Preview des Nets 2014-2015 : la 20ème pour Kevin Garnett et gros défi pour Lionel Hollins

Les Nets sont la seule franchise à avoir perdu de l’argent sur la saison dernière notamment à cause d’un Barclay’s Center flambant neuf qui ne se révèle pas aussi rentable que prévu et, bien sûr, à une masse salariale astronomique (190 millions luxury tax incluse). Mikhail Prokhorov a renfloué les comptes sans sourciller mais il est tout de même en train de voir s’il ne peut pas revendre pour presque 5 fois plus que son prix d’achat. Entre temps, Paul Pierce a filé à Washington, Jason Kidd à Milwaukee et Lionel Hollins est arrivé pour tenter de faire enfin passer un cap à cet effectif bourré de qualités pendant que notre ami le “Gros Ticket” décidait de rester un an de plus afin écumer les parquets de la ligue pour la 20ème saison d’affilée.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Après un début d’exercice très laborieux (4-12), les Nets ont redressé la barre malgré la blessure – après seulement 17 matchs – de Brook Lopez qui n’a pas rejoué de la saison. Ils ont même démarré l’année 2014 par 10 victoires en 11 rencontres pour finalement finir à la 6ème place de l’Est avec un bilan de 44 – 38. En Playoffs, en dépit d’un Deron Williams toujours assez décevant mais grâce à l’expérience de Joe Johnson et Paul Pierce notamment, les Nets ont réussi à se débarrasser difficilement des jeunes et ambitieux Raptors dans une série qui est allée jusqu’au game 7. En demi-finale de conférence, Brooklyn n’a rien pu faire face au rouleau compresseur Miami et la saison des protégés de Jay-Z s’est arrêtée brutalement sans qu’ils n’aient pu réellement montrer quoi que ce soit.

Résumé des transferts de l’été

Ils arrivent : Jarrett Jack (Cavs), Bojan Bogdanovic (rookie, draft 2011), ~~Andrei Kirilenko (infirmerie, bout du banc)~~, Sergei Karasev (Cavs), Markel Brown (rookie), Cory Jefferson (rookie), Lionel Hollins (coach)
Ils sont partis : Paul Pierce (Wizards), Shaun Livingston (Warriors), Marcus Thornton (Celtics), Andray Blatche (Chine), Jason Kidd (coach, Bucks)

Pas de folie cet été pour les Nets en comparaison avec les deux inter-saisons précédentes. Billy King n’a pas été en mesure de retenir Paul Pierce ou Shaun Livingston et a dû accueillir avec un grand sourire les annonces de départ de Marcus Thornton et Andray Blatche même si ce dernier avait prouvé qu’il pouvait être utile. Au niveau recrutement, les Nets ont fait dans le “calme et raisonné”. Jarrett Jack est un bon remplaçant pour D-Will, il apportera du scoring en sortie de banc. Les autres arrivées sont des joueurs jeunes dont l’impact est encore incertain même le Croate Bogdanovic semble avoir les moyens de peser très rapidement dans le jeu et les rotations de Brooklyn. Mais clairement, le vrai gros changement à noter se situe sur le banc où l’arrivée de Lionel Hollins pourrait être le vrai point de départ d’une nouvelle ère pour les Nets.

Effectif pour 2014-2015

Meneurs : Deron Williams, Jarrett Jack, Marquis Teague, Markel Brown, Jorge Gutierrez (peut jouer 2)
Arrières : Joe Johnson (peut jouer 3), Alan Anderson (peut jouer 3)
Ailiers : Bojan Bogdanovic (peut jouer 2), Andrei Kirilenko (peut jouer 4), Sergei Karasev
Ailiers-forts : Kevin Garnett (peur jouer 5), Mirza Teletovic (peut jouer 3), Cory Jefferson, Wilie Reed
Pivots : Brook Lopez, Mason Plumlee (peut jouer 4), Jerome Jordan

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

A noter que Bojan Bogdanovic est pressenti dans le 5 majeur principalement au détriment de Kirilenko dont la santé fragile et la polyvalence défensive correspondent bien au défaut et aux qualités d’un joueur sortant du banc que le coach peut utiliser différemment en fonction des matchs, des situations. Bogdanovic possède un gros talent offensif – notamment au shoot – ce qui va être intéressant vu qu’Hollins veut faire jouer les Nets avec deux “grands”.

