J’ai-honte-au-philly : oui, les Sixers m’attirent
Le 18 nov. 2014 à 12:11 par David Carroz
TrashTalk Service Announcement : cet article n’a d’autre but que de vous dresser le portrait d’un joueur, d’une franchise ou de tout autre acteur de la NBA en jouant sur les mots pour vous divertir, en visant un contenu ludique. La lourdeur des blagues composant cette rubrique n’ayant d’égal que la légèreté avec laquelle nous vous conseillons de la lire, nous vous remercions de votre grande mansuétude.
Cette semaine c’est avec les Sixers que nous allons rire. Trop facile me direz-vous, la franchise étant la risée de la ligue par son tanking extrême. On n’essaiera donc de ne pas trop insister sur leur bas niveau de caniveau en espérant pour les fans que l’équipe retrouve une meilleure forme que Tom Hanks dans Philadelphia justement.
De plus, même si j’ai du mal à l’assumer, j’aime cette équipe. Pourquoi ? Il n’y a qu’une réponse, Allen Iverson. En théorie du moins, mais d’autres joueurs ont également participé à la légende de la franchise. Car oui, à les regarder maintenant, se dire qu’ils ont gagné des titres ressemble fort à une légende. Et pourtant…
Déjà à l’époque des Nationals Syracuse, même si on ne les accuse pas encore en ce temps d’avoir un niveau de National, la franchise remporte une première fois le championnat en 1955. Emmenés par Dolph Schayes (père de Danny qui lui sera moins brillant en NBA, mais c’est une autre histoire), ils battent les Pistons de Fort Wayne. Des noms qui ne nous sont plus familiers aujourd’hui mais qui restent des souvenirs pour cette époque glorieuse qui n’apportera malheureusement pas d’autres succès avant le déménagement en Pennsylvanie.
Direction Philadelphie, les rives du fleuve Delaware, un nouveau nom, les Seventy-Sixers que les journalistes trop fainéants raccourcissent immédiatement en Sixers. Voilà, bienvenue dans la cité de l’Amour Fraternel. Attention, rien à voir avec le Nord de la France et l’amour entre frères et soeurs, puisqu’il s’agit de la véritable signification du nom de la ville qui a été fondé sur un principe d’égalité, de tolérance et de non violence. Quoique vu comme cela, rien n’interdit la consanguinité.
D’ailleurs ne serait-ce pas un croisement peu orthodoxe qui aurait donné naissance à Wilt Chamberlain ? Comment expliquer sinon un tel joueur hors-norme, né justement à Philly qui va y briller en tant que joueur des Warriors puis des Sixers avant de s’envoler pour LA à l’instar de Will Smith, autre grande figure de la ville à s’être exilé en Californie. De Will à Wilt il n’y a qu’un thé, savoir s’ils l’ont pris ensemble. Le grand Échassier (Wilt the Stilt), aussi surnommé The Big Dipper était plutôt un étalon qui aimait voir les choses en profondeur. A bit deeper. L’Amour Fraternel ne lui convenait pas, il préférait celui plus charnel, lui qui a probablement eu autant de conquêtes que de matches dans sa carrière NBA.
Mais il serait trop facile de se cacher derrière les grands noms pour expliquer pourquoi j’apprécie les Sixers. Je pourrais encore parler de Dr J., Maurices Cheeks, Moses Malone ou Sir Charles, mais finalement cela ressemble à de la géronto-Philly, et même certains nouveaux me plaisent. Vivre dans la nostalgie de ce qu’on a à peine connu voire pas du tout, ça ne permet pas d’avancer. Sans compter qu’avec ceux aujourd’hui morts, on pourrait m’accuse de nécro-Philly. Enfin bon, pas sûr non plus que la tactique actuelle soit beaucoup plus pour aller de l’avant. On a beau aimer le sang neuf – tout en préférant le 51 – , JaKarr Sampson, c’est un peu dur à entendre comme recrutement. Et puis le métier de JaKarr, c’est plutôt tisser, pas faire du basket, non ? Donc pour l’instant on attend de voir Joel sur le terrain en espérant qu’il ne fasse pas un bide.
Bien sûr, les Sixers ne sont pas les plus sexys de la ligue. Bien sûr, ils prennent des pilules. Évidemment, leur défense est telle que maintenant le Philadelphia a supplanté le gruyère pour parler de porosité de ce côté du parquet, mais il leur reste une touche sympathique. En cette période d’Hinkie-sition, les hérétiques qui ne veulent pas croire au projet seront vite condamnés. Les autres aussi d’ailleurs, parce que se payer un match au Wells Fargo Center, c’est un cauchemar, et l’enceinte en devient recherchée : “Où est ce fardeau Center ?” . Ce ne sont pas des scènes d’amour fraternel mais plutôt de viol que les fans se tapent tous les soirs. À tel point que la chanson “Streets of Philadelphia” de Bruce Springsteen sonne même comme l’ “Hymne à la Joie” à côté de la déprime que le public se paie.
Avec tous les inconnus sur le terrain, c’est à se demander si Henri Sims n’est pas là pour donner le vrai nom au jeu auquel Hinkie joue, faisant en fait une simulation de vie plutôt que construire une équipe. On a beau aimer la chaire fraiche, le recrutement de jeunes inexpérimentés tourne à la pédo-Philly.
Si en ce moment, ce n’est pas tous les jours Noel en Pennsylvanie, Alexey nous le garantit, les joueurs font les efforts pour progresser. Quand Brett Brown lui crie dessus à l’entraînement, il lui répète inlassablement “Shved de mon mieux.” Pas de quoi convaincre son coach qui laisse le Russe sur le banc bien que Michael soit écarté-Williams en raison d’une blessure. C’est donc Tony Write Wrote Wroten, un joueur longtemps considéré aussi irrégulier que son nom qui se retrouve propulsé franchise player. Forcément, les victoires ne sont pas fréquentes. Mais à l’entrainement, il reste habituel que le 5 majeur batte A Moute et d’autres coéquipiers, alors que Rocky en bon concitoyen bat le boa. Pas suffisant pour leur remonter le moral.
Et pourtant, j’aime Philadelphie et les Sixers. De l’algo-Philly sûrement, mais c’est toujours mieux que de la zoo-Philly. En attendant des jours meilleurs, il me reste le souvenir de l’arrogance d’Allen Iverson marchant sur Tyronn Lue un soir de finale face aux Lakers. L’une des rares équipes qui luttent dans la même catégorie que les hommes de Brett Brown cette année. Une époque où AI n’avait pas besoin d’entrainement. Tout le contraire de cette génération.
Source image : TrashTalk