Tensions à Chicago : les Bulls ne voient pas toujours la vie en Rose
Le 01 août 2014 à 11:50 par David Carroz
Avec une free agency et une draft saluées par les observateurs, les Bulls ont repris du poil de la bête après deux saisons difficiles sans Derrick Rose. L’ambition est de retour et le moral au beau fixe. Enfin, devrait l’être car le “Chicago Sun-Times” a fait état de tensions entre le franchise player chicagoan et son front office. Le propriétaire Jerry Reinsdorf les a réfutées d’un communiqué alors que D-Rose lui reconnait que s’il y a pu avoir des incompréhensions, ce n’est plus d’actualité et tout le monde doit être concentré sur le titre.
Tout est donc partie d’un article de Joe Cowley du “Chicago Sun-Times”. Selon lui, des tensions sont apparues car Derrick Rose laissait son entourage charger la franchise de l’Illinois. Entre son frère Reggie qui critiquait en 2013 le recrutement des Bulls et le désamour entre son agent B.J. Armstrong et le Vice-Président des opérations basket John Paxson, de telles rumeurs ont régulièrement alimenté la conversation durant la convalescence du meneur. Mais cette brouille aurait atteint son point culminant cet été quand Rose a une fois de plus refusé de prendre part au processus de recrutement d’une star et plus particulièrement de Carmelo Anthony. Le front office aurait été très irrité de voir leur star zapper un dîner avec l’ailier des Knicks organisé par l’équipe au début du mois. Jusqu’ici, rien de surprenant puisque Derrick a toujours affirmé qu’il ne jouerait jamais les recruteurs.
Mais les événements ont pris une autre tournure quand il s’est montré beaucoup plus entreprenant avec Pau Gasol, demandant son numéro de téléphone mais aussi en l’incitant à rejoindre l’Illinois.
Pau Gasol est quelqu’un avec qui je savais que je pourrais jouer. Vous pensez à Pau, maintenant à l’Est, ce qu’il va être capable d’accomplir avec notre façon de jouer, la façon dont nous balançons la balle au poste. Cela peut être grand. – Derrick Rose.
De quoi énerver les Bulls qui espéraient grandement faire venir Melo pour la saison prochaine. Mais en regardant le recrutement qu’ils ont pu effectuer en dépensant moins d’argent sur un seul joueur, difficile de dire que la préférence de Derrick Rose soit si stupide. Quoiqu’il en soit, le meneur reconnait qu’il sait que tout n’a pas été… rose entre son camp et la franchise.
Je sais qu’il y en a eu [des tensions]. J’ai entendu que certaines personnes étaient énervées. Je suis content de ne jamais l’avoir vu moi-même. Je ne veux pas voir ça. D’une certaine façon je me demande d’où cela venait car il me semblait que dès que j’étais dans le coin, tout allait bien. Cela me gênait parce que quand je n’y étais pas, j’entendais de certaines personnes que ce n’était pas le cas. – Derrick Rose.
Devant un tel remue-ménage, le propriétaire des Bulls lui-même est monté au créneau, ne voulant pas laisser partir en vrille la belle intersaison de sa franchise qui nourrit beaucoup d’ambitions pour 2014-15. Par un communiqué, il a clairement fait comprendre au journaliste qu’il n’avait pas apprécié sa plume et son article.
Je suis déconcerté par l’irresponsabilité du reportage dans le Chicago Sun-Times suggérant qu’il y ait quoique ce soit s’approchant d’un désaccord ou de troubles entre le front office des Bulls, le coaching staff et Derrick Rose ou quelqu’autre joueur des Bulls. Au contraire, je ne peux pas me souvenir d’une période où l’organisation ait été aussi concentrée, optimiste et en cohésion. Je pars donc du principe que toutes autres suggestions sont délibérément faites pour saper les buts et objectifs, l’esprit et la réputation des Chicago Bulls. Je suis très déçu que des sources anonymes ainsi que des hypothèses et des citations totalement inexactes puissent être utilisées pour créer des frictions inexistantes. Le reportage est totalement sans base ou fait. C’est de la pure fiction malveillante. – Jerry Reinsdorf.
Pas content le proprio, ce qui est compréhensible quand son équipe semble pouvoir revenir sur le devant de la scène. Pour autant, les rumeurs de désaccord entre le camp Rose et le front office des Bulls ne datent pas d’hier, et le franchise player a reconnu lui même quelques incompréhensions. Mais celles-ci appartiennent au passé et le MVP 2011 ne s’en formalise pas.
J’ai l’impression que tout le monde a un but, du front office jusqu’à la base de la franchise. J’ai l’impression que finalement tout le monde communique avec tout le monde. C’est tout ce dont nous avons besoin. Quand vous pensez aux équipes championnes, ils disent que la communication et avoir un but sont la recette. Vous mettez de côté le reste et vous rendez les choses faciles. – Derrick Rose.
Finalement, rien de bien nouveau. Les Bulls n’ont jamais eu de problème avec leur franchise player, mais plus avec son entourage qui n’hésite pas à critiquer l’organisation, quand le meneur ne rentre jamais dans ce jeu. Parfois trop taiseux certes dans ces situations, il a peut être alimenté ces rumeurs en ne prenant pas la parole. Sans compter que ses blessures ont certainement provoqué beaucoup de crispation au sein de la franchise mais aussi pour lui, ce qui n’a pas aidé à calmer les tensions. Ni les Bulls, ni Derrick Rose ne pouvaient être dans le meilleur des états d’esprit pendant qu’il était sur la touche.
Rose est là pour aider Chicago à gagner sur le parquet, point. Il semble prêt à le faire dès la saison prochaine, et dès que les hommes de Thibodeau remporteront des matchs, les aléas extra sportifs disparaitront, du moins jusqu’à une série de défaites. Derrick Rose n’est pas la première star dont l’entourage est critiqué et source de problèmes. À lui de faire taire les critiques en redevenant le leader technique d’une équipe candidate au titre. Et tout le reste ne sera que Bull(s-)shit.
Source : NBC Sports
Source image de couverture : Charles Rex Arbogast via Bleacher Report