Preview des Kings 2014-2015 : bon, c’est fini “Boyz’n The Hood” ?

Le 03 oct. 2014 à 17:54 par Nathan

Nous chez TrashTalk, vous savez qu’on aime bien les joueurs différents, un peu décalés, qui ne se prennent pas trop au sérieux. Vous savez, les individus trop plats, trop stables, trop transparents, c’est parfois un peu chiant. On préfère le mouvement du bassin de Lance Stephenson, les “Big Balls” de Nate Robinson, les pétages de plombs de Metta World Peace. Et de ce point de vue, la NBA a l’immense gentillesse de nous offrir, depuis plusieurs saisons, un condensé tout cela, une magnifique équipe, un effectif rempli de joueurs fabuleux, une merveille de petite entreprise : les Sacramento Kings.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Dans le monde des Kings de Sacramento, chaque salarié 1/n’a jamais été à l’école 2/ aime particulièrement tout ce qui est baston, castagne, trash-talking en jonglant avec trois mots de vocabulaire et 3/ en combinant les deux point précédents, joue au basket d’une manière que l’on peut qualifier de primitive. On se doute bien qu’avec de tels attributs, l’expression “une saison normale” n’a pas de sens pour la petite troupe de Sacramento. 82 matches, c’est trop pour les Kings, beaucoup trop : eux n’ont pas l’air de s’amuser, mais nous, ça nous amuse beaucoup. La saison dernière c’était 28 victoires pour 54 défaites,  378 coquards, 48 pneus crevés et 16 fautes techniques pour DeMarcus Cousins. On n’aime pas sortir de chez soi à Sacramento (11-41 à l’extérieur), et on n’aime pas non plus quand les étrangers font comme chez eux à la Sleep Train Arena. Rudy Gay débarque en provenance des Raptors et doit faire face aux calembours de ses petits camarades qui, dans le vestiaire, ne lui font pas oublier qu’il s’appelle Gay. Des ruses, des mouvements vils et médiocres, des coups par derrière : voilà le lot quotidien orchestré par coach Mike Malone qui, comme vous pouvez le constater, a lui aussi un nom de gangster.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Nik Stauskas, Sim Bhullar, Deonte Burton, Ramon Sessions, Darren Collison (Clippers)
  • Ils s’en vont : Aaron Gray , Isaiah Thomas (Suns)

Heureusement ! heureusement qu’il y a eu des transferts ! La grosse perte d’Isaiah Thomas, qui a des coucougnettes dont la circonférence est inversement proportionnelle à sa taille (1m75, vous imaginez la tronche des bijoux), ne doit pas faire oublier qu’en les personnes de Nik Stauskas et Darren Collison, Sacramento récupère des joueurs a priori un minimum sérieux. Le premier est rookie avec la tronche d’un thésard en droit administratif ; le deuxième a gagné ses galons en qualité de backup de Chris Paul : et autant vous dire qu’avec CP3, vaut mieux la boucler et pas perdre la balle. Le gros Sim Bullard équilibre le taux de masse graisseuse dans la raquette des Kings, fortement abaissé à cause du départ d’Aaron Gray. C’est à peu près tout, mais c’est déjà pas mal.

Effectif 2014/2015

  • Meneurs : Darren Collison, Deonte Burton, Ray McCallum, Ramon Sessions
  • Arrières : Ben McLemore, Nik Stauskas, Trey Johnson
  • Ailiers : Rudy Gay, Derrick Williams, Omri Casspi,
  • Ailiers-forts : Jason Thompson, Carl Landry, Reggie Evans, Eric Moreland,
  • Pivots : DeMarcus Cousins, Sim Bhullar, Ryan Hollins

En gras, le cinq majeur probable.

Question de la saison : DeMarcus Cousins peut-il passer sous la barre des 10 fautes techniques ?

