Preview des San Antonio Spurs 2014-2015 : le ‘back-to-back’ pour rentrer dans la légende ?
Le 28 oct. 2014 à 18:17 par Giovanni Marriette
30ème et dernière preview, à quelques heures du grand départ de cette nouvelle saison. Logiquement, ce sont aujourd’hui les champions en titre qui viennent mettre fin à cet apéritif que l’on vous propose depuis maintenant un mois… Énormément de questions une fois de plus pour ces Spurs version 2014-2015, les mêmes que chaque année d’ailleurs… Trop vieux ou trop forts ? Back-to-back ou fin d’un cycle ? Envoyez la preview !
Que s’est-il passé l’an dernier ?
Un récital en 105 partitions. Une démonstration de gestion par Gregg Popovich et de talent collectif par absolument tous les joueurs du roster, même Matt Bonner. Des révélations (Patty Mills), des explosions (Kawhi Leonard) et la confirmation que le Big Three des Spurs appartient déjà à la légende de notre sport. Car si, après une saison régulière terminée avec 62 succès, les Mavericks ont pu faire suer le Pop et ses joueurs en allant titiller le futur champion au premier tour des PlayOffs grâce notamment à un tir venu d’ailleurs de Vince Carter, absolument personne ne pourra venir contester le talent offensif des Texans pendant la postseason… Pas même le Heat de LeBron James, complètement dépassé par la force de frappe de Duncan and co. lors des Finals. Une victoire en 5 matches et un titre qui auront eu le mérite de prouver au monde qu’après un échec aussi terrible en 2013, il était possible de se relever et de repartir au combat. Et avec peut-être une exécution offensive parmi les plus fluides de l’histoire de la ligue s’il vous plaît… Reste maintenant à savoir s’il est possible de faire mieux que la perfection… La réponse est évidemment oui car le plus dur quand on est au sommet est encore d’y rester, les Spurs sont d’ailleurs bien placés pour le savoir, eux qui n’ont jusque-là jamais réussi à enchaîner deux titres consécutifs… Et si c’était cette année ?
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Kyle Anderson (draft), le stress du back-to-back
- Ils s’en vont : la clim’ de 2014, toujours pas Tim Duncan
Vous connaissez tous l’adage “on ne change pas une équipe qui gagne”. Les Spurs repartiront donc au combat avec le même effectif que l’an passé, un rookie prometteur en plus et un Patty Mills en moins jusqu’au All Star Break. Apparemment, Gregg Popovich est trop vieux pour ces conneries. il n’est pas là pour accueillir des nouveaux, il est là pour gagner des titres le Pop’…
Effectif 2014-2015
- Meneurs : Tony Parker, Cory Joseph, Patty Mills
- Arrières : Danny Green, Manu Ginobili, Marco Belinelli
- Ailiers : Kawhi Leonard, Kyle Anderson, Austin Daye
- Ailiers-forts : Tim Duncan, Boris Diaw, Matt Bonner, Jeff Ayres
- Pivots : Tiago Splitter, Aron Baynes
En gras, le cinq majeur probable. Jeff Ayres peut jouer poste 5 et Tim Duncan aussi. Ginobili prend parfois la mène et Marco Belinelli ou Danny Green peuvent glisser poste 3 en cas de small-ball. Quant à Boris Diaw, il peut jouer aux 5 postes mais également s’occuper de la billeterie, des massages et des hot-dogs.
La question de la saison : Dernière séance pour Tim Duncan et/ou Manu Ginobili ?
On va se poser la question comme si c’était la première fois hein… Comme d’habitude “Timmy” et Manu peuvent parfois sembler en bout de course (enfin, surtout Manu pour être honnête), comme d’habitude les questions autour de leur fin de carrière resurgiront au moment d’entamer la postseason. Et si on aimerait imaginer une fin en apothéose pour ces deux génies de la balle orange, l’avenir leur appartient évidemment. Bien sûr qu’un back-to-back serait la conclusion parfaite pour clôturer la carrière des 2 futurs Hall of Famers, mais quand on voit le niveau affiché par Duncan la saison passée et ce que Ginobili est encore capable de faire dans les airs et derrière la ligne, on se dit que quelques années de plus ne seraient pas de trop pour nos yeux ébahis… Premier point obligatoire dans quelques mois…
Candidat à une légère déception : Cory Joseph
“CoJo” démarrera la saison comme back-up de Tony Parker, et cela jusqu’au retour de Patty Mills, indisponible à peu près jusqu’à fin janvier à cause d’une opération à l’épaule à force de canarder à longue distance… Et vu la forme étincelante du meneur aussie depuis un an, il sera difficile pour son remplaçant de faire aussi bien. Malgré tout, on n’attendra évidemment pas de Cory Joseph le même rendement non-plus. Car quand Patty Mills est connu notamment pour être un artificier hors-pair, le Canadien est davantage connu pour aller chercher le contact au milieu des grands, le tout couplé à une défense sur l’homme des plus agressives. Malheureusement, au moment d’avoir enfin un rôle vraiment important au sein du roster champion en titre, il se pourrait qu’on découvre que ce costume est justement peut-être un peu trop grand pour lui. En même temps, dur de passer derrière “Patoche”, et dur aussi de tenir la distance autour d’un effectif aussi exceptionnel. Cory sera vraisemblablement opérationnel pour assurer ses minutes mais on aura sûrement du mal à retrouver un joueur arrivant à s’imposer parmi les pions majeurs de l’équipe. A lui de nous faire mentir.