Question de la saison: Lionel Hollins peut-il faire de ces Nets un outsider sérieux ?

Image : africatosports.com

Lionel Hollins a 60 ans, il développe son expérience du monde du coaching depuis 1985. Il a été assistant en NBA aux Suns et aux Bucks et a également été coach des Grizzlies aussi bien à Vancouver (99/2000) qu’à Memphis (en 2004) avant de vraiment se voir confier le destin de ce mêmes Grizzlies sur du plus long terme (de 2009 à 2013). Lionel Hollins a toujours réussi à tirer le maximum de son roster pendant ces quatre années-là avec trois qualifications consécutives pour les Playoffs dont une campagne qui mènera les Grizzlies jusqu’aux premières finales NBA de leur histoire. Tout ça pour dire que Lionel Hollins pourrait bien être LE bon coach pour cette équipe des Nets qui ne manque pas de talents et d’expérience. Une équipe très bien armée pour défendre dur et proposer de bons systèmes sur attaque placée ce qu’Hollins apprécie et sait parfaitement mettre en place. Les vétérans comme Deron Williams, Joe Johnson ou Brook Lopez sont d’excellents titulaires NBA quand ils évoluent à leur niveau. Autour, il y a pas mal de jeunes joueurs prometteurs et les deux vieux briscards que sont Kevin Garnett et Andrei Kirilenko. Si Lionel Hollins parvient à insuffler aux Nets ce qu’il avait insuffler aux Grizzlies, Brooklyn pourrait en surprendre plus d’un et son coach pourrait enfin montrer quel excellent meneur d’homme il peut être !

Candidat saison décevante : Mirza Teletovic

Image : Tom Szczerbowski-USA TODAY Sports

Le simple fait que Lionel Hollins semble vouloir introniser Bojan Bogdanovic en tant que titulaire au poste 3 n’indique rien de bon pour le temps de jeu du Bosnien qui va souffrir de la densité du choix qu’a son coach sur le poste d’ailier et celui d’ailier-fort. Le Russe Andrei Kirilenko lui passera certainement devant sur les deux postes. Alan Anderson est également candidat à des minutes sur le poste 3. Sur le poste 4, Hollins aura des options avec des joueurs de plus grande taille comme Kevin Garnett, bien sûr, mais aussi Mason Plumlee ou Cory Jefferson. Teletovic est un excellent shooteur mais il n’est pas très fort en défense et assez inutile au poste bas offensif. Pas le genre de joueur à qui Hollins va donner beaucoup de temps de jeu ce qui pourrait l’empêcher de continuer sur la lancée correcte de fin de saison dernière.

Candidat sérieux pour la surprise la renaissance : Deron Williams

Image : Alex Trautwig/Getty Images

On aurait pu parler de Brook Lopez en candidat sérieux à l’envol avec un coach comme Hollins mais l’annonce récente d’une douleur au pied (encore) – qui va l’empêcher de participer au jeu pendant au moins deux semaines et peut-être le contraindre à manquer quelques matchs de début de saison – n’augure rien de bon pour le pivot aux fragiles petons. Pourtant quand on voit ce qu’Hollins a fait de la paire Gasol – Randolph en tant que pilier de son équipe des Grizzlies, on se dit qu’avec Garnett – Lopez, il y a moyen de faire quelque chose dans un autre style mais très intéressant également. Bref, du coup, le choix se porte vers Deron Williams qui sort de sa moins bonne saison statitique (14 points, 6 passes décisives) depuis sa saison de rookie ! D-Will, ce meneur tout aussi technique que puissant, n’arrive pas à retrouver le niveau qui était le sien à Utah quand il était un des trois meilleurs meneurs de la ligue. Cette année, Deron n’aura pas d’excuses. Il doit se maintenir en bonne forme physique et il aura les clés du camion dans un style offensif qui lui conviendra parfaitement. A lui d’adhérer à la philosophie de son coach, de se faire violence en défense et d’appliquer en attaque. Williams a 30 ans, c’est un bon âge pour renaître en NBA.

