aux Sixers. Ils lui font confiance parce qu’ils considèrent qu’il suit une logique. Celle de de peser le pour et le contre pour chaque joueur drafté pour savoir s’il s’inscrit dans ce qu’il souhaite. Pour définir si le jeune prospect pourra devenir un moteur pour les Sixers, capable de tirer la franchise jusqu’aux sommets de la Ligue.

Et donc, Michael Carter-Williams ne correspondait pas à cette recherche. Un mec élu Rookie of the Year. Un mec qui avait pris la place de Jrue Holiday, pourtant All-Star et que Sam Hinkie avait envoyé se faire voir chez les Pelicans pour récupérer Nerlens Noel blessé. Mais aujourd’hui, l’un des joueurs qui semblait donc faire partie de la base pour construire a été échangé contre un premier tour de Draft cette saison ou la saison prochaine. Un de plus.

Sam Hinkie et Michael Carter-Williams

Qui ne veut de mon petit jeune ?
Source : http://www.csnphilly.com

Sans MCW, le poste de meneur se retrouve désert. Il faut donc combler le vide. Pour cela, Sam Hinkie cherche dans son effectif quel joueur dispose d’un minimum de potentiel pour intéresser les autres franchises. Ils ne sont pas nombreux puisque si le talent peuplait le groupe de Brett Brown, Philly ne serait pas aussi bas. C’est donc K.J. McDaniels, pourtant considéré comme un des vols de la dernière Draft, qui est envoyé aux Rockets conte Isaiah Canaan et un nouveau second tour. On en manquait en Pennsylvanie.

Allez, reconnaissons tout de même que tout n’a pas été foiré hier, le trade de JaVale McGee étant un bon choix. Les Sixers avaient besoin de dépasser le salary floor, c’est-à-dire la limite en dessous de laquelle Philly aurait dû verser plus d’argent à ses joueurs. En filant du cash et les droits sur Cenk Akyol aux Nuggets, Sam Hinkie évite donc ce souci salarial tout en gagnant un nouveau premier tour de Draft. À ce rythme, les Sixers pourront bientôt sélectionner une promotion entière lors du marché estival des nouveaux venus.

Sam Hinkie

Source : Twitter

Mauvaise nouvelle pour eux, il n’y a pas de joueur du calibre d’un Tim Duncan ou LeBron James dans les prochaines cuvées, sauf si on considère que Jahlil Okafor, ses lancers-francs à la DeAndre et sa défense suspecte entrent dans ce cadre là. Et puis comme ça Brett Brown pourra aligner 3 pivots en même temps sur le parquet avec Embiid et Noel. Puisque c’est ça le but de Sam Hinkie : trouver un joueur qui va marquer une génération et qui portera la franchise de Pennsylvanie. C’est pour cela qu’il décide d’empiler les choix à la Draft, pour maximiser ses chances. Mais à un moment donné, vous pouvez avoir autant de picks possibles, vous pouvez gagner la loterie, vous pouvez disposer d’une masse salariale libre record, vous devez construire une équipe pour être compétitif. Et pour cela, il faut attirer des joueurs et en drafter des bons. Avec 3 ou 4 choix en 2015, il y a matière à en sortir au moins un du lot et sur lequel s’appuyer. Sauf qu’aujourd’hui, certains prospects hésitent à se présenter pour cette édition. En effet, avec les futurs revalorisations salariales liées aux nouveaux contrats TV ne seront pas effectives cet été, mais plutôt l’année suivante. De quoi pousser les joueurs à attendre un an de plus pour empocher plus d’argent. Si Okafor, Russell et Mudiay ne se pointent pas, on fait comment ? On fait un nouveau pari comme Carter-Williams qu’on balance par la suite parce qu’il n’a pas l’étoffe d’un franchise player ?

Surtout que le bilan de Sam Hinkie à la Draft n’est pas parfait. Nerlens Noel est loin de vendre du rêve. Joel Embiid n’a toujours pas foulé les parquets. Dario Saric est l’un des plus prometteurs, mais il n’est toujours pas en NBA. Les plus belles réussites ? Michael Carter-Williams et K.J. McDaniels qui viennent d’être échangés. MCW, que le General Manager présentait comme “le type de talent avec lequel je pense qu’on peut grandir.” Avant donc de changer d’avis. Et d’une certaine manière, avouer lui-même s’être trompé, puisqu’il est celui qui a choisi le meneur, qu’il défendait lorsque des doutes étaient émis sur son absence de shoot. Il l’envoie donc contre un futur talent. Enfin, on l’espère pour Philly. Son compagnon de promo lui soulève beaucoup de questions également. Que vaut réellement Noel ? De quoi s’interroger sur les compétences d’Hinkie dans cet exercice. Au final, pour que les choix de Draft du GM ne soient pas un flop, il faut que Nerlens Noel s’impose comme un solide joueur de rotation et surtout que Joel Embiid s’affirme comme un très bon intérieur. Et rien de moins, car il est la clef. S’il se plante, les Sixers aussi, et Hinkie pourrait bien avoir à faire ses valises.

Sam Hinkie Sixers

This stops now.
Source : http://973espn.com

En attendant de trouver la perle rare qui fera que le General Manager arrêtera de tout faire péter à la moindre occasion, on fait quoi ? On transforme les Sixers en centre de formation où les autres franchises NBA viennent piocher pour compléter leur roster quand les jeunes coachés par Brett Brown peuvent avoir un rôle dans la Ligue ? Tant que le propriétaire Josh Harris se moque de voir son équipe au fond du classement et le Wells Fargo Center sonner de plus en plus creux, c’est probablement ce qu’il va se passer. Sam Hinkie a carte blanche pour sa petite expérience et il pourra appuyer sur le bouton “Reset” et tout recommencer quand bon lui semble, en se justifiant “pas de souci, on va s’en sortir dans les prochaines années avec les picks que j’ai amassés.”

Car c’est cela qu’il s’est produit hier. Les Sixers sont retournés un an et demi en arrière. Sans meneur de qualité. Priant pour que leur intérieur blessé lors de sa saison rookie explose lorsqu’il fera ses débuts en NBA. Espérant que la loterie sera clémente et leur permettra de récupérer un bon prospect. Quand le jeu s’arrête-il ? À quel moment une star arrive à Philly ? Quand est-ce que tous les jeunes joueurs à potentiel draftés ou récupérés expriment ce talent sous le maillot des Sixers ? Quand la construction commence-t-elle vraiment sans que les bases soient détruites un an plus tard ? Et surtout, quand Sam Hinkie dégage-t-il ?


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