Candidat à la surprise : Kyle Anderson
Première chose : Kyle Anderson est ailier, le seul véritable poste 3 des Spurs avec Kawhi Leonard, et pourra donc postuler à un temps de jeu loin de la plupart des rookies de la ligue. Deuxièmement, son côté all-around (malgré ses 2m06, monsieur peut dépanner aux 3 postes extérieurs…) devrait seoir à merveille aux systèmes de Gregg Popovich, lui qui aime tant utiliser les pièces de son puzzle de différentes manières selon la victime l’adversaire du soir. Élancé et athlétique, le rookie sélectionné à la 30ème place par les Spurs sera cette année la seule recrue du “roster” et aura tout le loisir d’apprendre le métier au sein du collectif le plus abouti de la ligue. Réputé intelligent et bosseur (le contraire le fera de toute façon dégager au plus vite), l’ancien étudiant d’UCLA pourrait être l’une des très bonnes surprises de la saison des Spurs. Et si le rookie s’acclimate rapidement à son nouvel environnement, les ailes des Spurs pourraient prendre une envergure encore plus impressionnante. Le simple fait que ce soit possible est d’ailleurs hallucinant…
Meilleur et pire scénario possible :
- On y a cru toute la saison et l’exploit a finalement eu lieu. Les Spurs battent le record historique des Bulls en allant chercher une 73ème victoire lors du dernier match de la saison. Une démonstration exceptionnelle de maîtrise durant laquelle Gregg Popovich fera jouer ses 15 joueurs entre 14 et 24 minutes en moyenne et un roster qui verra 8 joueurs tourner à plus de 10 points. Les 3 premiers tours de PlayOffs sont une formalité puisque les Rockets et les Warriors sont sweepés vulgairement avant que les Clippers ne réussissent à prendre qu’un petit match à la bande à Parker. En finale, ce sont des Bulls tout juste victorieux de Cleveland qui se présentent à l’ogre texan. La série est moins bâclée que les précédentes mais ce sont bien les Spurs qui vont chercher le fameux back-to-back au soir d’un 6ème match ayant vu Tim Duncan aligner 34 points, 19 rebonds et 7 contres avant de fondre en larmes au moment de recevoir son trophée de MVP des Finales et d’annoncer sa retraite dans la foulée, en compagnie de Manu Ginobili. Les fans des Spurs se noient dans des larmes de bonheur et LeBron James demande à rejoindre l’équipe.
- Une saison terminée à bout de souffle, notamment à cause de la blessure de Tony Parker, l’ayant obligé à manquer une trentaine de matches au sortir de l’hiver. Les Clippers, le Thunder et les Warriors sont devant à l’Ouest et les PlayOffs s’annoncent compliqués pour une équipe vieillissante, lâchée par un Manu Ginobili fantomatique et un Tim Duncan qui joue sur une jambe. Memphis est battu en 7 matches au premier tour mais ce sont les Clippers qui se présentent en demi-finale de conf’. Blake Griffin, tout juste auréolé de son premier titre de MVP, fait la misère aux hommes de Pop, tournant sur la série à des moyennes faramineuses de 34 points et 13 rebonds. Les Spurs sont balayés en 5 matches par “Lob City” et une fois de plus, le doublé ne sera pas réalisé. Un rêve que ne vivront sans doute pas les fans texans de sitôt, Tony Parker ayant décidé de rejoindre les Knicks à l’annonce de l’arrêt de la carrière de Duncan, Ginobili, Matt Bonner et Gregg Popovich. La fin d’une époque.
Le pronostic de la rédaction : 60-22
Comme prévu, une grande partie des rédacteurs de l’équipe voit les Spurs confirmer leur superbe année 2014 et aller chercher pourquoi pas un historique 6ème titre. Un pronostic raccord avec celui de la majorité des observateurs, qui voient donc les champions en titre comme un potentiel grand favori à sa propre succession. Pas le prono le plus risqué de l’année, mais pas une certitude non-plus quand on voit la faim et la bave aux lèvres des Cavs, des Bulls ou des Clippers notamment. Cette année en tout cas, pour les Spurs, ce sera la chute ou l’Histoire, et avec un grand H…
Ça y-est, vous avez donc parcouru depuis un mois les previews de chacune des 30 franchises de la ligue. A vos marques, prêts, partez, le grand départ est prévu pour dans quelques heures…
Source image : Trashtalk