Bilan de mi-saison, édition Pacers : courageux mais pas très talentueux

Le 21 janv. 2015 à 13:19 par Benjamin

Presque toutes les équipes de la ligue ont joué au moins 41 matches aujourd’hui, ce qui veut dire que l’on a enfin atteint le seuil de la mi-saison. Les cartes sont déjà bien distribuées,  il est donc temps de tirer un premier bilan pour chaque franchise. Au tour Pacers de passer à la loupe.

L’état des lieux

Des Pacers qui se trouvent à cette heure à la onzième place de la Conférence Est, avec 15 victoires et 28 défaites, soit deux victoires de moins que le huitième, Brooklyn. Un classement plutôt respectable quand votre franchise player, Paul George, s’est brisé la jambe en direct devant des millions de téléspectateurs, l’été qui précède la saison. Cela aurait été gérable si seul George avait été out, mais il a vite été rejoint, avant même le début des hostilités, par George Hill, David West ou CJ Watson, puis plus tard par Roy Hibbert ou CJ Miles, qui ont tous manqué un bon petit nombre de rencontres. Difficile dans ces conditions de développer un basket régulier et une alchimie collective. Mais les hommes de Frank Vogel ne sont pas du genre à abandonner et Indiana a quand même réussi à enquiquiner pas mal d’équipes. Les victoires en déplacement à Chicago, Dallas, Miami et les bons matches réalisés à San Antonio ou aux Clippers en témoignent. Cette équipe n’a rien perdu de sa dureté et possède un mental inébranlable quand il s’agit de jouer les outsiders. Par contre, et c’est là que la saison des Pacers pourrait être bien meilleure, lorsqu’il s’agit de disposer d’une équipe supposée plus faible ou égale, Indiana se perd souvent dans un jeu complètement brouillon, jusqu’à déjouer totalement. La semaine qui vient de passer en est la parfaite illustration. Quatre défaites, face à Philadelphie, Minnesota et Detroit à la maison, puis une à Charlotte privé de Walker et Jefferson. Des rencontres perdues à chaque fois dans les derniers instants du match et de façon complètement gaguesque, après avoir à chaque fois compté dix points d’avance ou presque. Un suicide collectif en règle qui a forcément du heurter le moral des troupes, qui éprouvent toutes les difficultés à bien jouer lorsque le score est serré à quelques minutes de la fin, le manque de talent limitant forcément les solution offensives sur jeu placé.

Il a assuré : Frank Vogel

Avec autant de blessures et un vestiaire inondé par l’intelligence de Lance Stephenson et Evan Turner la saison dernière, les Pacers auraient clairement pu exploser en vol dès le début de cette campagne. Ils ne l’ont pas fait et ils le doivent à un homme, Frank Vogel (mention pour Larry Bird aussi qui gère la boutique comme un boss). C’est grâce à lui qu’Indiana arrive à rester respectable à peu près tous les soirs alors qu’on pouvait s’attendre au pire avant la saison. Son schéma défensif est une valeur sûre (96,6 points encaissés par match, premier à égalité avec Atlanta) et ses joueurs essaient toujours d’exécuter les systèmes, malgré le manque évident d’alchimie entre eux. En effet, Indiana galère en attaque, avec seulement 95 points par match à 42% au tir, dont 33% à trois points, et un meilleur scoreur, David West, à moins de 13 points par rencontres, si l’on excepte George Hill qui n’a joué que cinq matches. Malgré cela, on essaie toujours de jouer proprement et de respecter les consignes chez les Pacers, ce qui est plutôt louable et qui montre la poigne qu’a coach Vogel sur les siens, malgré les moments difficiles traversés depuis presque un an. Sous sa coupe, des joueurs comme Solomon Hill ou Donald Sloan ont su se révéler utiles en sortant des gros soirs. Quand un coach arrive à faire passer des inconnus pour de vrais joueurs solides, c’est souvent le signe d’un travail bien fait.

Il a abusé : Roy Hibbert

Un corps de titan, des mains habiles, mais une mentalité tout juste digne de l’école maternelle. Le grand Roy n’a toujours pas réussi à passer en CP dans sa tête, c’est dommage car son équipe aurait pu utiliser un Hibbert enfin mature. On est loin de la catastrophe ambulante qui avait fait passer Kendrick Perkins pour un triple MVP entre février et juin dernier, mais on ne peut s’empêcher d’être frustré par ce joueur. Lui et George Hill étaient attendus cette saison pour prendre le relais d’un Paul George unijambiste et d’un David West grisonnant. Hill n’a pas joué ou presque, et Roy Hibbert est laborieux depuis le début de saison. Seulement 11 points à 45% au tir, 7 rebonds et plus de pertes de balles que de passes décisives pour un pivot qui touche pas mal le ballon, c’est décevant. Ce serait acceptable s’il jouait dur et essayait de s’améliorer. Au lieu de ça, le grand dadet passe bien trop souvent son temps à faire du blabla sur le terrain et à tenter de faire le dur. N’est pas David West qui veut, Roy Hibbert devrait se concentrer sur son jeu au lieu de tenter d’intimider la terre entière. Il lui reste encore une demi saison pour retrouver son niveau de All Star ou tenter de s’en rapprocher, sous peine de revenir encore et encore dans les rumeurs de trade. Cette saison est peut-être foutue par la force des choses, mais Indiana aura besoin d’un Hibbert bien meilleur que ça dans le futur.

L’action de la saison :

Paul George va mieux et s’approche chaque jour d’un retour sur les terrains après sa blessure horrible de l’été dernier. Ce serait sympa pour le clin d’oeil qu’il rejoue cette saison. Quoiqu’il en soit, les fans des Pacers peuvent avoir l’esprit tranquille pour le futur.

Et la suite ?

Quand on voit la forme actuelle des Pistons de Stan “fucking wall” Van Gundy et des Hornets, on voit mal cette équipe passer devant ses deux concurrents (contre qui elle a d’ailleurs perdu cette semaine) dans la course à la huitième place. Une place aujourd’hui occupée par les Nets, qui eux mêmes peuvent être difficiles à déloger si ils se mettent à jouer correctement avec régularité. Les Pacers vont surement lutter jusqu’au bout, comme à leur habitude, mais l’opposition risque d’être un peu trop forte pour eux. Particulièrement si George Hill reste en costard et si Roy Hibbert continue de jouer le bully des bacs à sable. Bilan projeté : 33-49.

Source Image : USA Today


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