Cleveland 78 – 91 Washington : nouvelle défaite des Cavs, on le chauffe quand le siège de Blatt ?

Le 22 nov. 2014 à 06:38 par Bastien Fontanieu

Il s’agissait de la rencontre la plus attendue de la soirée, un duel entre Wizards et Cavaliers qui sentait bon les PlayOffs et rapprochait Paul Pierce de LeBron une nouvelle fois. L’odeur du printemps n’aura malheureusement duré qu’un quart-temps, les Cavs montrant une nouvelle performance des plus inquiétantes…

La tentation, humaine et compréhensible, consiste à analyser soirs après soirs les moindres faits et gestes des Cavs, cette équipe montée en quelques semaines et à la vitesse de l’éclair après l’annonce du retour de l’enfant roi dans sa région. Suivre ce réflexe un peu trop facile nous empêcherait ainsi de féliciter leurs adversaires, comme les Spurs ou Nuggets qui se sont justement imposés face à l’armée menée par Irving cette semaine et méritaient de longues louanges. On ne dérogera pas à la règle aujourd’hui, et c’est avec les deux pieds plantés dans le plancher que nous pouvons l’affirmer : hier soir, malgré la présence de multiples All Stars, MVP et olympiens, c’est bien John Wall qui a éclaboussé la rencontre de toute sa classe. Un récital à montrer dans toutes les écoles, le dragster de la Maison Blanche offrant une partition complète sans oublier la moindre partie du jeu devant être gérée par un meneur. Quand il fallait offrir un peu de scoring parce que le reste de l’équipe toussait, Wall retroussa ses manches et claqua 17 points dans le seul troisième quart pour maintenir l’écart. Quand il voyait Kevin Seraphin réaliser le meilleur match de sa saison en abusant de Love en première mi-temps comme s’il s’agissait d’un rookie (12 points, 6 rebonds et 3 contres), John nourrira le Français de ballons au poste. Puissant, inarrêtable, adroit, patient, le produit de Kentucky ne terminera pas avec des chiffres aussi impressionnants que ceux montrés par Anthony Davis cette saison, mais son match proposé hier soir était probablement une des trois plus belles démonstrations de cette nouvelle campagne. Un vrai régal.

Côté Cleveland ? Que dire, comment faire, par où commencer : la liste est si longue actuellement qu’on ne sait pas vraiment quelle fiche offrir à David Blatt. L’entraineur des Cavs avouait justement cette semaine qu’il ressentait de plus en plus la pression du job, et c’est peu dire si ses propos ont été confirmés hier soir à Washington tant le bordel que représentait son équipe était bluffant à voir en antenne nationale. Incapable de mettre Kevin Love en avant avec ne serait-ce que deux ou trois pick-and-pop, préférant laisser James Jones et Mike Miller sur le banc alors qu’ils espaceraient parfaitement le terrain, le coach a commencé à faire froncer de nombreux sourcils sur les réseaux sociaux et il suffisait de voir LeBron trainer des pieds lors de plusieurs retours en défense pour comprendre que Blatt n’a pas encore la main sur 5% de son vestiaire. Vous nous direz, Erik Spoelstra s’était bien pris un coup d’épaule par le King à Dallas en 2010 ? Certes, mais les effectifs n’étaient pas les mêmes, le niveau d’expérience non plus, et surtout la philosophie de jeu était nettement différente. Dans le secteur intérieur comme dans la construction offensive, ces Cavs sont à des kilomètres du Heat… de Novembre 2010 ! Il va falloir donc se donner encore un peu de temps pour découvrir ce que David nous réserve dans sa botte, mais il est clair et net qu’après une dizaine de rencontres jouées cette saison le bilan est des plus mitigés.

LeBron le disait lui-même cet été : ce processus sera long et pénible, il faudra être patient et faire preuve d’application. Cependant, on voit de plus en plus de signes de frustration de la part de James qui est un des joueurs les plus intelligents du circuit et sait la situation dans laquelle il se trouve actuellement. Celle d’un warrior solitaire qui va devoir une nouvelle fois faire tout de A à Z. Score final, 91 à 78, troisième défaite de suite et un gros match à assumer ce soir face aux Raptors…

Source image : NBA League Pass


Tags : David Blatt
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