Espagne – Brésil : Pau Gasol et l’armada espagnole tranquilles devant leur public

Le 02 sept. 2014 à 00:07 par Clément Hénot

Encore un choc dans ce Groupe A qui n’en manquera décidément pas. Le Brésil se déplace à Grenade pour y affronter l’hôte espagnol, et au delà d’une belle affiche de ce Mondial, c’est également un duel de raquettes en béton made in NBA qui nous a été offert ce jour à 22h, mais à ce petit jeu là, ce sont les frères Gasol et Ibaka qui gagnent 82 à 63 face aux tignasses de Nenê et Varejao, puis Tiago Splitter.

D’entrée de jeu, l’équipe d’Espagne a sorti l’armada devant son public pour creuser d’entrée de jeu un écart conséquent à coups de 3 points de Juan Carlos Navarro, tout juste revenu de sa séance d’UV, ou encore à coups de dunks de la fratrie Gasol, Rudy Fernandez se met également au diapason et rentre ses shoots. Toute cette belle machine orchestrée par Ricky Rubio place le Brésil dans une position délicate d’entrée de jeu, d’autant plus que Tiago Splitter et Nenê Hilario, décidément toujours aussi stock, sont bien cadenassés par leurs adversaires, et que Leandro Barbosa est resté dans les starting-blocks. Pour ne rien arranger à tout ça, les brésiliens ratent tous leurs lancers-francs pendant que l’Espagne récite son basket comme un gosse qui révise ses verbes irréguliers d’anglais. Il faudra un shoot au buzzer de Taylor pour garder un minimum de confiance chez les brésiliens. 30 à 14 après 10 minutes de jeu.

Mais un léger sursaut d’orgueil du Brésil conjugué à un passage à vide de la défense espagnole qui faisait pourtant un boulot remarquable va redonner un semblant de suspense à ce match. Barbosa entre enfin dans ses pompes et lance le moteur, il va inscrire 5 points qui remettront le Brésil sur de bons rails à 11 points, bien aidé par une équipe qui a enfin compris qu’elle devait mettre ses free-throws pour espérer revenir dans le game. Mais le très pileux Sergio Rodriguez se chargera vite de calmer les ardeurs des cariocas à l’aide de quelques mid-range shots bien sentis et d’une bonne intelligence de jeu, bien imité par Sergio Llull, l’homme au nom symétrique. Et c’est ensuite toute la défense ibérique qui se remet en marche, portée par un public chaud bouillant. Pau Gasol se permettra même de bâcher Nene Hilario, presque imité par Serge Ibaka qui commettra toutefois une faute. Le Brésil rejoint un peu l’Espagne, mais n’est pas assez menaçant : le score est de 44 à 32 lorsque les protagonistes sont invités à rejoindre les vestiaires.

D’autant plus qu’à l’aube du troisième quart-temps, vous ne savez pas encore qu’un certain Pau Gasol va soudainement se fâcher tout rouge et se permettra même d’enchaîner les bombes à longue distance pour inscrire 11 points en 1 minute 30, le tout sans sauter ou presque. Oui oui, on parle bien de Pau Gasol, ce type critiqué de toute part, annoncé dans 9 rumeurs sur 10 et qui est actuellement moins payé que Kendrick Perkins ou Roy Hibbert. Le futur Bull creuse un écart qui s’avère déjà définitif pour sa formation, les efforts de Leandrinho, et les improbables hooks d’Anderson Varejao seront très probablement vains. Navarro, qui n’avait pas eu besoin de se montrer plus que ça, commence également à enchaîner. Heureusement, Serge Ibaka nous redonne une raison de sourire avec cet énorme sous marin en fin de troisième quart-temps, l’effet OKC probablement.

Le Brésil, retombé dans ses petits travers, continuera de subir jusqu’au coup de sifflet final les assauts des espagnols qui envoient leur banc finir le travail, même ce jeunot d’Abrines, et ce boucher de Felipe Reyes fouleront le parquet. Le Brésil a fait avec les moyens du bord, mais il ne pouvait rien face à cette Espagne shootant à 54% à 2 points et 46% de loin. Avec 26 points à 11/15 et 9 rebonds Pau Gasol aura régalé son monde.

Et le pire, c’est que les brésiliens, sans avoir été étincelants, auront tout donné et n’auront pas démérité face à l’ogre espagnol, seul véritable adversaire de la Team USA dans la quête du titre. Prochaine étape pour les espingouins : les Bleus, ces derniers savent désormais à quoi s’attendre, l’Espagne ne leur fera pas de cadeaux, encore moins après leur défaite l’an dernier à l’Euro.

source image : globo.com


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