Plus personne ne t’écoute DeMarcus, plus personne. Tu es seul, SEUL. (source : NBC Sports)

La grande figure des Kings, c’est lui. Depuis 2010 et son entrée dans la ligue, il est devenu l’emblème du joueur qui pète régulièrement les plombs. Bon, il faut avouer que maintenant, les arbitres partent avec un a priori à l’égard du petit DeMarcus, qui n’est pas méchant, bien au contraire. Simplement, comprenez qu’il n’aime pas quand on ne lui siffle pas ce qu’il veut : il est humain que voulez-vous. Et puis, comme c’est quelqu’un d’honnête, eh bien il le dit à ceux qui sifflent. Honnête et humain : voilà une jolie manière de résumer l’esprit de DMC et des Kings dans leur ensemble. Honnête et humain, oui oui.
Mais sachons aussi que ça lui bouffe la vie, au petit DeMarcus : se sentir persécuté quand on est juste craint est un sentiment qui l’accompagne depuis son plus jeune âge. Alors il les accumule, les fautes techniques, les éjections. Quand une faute technique est sifflée contre lui, ça devient un ballet de poésie, de noms d’oiseaux, de torse bombé ; on raconte même que les plus grandes pointures du hip-hop guettent patiemment ces situations pour prélever, dans la source ultime de la punchline, une ou deux perles linguistiques. Sa danse à lui, elle n’est pas avec un ballon, mais en face d’un arbitre. Il bouge, il gesticule, il crie : c’est de l’art contemporain.  On pourrait sortir un papier uniquement pour décrire les processus mentaux à l’œuvre dans le petit cerveau du petit DeMarcus qui, sans aucun doute, doit être très spécial. Car la vie basket ne se déroule pas trop mal en dehors de ce léger petit souci de comportement  – c’est même carrément dans le top 3 des pivots : 22,7 points (à 49%…!), 11,5 rebonds, 3 passes, 1,5 contres et 1,3 interceptions par match. Et preuve que notre question est pertinente : DMC lui-même se l’est posé, avec un défi de 5 fautes techniques maximum ; on est juste plus réaliste. Et imaginez s’il relève le défi ? Peut-être que tout le monde suivra le mouvement.

Candidat sérieux au transfert : Mike Malone ? Le pharmacien du coin ?

Michael Malone - Denver Nuggets v Sacramento Kings

“DeMarcuuuuus ! Recrache cette oreille, recrache tout de suite cette oreille !”(source : zimbio.com)

C’est injuste,  oui on sait. Le gars a été embauché parce qu’il était CPE dans un lycée ZEP avant de se lancer dans le basket. Une compétence nécessaire mais malheureusement insuffisante. Car il faudra plus que quelques mots dans le carnet pour se faire respecter des Reggie Evans, DMC ou autre Rudy Gay. En osant s’égarer dans une comparaison moins hasardeuse qu’elle en a l’air, pour se faire une idée de la galère dans laquelle est plongé Mike Malone, prenez NWA, imaginez-les tous ensemble dans une salle de classe de première, et mettez Super Nanny dans le rôle du prof. Non, c’est bien ce que vous pensez: un combat perdu d’avance. Oui, c’est injuste de taper sur le pompier quand on devrait fustiger les pyromanes. Mais précisément, cette fois le pompier n’a plus le droit à l’erreur. Avec un effectif remanié, coach Malone pourra-t-il réussir à devenir (enfin) un véritable coach de basket-ball ? Super Nanny deviendra-t-elle Pascal le grand frère ? C’est possible, mais attention : si Sac’Town tombe encore sous la barre des 30 victoires, c’en est fini de Mike Malone.