Meilleur et pire scénario possible

La méthode Hollins prend tout de suite. Deron Williams se motive en défense, dirige à merveille l’attaque léché des Nets et tourne à 18 points et 10 passes décisives. Brook Lopez se fait greffer deux nouveaux pieds (incassables) et fait la misère à tous les pivots de la ligue tout en suivant les consignes de son coach qui lui a demandé de muscler son jeu. Joe Johnson est toujours aussi clutch, Bogdanovic a en fait beaucoup plus de talent que ce qu’on pouvait même espéré, Kirilenko reste en bonne santé et s’occupe de museler le meilleur joueur adverse soir après soir. Bref, Brooklyn est très difficile a joué et finit la saison autour des 60 victoires et avec la 2ème place de l’Est. En Playoffs, Kevin Garnett – qui s’est tranquillement économisé toute la saison – sort de sa boîte, ouvre sa grande bouche et guide cette équipe pleine de talents. Les Hawks se font sweeper au premier tour, les Cavs de LeBron s’inclinent 4-2 en demi-finale et, en finale de conférence contre les Bulls, nous retrouvons une série tendue, très physique et extrêmement accrochée que seul l’Est peut nous proposer. Le duel D-Will vs D-Rose est hallucinant, Jimmy Butler et Joe Johnson se livrent une bataille dantesque sur les extérieurs pendant que les paires d’intérieurs Garnett – Lopez et Gasol – Noah nous offrent un combat digne d’un Knicks vs Pistons vers la fin des années 90… Le genre de série qui redonnerait une bonne fois pour toute du crédit à la conférence Est et positionnerait le Brooklyn de Lionel Hollins parmi les équipes que personne ne veut jouer.
Brook Lopez ne joue que 23 rencontres dans toute la saison, Kevin Garnett est bel et bien cramé, aucun joueur n’a le niveau pour tenir le poste 3 et Deron Williams emménage au-dessus du meilleur kebab de tout Brooklyn en dépit des recommandations de son médecin qui trouve que 123kg n’est pas le poids de forme du meneur… Le pauvre Lionel Hollins fait de son mieux mais il ne peut pas non plus réaliser des miracles si les joueurs ne mettent pas un peu du leur. Les Nets terminent la saison régulière avec 42 victoires à la 7ème ou 8ème place de l’Ouest et se font démanteler par Cleveland ou Chicago au premier tour de Playoffs. Kevin Garnett part en retraite sur cette note très négative, Beyonce refuse désormais de venir au Barclay’s Center, Mikhail Prokhorov, excédé, vend la franchise qui vire Lionel Hollins et le remplace par Vinny Del Negro.

Pronostic de la rédaction : 49 victoires – 33 défaites

Les pronostics de l’équipe TrashTalk varie entre 45 et 52 victoires mais la plupart sont très proches de 50. En clair, nous voyons les Nets faire une meilleure saison que la dernière grâce notamment au coaching de Lionel Hollins et également au fait que l’équipe sera moins sous le feu des projecteurs car les Cavs de LeBron James et les Bulls de Derrick Rose vont retenir toutes les attentions. Ils vont donc pouvoir travailler et progresser tranquillement. De toutes façons, cela va déjà être tellement triste de voir KG faire son dernier round, autant lui prévoir une sortie par la grande porte…

Source image couv’ : TrashTalk