Softy Max : Brook Lopez doit se faire violence pour éviter la fessée
Le 07 oct. 2014 à 17:45 par Ludovic
Blessé presque l’essentiel de la saison dernière, Brook Lopez a vu Lionel Hollins s’installer aux commandes des Brooklyn Nets. Et ce n’est toujours pas ce coach là qu’il risque d’impressionner.
Plus talentueux que Robin, Brook ne peut cependant pas se vanter d’être plus dur que son frère. Les entraineurs des Nets ont eu beau se succéder depuis son arrivée il y a 6 ans, aucun d’eux n’a réussi à faire du pivot un guerrier des raquettes. Réputé soft, il n’a par exemple jamais atteint le seuil de 9 rebonds de moyenne en une saison, pour ce qui constitue sans doute un de ses plus gros points faibles. Cette statistique, si elle nécessite dans un sens une certaine science, est surtout affaire de taille et de sens de l’abnégation. Sachant que le gaillard fait 2m13 pour 125 kgs, on vous laisse deviner où ça pêche.
Le produit de Stanford semble mal répondre à la pression. Lorsque l’ancien coach Avery Johnson exerçait du côté de Brooklyn, il n’hésitait pas à lui sortir un peu d’amour vache – “Je rêve du jour où mon pivot captera 10 rebonds” – et ça, Brook avait du mal à le gérer. Certains consultants estimant même que cet “acharnement” le faisait régresser. Un peu trop soft ? Sans aucun doute.
Quand les Nets ont embauché Lionel Hollins – considéré comme une personne qui n’hésite pas à être honnête et à vous sortir vos quatre vérités, quitte à ce qu’elles soient dures à entendre – on avait peur pour le petit Brook. Lorsque les journalistes ont lancé le coach sur quels points il souhaitait voir son pivot s’améliorer, il n’a pas hésité à pointer du doigt ses faiblesses :
Être plus agressif, être plus dur, prendre plus de rebonds. Juste être une vraie force à l’intérieur. Quand vous faites 2m13 et 125 kilogrammes, j’aimerais que vous soyez une force. J’aimerais que tous nos gars soient comme ça – être plus dur, plus agressif, être un intérieur. Si vous êtes un intérieur, un grand, vous devez contrôler la peinture, et seulement après jouer extérieur.
Attention, on ne va pas cracher sur lui : Lopez est un très bon joueur. S’il avait été blessé au bout de 17 rencontres l’an dernier, il tournait tout de même à 20,7 points de moyenne à 56%, 6 rebonds et 1,8 contre. De belles statistiques, qui pourraient être bien meilleures s’il décidait de se faire violence sur certains points : le rebond, et le jeu intérieur. Ce qui signifie prendre sa position, batailler, et arrêter de prendre des jumpers extérieurs comme un arrière. Le basketball a toujours tendance à être plus dur envers les joueurs dotés d’une certaine taille, et Brook Lopez en subit les conséquences.
Dimanche, une passe foireuse du pivot s’est transformée en turnover et a provoqué l’ire de Lionel Hollins, qui a carrément stoppé l’entraînement. Il faut dire que sur les passes, Brook n’est pas non plus transcendant : les deux dernières saisons, il n’a même pas atteint une passe décisive par rencontre. La parole à coach Hollins, parce qu’on ne voudrait pas l’énerver :
Si vous voulez faire un run en PlayOffs, vous devez agir maintenant. Vous ne pouvez pas attendre d’y être et de décider de changer. On doit décider qui on veut être et construire en ce sens dès le training camp. Cela requiert d’être psychologiquement dur, d’être concentré, de comprendre que lorsque vous récupérez le ballon et que vous vous retournerez, il y aura quelqu’un sur vous.
En jouant contre de mauvaises équipes, ça peut le faire. Mais si vous commencez à me parler de PlayOffs et d’avancer, c’est le genre de choses sur lesquelles vous devez vous améliorer afin de gagner.
Deron Williams a également décidé de participer à la conversation. Dans le roster actuel, il est le joueur qui connaît le plus Lopez, et il le pense capable de trouver un certain équilibre offensif :
Brook doit apprend comment utiliser sa taille à son avantage. Je ne pense pas que coach Hollins lui dise “Brook, ne shoote jamais de jumper”, parce que ça voudrait dire lui retirer quelque chose à quoi il est très bon. Mais je pense qu’il veut que Brook s’établisse comme une force au poste bas, et je pense qu’en tant qu’équipe, nous en avons besoin. C’est quelque chose qui nous a manqué l’an dernier.
Si même D-Will le dit, c’est que ça doit être vrai. Brook Lopez a donc moins d’un mois pour rattraper ses cahiers de vacances qu’il a du oublier cet été. Apprendre la dureté en ce court laps de temps, ça doit quand même être chaud. Enfin, Lionel Hollins a tellement l’air motivé qu’on ne peut se diriger que vers deux solutions. La première serait de voir Brook prendre un peu de méchanceté avant novembre. La seconde ? Le retrouver, pleurant, en position fœtale dans les douches du Barclays Center. On aura la réponse très bientôt.
Source article : NY Daily News
Source image : redrockbasketball.com