La stat en mousse du jour : les Rockets réalisent leur meilleur départ depuis 1996, le révélateur arrive bientot

Le 04 nov. 2014 à 18:22 par Benjamin

Considérés par beaucoup comme les plus gros perdants de la dernière intersaison (ce qui est discutable sur le long terme), puisqu’ils ont quand même perdu deux membres de leur cinq majeur, en la personne de Chandler Parsons et Jeremy Lin, plus un remplaçant de qualité en la personne de Omer Asik, les Rockets caracolent malgré tout en tête de l’Ouest après une semaine de compétition. Avec 4 victoires en autant de matches et un écart moyen de 14 points par succès, Houston se balade littéralement et fait déjà oublier ses déboires de l’été. Ce départ sans faute est même le meilleur de la franchise depuis la saison 1996-1997.

Il faut tout de même s’attarder sur les adversaires qu’ont rencontrés les Rockets jusqu’alors. Houston est allé jouer chez les Lakers, puis chez le Jazz, avant d’accueillir Boston et d’aller hier soir à Philadelphie. Le tout avec donc un résultat sans appel de quatre larges victoires, 105 points marqués en moyenne, 91 encaissés, avec des adversaires qui tirent en moyenne à seulement 39%.

Que peut-on tirer d’une série de victoires qui parait totalement logique sur le papier au premier abord ?

En premier lieu, que ce n’est pas si évident. Enchainer les victoires tranquilles en début de saison, face à des adversaires motivés à 100% et pressés de montrer leurs progrès en ce nouvel exercice n’est pas une tâche simple. Demandez aux équipes qui croyaient se payer une semaine de rentrée à l’aise et qui en ont bavé pour certaines (les Clippers par exemple, qui ont péniblement terminé leur série de 4 matches à la maison avec trois victoires), ou qui se sont complètement ratées pour d’autres (Denver ou Charlotte).

Il y a donc bien du positif à extraire de la première semaine des Rockets. Si il avait fallu parier sur une équipe capable de prendre ces matches par dessus la jambe et de se foirer d’entrée, Houston serait certainement revenu en tête de nombreuses fois. Cette équipe bordélique en attaque et paresseuse en défense faisait office de candidat parfait à la bourde face à des formations plus modestes et moins talentueuses.

Rien n’en a été, les Rockets sont arrivés parfaitement préparés, tout le monde connait son rôle et l’exécute parfaitement. Et c’est peut être là l’une des nouveautés intéressantes de ce Houston version 2014-2015. La saison dernière, Chandler Parsons ou Jeremy Lin tentaient trop souvent d’être les égaux des deux stars que sont James Harden et Dwight Howard. Ils mettaient en effet beaucoup plus l’accent sur leur jeu offensif en essayant de scorer à chaque touche de balle, qu’ils ne cherchaient à être complémentaires des deux franchise players. Pour l’instant, leurs remplaçants cette saison, Trevor Ariza et Patrick Beverley (qui a récupéré la majorité des minutes qu’il partageait avec Lin), ou Isiaiah Canaan (titulaire lors des deux derniers matches, car Beverley blessé) se sont montrés beaucoup plus à l’aise dans le jeu sans ballon que leurs prédécesseurs (Ariza notamment se gave à 3 points avec un 16/24). Ils sont en effet assez intelligents pour laisser les stars attirer les défenses et n’ont plus qu’à prendre position dans les espaces. Il en va de même pour Terrence Jones, qui gratte ses points au rebond offensif ou sur des tirs ouvert la plupart du temps. Le banc quand à lui est peu utilisé, Kevin McHale se contentant pour l’instant d’une rotation assez courte (8 joueurs ou 9 tout au plus dépassent les 18 minutes environ), mais est dans le même moule. Que des joueurs capables de profiter des espaces crées par Howard et Harden pour sanctionner les défenses un peu trop joueuses.

Cette nouvelle répartition inégale des tâches semble donc bien donner plus d’équilibre aux Rockets, mais il y a bien sur un revers de la médaille à cette option là.

Premièrement, cela rend l’équipe bien trop dépendante de ses deux contributeurs majeurs, James Harden et Dwight Howard. Sans surprise, ce sont eux qui vont devoir tirer Houston offensivement chaque soir et forcer les défenses adverses à rompre, grâce à leur habilité offensive individuelle. Kevin McHale a fait le choix d’appliquer des systèmes des plus simplistes, afin de donner une liberté totale de création à ses deux locomotives. Mais les soirs ou Houston jouera contre des adversaires capables de stopper ces deux là en un contre un, on risque de se gratter la tête du coté des Rockets devant l’absence de plan B.

Autre problème qui se pose à cette décision (ou cette tendance, pas sur que ça soit vraiment volontaire, mais en général quand on a James Harden dans son équipe, on veut qu’il ait tout le temps la balle en main), cela requiert de la part des “autres joueurs” d’accepter de se taper le rôle ingrat, en ne touchant presque jamais la balle, si ce n’est pour tirer dans la foulée. Ce qui demande une cohésion d’équipe parfaite et une volonté totale de sacrifice venant de la majorité des joueurs, pour satisfaire une minorité (deux joueurs ici). Et quand on voit certaines attitudes des deux “leaders” de la franchise vis à vis de leurs coéquipiers sur le terrain, on se dit qu’au premier accroc, la belle entente affichée jusque là pourrait bien s’effriter rapidement. Et c’est pas la peine de compter sur Kevin McHale, le directeur de centre aéré, pour taper dans les mains et dire à tout le monde de se la fermer. Car il faut bien souligner que James Harden et Dwight Howard font figure de petits rois à Houston, encore plus maintenant que les prétendants au trône, Lin et Parsons, sont partis. Le problème est qu’il faut une légitimité pour régner et ces deux là sont loin de l’avoir aujourd’hui. Harden ne défend toujours pas pour un sou (n’en déplaise à Daryl Morey) et laisse bien trop souvent ceux qui sont sensés rattraper ses erreurs défensives en galère, alors que Dwight Howard continue d’être ce gros bébé inconstant, capable de faire trois fautes en cinq minutes, ou de se manger une faute technique sur un coup de tête.

Il est donc difficile de savoir pour l’instant si Houston s’est contenté d’écrabouiller les insectes qui se sont présentés devant lui jusqu’ici, ou si l’équipe qui parait s’être affaiblit considérablement l’été dernier, est en fait en train de se trouver une identité et un équilibre. On devrait être fixé bien assez tôt, puisque de gros clients vont rapidement se présenter face aux Rockets, à commence par le leader de la Conférence Est, Miami, dès ce soir en Floride. Ensuite, ce sera les Spurs et les Warriors à la maison, avant d’enchaîner avec un barbecue à Mexico face aux Wolves, puis avec les Grizzlies ou les Mavericks dans la semaine qui suit. On verra Houston jouer cartes sur table et confirmer ou non son début de saison parfait, mais suspect, dans les semaines à venir.

Source Image : dystnow.com


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