Kobe n’en a vraiment plus rien à foutre : “Est-ce que j’ai pris un contrat à prix réduit ? Bien sûr.”
Le 22 nov. 2014 à 16:43 par Bastien Fontanieu
Lors de leur déplacement hier à Dallas, les Lakers ont pris une bonne valise dans la gueule, mais on a quand même eu droit à de très beaux propos de la part de Kobe avant le coup d’envoi. Ambiance I don’t give a F…
C’était il y a un an, à quelques jours près. La franchise californienne discutait tranquillement autour de l’avenir avec Bryant, et il fallait satisfaire la légende avec un contrat à la hauteur du boulot accompli. Le but était simple, trouver un arrangement entre le sportif qui pense jouer plus que deux saisons en NBA et le management qui doit remercier un athlète aux retombées financières folles. Dans un mouvement ample et généreux géré notamment par Mitch Kupchak, le ‘Mamba’ se retrouvait devant une proposition des plus intéressantes : 48.5 millions de dollars sur deux ans. Le genre de contrat qui créera des montagnes de polémiques et autres débats en comparant l’aspect business avec celui sportif, mais Kobe n’hésitera pas une seconde et signera ce dernier avec joie. Fast forward, été 2014. Du côté de Dallas, c’est au tour de Dirk Nowitzki de se retrouver sur la case contrat du Monopoly, sauf que le géant prendra une route bien différente : 25 millions de dollars sur 3 ans. De quoi recruter Chandler Parsons et son copain Tyson en deux mois, les Mavs s’offrant un effectif des plus intéressants pour la conquête d’un second titre. Du coup qu’a pu bien nous sortir Kobe lorsque la comparaison a été proposée entre lui et Dirk d’un point de vue monétaire ?
C’est assez tendance de faire ça en ce moment. Les joueurs prennent moins d’argent, blablabla… Je pense que c’est un très grand coup pour les propriétaires, de mettre les joueurs dans des situations où la pression du public les force à réaliser des faveurs. Parce que si vous ne le faites pas, on vous critique. C’est très bien monté, mais je ne tombe pas pour ce genre de chose. Voilà le genre de propos qui peut mettre certains joueurs dans des situations difficiles, mais en même temps c’est ma 19ème saison donc je dirais ce que je veux, je m’en fiche un peu : il faut aussi regarder le basketball sous un aspect business. Pour de nombreux analystes et fans, il est difficile de distinguer les deux. Mais c’est un business, et il faut regarder les individus, ce qu’ils génèrent et les retombées financières qu’ils créent. On peut pas séparer ces deux choses-là. D’un point de vue business, il faut prendre tout ça en compte et faire en sorte que les situations mettent tout le monde dans une position confortable. Est-ce que j’ai pris un contrat à prix réduit ? Bien sûr. Est-ce que j’ai pris une réduction aussi importante que celle espérée par les fans ? Non. Est-ce que c’est une réduction suffisante pour nous permettre de redevenir des prétendants ? Oui. Donc ce qu’on essaye de faire, c’est se retrouver dans des situations où les joueurs sont satisfaits, où les franchises sont satisfaites, et le tout en essayant de remporter un titre.”
Pas mal de choses à décortiquer dans cette sortie des plus intrigantes, Kobe montrant à la fois un visage connu et étiqueté ‘perso’ ainsi qu’un autre plus intelligent et compréhensif du système. Il est évident que le point soulevé sur la pression effectuée par le public sur les joueurs est intéressant, maintenant on a un peu du mal à lire la moindre de ses phrases sans se souvenir de sa quête ultime, celle d’autrefois qui était de remporter une sixième bague afin d’égaler Jordan au palmarès. Un contrat à prix réduit ? En acceptant simplement ce dernier et en levant les bras en l’air comme il semble le montrer, Bryant laisse plus ou moins la responsabilité de cette signature sur les épaules de Kupchak, ce qui n’est pas vraiment la meilleure des attitudes. En effet, on a peu de mal à imaginer Dirk se creuser la tête avec Mark Cuban pour tenter de trouver le meilleur arrangement possible, et permettre à Dallas de retrouver les matches du mois de Juin plutôt que le garbage d’Avril qui attend Kobe. Résultat ? Les Lakers n’ont pu recruter que Carlos Boozer et Jeremy Lin, deux excellentes cheerleaders qui résument parfaitement l’impasse dans laquelle se retrouve la franchise actuellement.
Oui et non, non et oui, difficile de prendre une vraie position : Kobe étonnera beaucoup de monde avec ces propos car ils montrent un intérêt bien plus important pour le business que pour le sport, maintenant s’agit-il d’une attitude vraiment surprenante ? Le ‘Mamba’ a peut-être cinq titres collectifs dans sa cave aux trophées, mais comme on peut le voir actuellement l’attitude reste la même : it’s me, myself and I…
Source : ESPN
Source image : Chinatopix