Le Billet du Corse – Détonation n°1 : aho ! Tire-toi vite, Russell Westbrook !
Le 04 nov. 2014 à 20:26 par Leo
Avant de faire éclater tout préjugé coriace ou mensonge inavoué au cœur de la NBA grâce à une encre du terroir et une plume aux bonnes senteurs du maquis, cette rubrique a cappella aux inspirations insulaires se bat elle aussi pour son indépendance et ne reflète aucunement l’avis totalitaire de la Rédaction qui altère ses penchants nationalistes. A consommer exceptionnellement sans risque de représailles ou de soumission à toute forme d’omerta. CD d’I Muvrini conseillé en fond sonore, accompagné par une traditionnelle assiette de charcuterie en parfaite symbiose avec l’essence musclée de son fromage. Corse, de toute évidence…
Il est bientôt l’heure. L’heure d’arrêter de te mentir et d’enlever ce sourire faussement placé sur ton visage qui en viendrait presque à fendre la glace…
Depuis bien trop longtemps, le véritable instinct animal de Russell Westbrook est maintenu en cage, savamment dompté par une institution policée, naïve et très propre sur elle qui forme à la chaîne de jeunes prototypes taillés pour l’excellence. Or, comme tous les autres avant lui, les évadés Jeff Green et James Harden notamment, ce chef de file excentrique de cette nouvelle espèce de meneurs tankés comme pas permis ne pourra s’épanouir tel qu’il ne le désire qu’en s’enfuyant à tout prix de cet enclos maudit du Thunder, où aucune rétribution pour sa présente obéissance ne l’attend au bout de cette impasse sans lendemain. Rien, que dalle, nada, nothing at all : pas même un titre de MVP de la saison régulière n’est envisageable dans cette configuration véhiculant un irrespect infâme envers ses aptitudes hors du commun…
Si notre charmante opinion publique, sadiquement orientée par les stratégies commerciales des sphères dirigeantes de la Grande Ligue, a pris plaisir à en faire le compagnon de vadrouille idéal de Kevin Durant au rythme de saisons aussi prometteuses que stériles, ce tandem d’attrape-nigauds pour fermiers de l’Oklahoma en manque terrible de divertissement ne saurait cacher, plus que de raison, la dimension prééminente prise par le “Marsupilami” de Long Beach. Il faut se rendre tout de suite à l’évidence : cette franchise a formaté un monstre aux pouvoirs illimités qu’elle arrive de moins en moins à cadenasser et qu’elle ne pourra bientôt plus contrôler, la faute à des accomplissements avortés et une réussite suprême qui ne viendra jamais dans ce système en jachère, mal cultivé par Scott Brooks. Paradoxalement, si paradoxe il y a, l’efficience du “Durantula”, libéré à son tour et seul aux commandes de ce navire à l’ancre défectueuse depuis 2012, n’en serait que meilleure pour cette organisation balbutiante qui aurait alors tout l’or du monde à disposition afin de le garder sous scellés. Westbrook, quant à lui, pourrait enfin voler de ses propres ailes et irait assouvir les pulsions d’une arène plus prestigieuse qui ne demande qu’à rugir avec lui derrière un dunk sur une contre-attaque menée à toute vitesse.
Oui, cela n’est qu’une question de temps avant que celui-ci ne soit définitivement dégoutté de son utilisation maladroite et de cette négation insoutenable de son potentiel caractéristique d’un franchise player renommé. Non sans douleur, l’abcès sera bientôt crevé, bientôt… Par la suite, le prochain aveu d’impuissance du Thunder (en Playoffs ? On y est pas encore…) fera sans aucun doute office d’électrochoc pour Russell le trublion, qui prendrait finalement conscience qu’il ne peut plus rester dans l’ombre de Kevin ad vitam eaternam. La larmichette coulant le long de sa joue balayée, rien ne semblerait alors l’arrêter dans sa conquête de la gloire, pas même une vulgaire fracture de la main ou une rupture des ligaments croisés du genou. L’argent coulant à flots sur son crâne défraîchi de ‘bête de foire’ furieuse ne reculant devant rien ni personne, RW obtiendrait ce qui lui revient de droit : sa liberté ! Celle de construire de grands ensembles immobiliers lorsqu’il décide de s’en prendre personnellement à la planche du panier, celle de “sortir les gunz” dans un match couperet à l’extérieur qu’il aura renversé avec panache en deux trois accélérations décisives, celle d’un joueur fantasque à qui l’on donne les clefs du camtar sans scrupule, celle d’un homme tout simplement heureux de déchaîner toujours plus les passions aux quatre coins du globe, car enfin reconnu à sa juste valeur.
Cher Russell, un conseil entre agités du bocal : tire-toi vite dès que tu le pourras ! Demande un trade, hurle jusqu’à t’en péter les cordes vocales parce que tout ceci ne sera bientôt plus supportable. Quand on sait que secrètement, Knicks et Lakers n’espèrent qu’un type comme toi pour retrouver du mordant… Pars amigo, sans te retourner. Ce sera certainement mieux pour tout le monde.
Source image : @artkor7 pour TrashTalk