Candidat sérieux pour la surprise : Ben Mclemore

Ben McLemore

Combinaison du  shoot de Ray Allen et de la détente de Gerald Green : on exagère un tantinet mais  avouons que le potentiel laisse rêveur. Trop irrégulier la saison dernière (8,8 points, 2,9 rebonds, 1 passe à 37%), l’ancien Jayhawk de Kansas reste un arrière extrêmement talentueux. Visiblement, il a taffé comme un mort de faim tout l’été pour prendre de l’avance sur ses petits camarades qui, en général, en profitent pour prendre le soleil et boire des mojitos. Attention toutefois, car Nik Stauskas aura aussi du temps de jeu, et comptera bien montrer qu’on a pas besoin d’être tatoué pour intégrer le cinq majeur de Sacramento. On attend la surprise, mais pas trop quand même : on est chez les Kings, souvenez-vous.

Meilleur et pire scénario possibles

  • Le meilleur scénario ? DeMarcus Cousins suit un traitement révolutionnaire à base d’opium et de feuille basilic, et commence à devenir le pivot dominant qu’on attendait tous. Il gagne ses galons de All-Star et devient un leader vocal dans le vestiaire. Il parvient à convaincre tout le monde de ne plus se moquer de Rudy Gay ; son association avec lui commence à porter ses fruits. Nik Stauskas finit sa thèse en droit administratif et apporte sa rigueur de juriste avec une bonne régularité au shoot. Le reste de l’effectif se transcende et permet à Mike Malone d’afficher un bilan honorable de 37 victoires-45 défaites. Ben Mclemore reste titulaire et passe la barre des 10 points par match. Une vraie équipe est née. De bonne augure avant le déplacement dans la nouvelle salle prévue pour 2016.
  • Le pire ? Une déferlante de violence, de haine et de barbarie. C’est tellement salle que la NBA elle-même en est éclaboussée. Le scandale Donald Sterling, c’était Mémé coincée dans l’ascenseur à côté de ça. Une semaine avant le début de la saison, DeMarcus Cousins pète le plus gros câble de sa carrière et mord son coach à l’entrainement quand celui-ci a voulu lui expliquer les bienfaits du pick-and-roll. Mike Malone tombe en dépression et prend en otage Adam Silver, le patron de la NBA. Ses revendications sont claires : protection 24h/24, 7 jours sur 7 ; mise en place d’un détecteur de métaux à l’entrée de la salle d’entrainement et de la Sleep Train Arena ; réévaluation du salaire avec obtention d’une prime de risque et de dangerosité du travail. Ses revendications sont très mal perçues, même moquées, par l’ensemble des têtes pensantes et des propriétaires de la NBA. Mike Malone devient lui-même la cible de moqueries ; on le traite de mauviette, de poule mouillée. Rudy Gay, porté par les souvenirs des brimades de ses camarades, prend le parti de Mike Malone. Nik Stauskas rejoint le clan des pro-Malone. De l’autre côté, DMC devient le leader d’un groupuscule terroriste au sein de la Grande Ligue. Le scandale durera si longtemps qu’il faudra l’intervention de Barack Obama himself pour calmer tout le monde et commencer la saison. Entachée de tout un tas de faits divers, brisée dès le début par une pré-saison catastrophique, l’année des Kings les verra établir un superbe bilan de 10 victoires – 72 défaites ; les 10 matches gagnés étant ceux où le groupe était au complet, les autres étant perdus d’avance à cause des multiples suspensions infligée aux joueurs – preuve, s’il en fallait une, que l’effectif des Kings est bon, mais vraiment trop con.

Le pronostic de la rédaction : 29-53

Le pronostic final de l’équipe des rédacteurs n’est pas surprenant. En moyenne, on ne voit pas une bande de tarés comme les Kings être capable de passer la barre des 30 matches gagnés. Les plus cartésiens ont prévu un bilan avec 25 victoires ; les plus gentils, qui sont bizarrement aussi ceux dont un (au moins) des membres de la famille est atteint de déficience mentale, ou qui fréquentent le milieu de la santé, voient Sacramento accrocher les 32 victoires. Un membre a même été jusqu’à miser sur 33 matches gagnés ! A l’heure où s’écrivent ces lignes, l’individu susnommé est sous assistance médicale. En espérant que les Kings lui donnent raison. 


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