Paul Pierce et Vince Carter : l’âge de raison et des choix intelligents

Le 14 juil. 2014 à 20:56 par Alexandre Martin

C’était il y a 16 ans, lors de la draft 1998, Michael Olowokandi était choisi en numéro 1 par les Clippers. On ne peut pas dire que ce pivot ait fait une grande carrière mais, non loin derrière lui, deux immenses joueurs NBA furent sélectionnés pour entrer dans la Grande Ligue : Vince Carter en 5ème position et Paul Pierce en 10ème.

“Vinsanity” a aujourd’hui 37 ans et “The Truth” ne va pas tarder à les avoir. Leurs carrières sont, bien évidemment, derrière eux mais ils sont encore là, bien présents et fidèles au poste. Ils ont connu des fortunes diverses en NBA. Vince a éclaboussé le top 10 pendant des années et des années grâce à sa détente hallucinante tout en scorant du point en masse pendant que Paul Pierce est devenu l’emblème de la grande Maison Verte de Boston en y restant 15 saisons, en réalisant des performances de qualité et d’une régularité rarement vues à ce niveau et en y gagnant une bague en 2008. Nous avons bien à faire ici avec deux monstres de la balle orange, deux futurs Hall of Famer qui viennent de faire d’excellents choix pour ce qui ce sera certainement leur dernier contrat en NBA.

Il y a trois jours, nous apprenions que Vince Carter – dont le contrat avec Dallas était terminé – s’engageait avec les Grizzlies pour trois ans et 12 millions de dollars. L’ami “Air Canada” aura 40 ans pour la dernière année de ce contrat qui n’est d’ailleurs garantie que pour la moitié du salaire sur cette troisième année. Il sera alors temps pour lui de tirer sa révérence et de nous laisser avec toutes ces images de dunks incroyables en tête. Mais ce Carter – qui au fil des années a su laisser de côté ses envies de starisation pour se fondre impeccablement dans un rôle de 6ème homme – va être très utile dans la rotation de Memphis. En sortie de banc, ce bon vieux Vince va apporter une denrée qui est plutôt rare dans l’effectif des Oursons : de la qualité de shoot derrière l’arc ! Sans oublier, évidemment, sa longue et riche expérience après plus de 1100 matchs disputés sur les parquets. Pour 4 millions par an, c’est un deal très raisonnable pour Memphis et très intéressant pour Carter puisque les Grizzlies ne sont certes pas une équipe qu’on attend dans la lutte pour la bague mais ils sont compétitifs, pratiquent un basket collectif et auront donc une carte à jouer dans la terrible Conférence Ouest. Pour un vétéran comme VC, jouer au sein d’une équipe avec la possibilité de réaliser encore quelques bons gros exploits est certainement l’essentiel. Il l’a bien compris. Pour Memphis, récupérer un Carter à un prix aussi peu élevé est une aubaine. Vous avez dit gagnant – gagnant ?

c'était il n'y a pas si longtemps... (Source image : zimbio.com)

C’était il n’y a pas si longtemps… (Source image : zimbio.com)

De son côté, Paul Pierce a signé aux Wizards hier pour deux ans et 11 millions de dollars ! Agent libre, le monstre vert – qui venait de faire une saison mitigée à Brooklyn pour finir ce contrat de 61 millions sur 4 ans signés avec Boston – va donc apporter sa fabuleuse expérience, son aptitude à faire la différence dans le money time et son jeu all -around d’une manière générale à ces jeunes Wizards qui en ont surpris plus d’un lors des derniers PlayOffs. Cette équipe de Washington a un coup à jouer dès l’an prochain dans une Conférence Est qui vient d’être pas mal chamboulée par la décision de LeBron James de revenir chez lui dans l’Ohio. Chicago s’est renforcé sérieusement mais on ne sait pas à quel niveau va évoluer Derrick Rose, Indiana cherche toujours le bon chemin, Miami va rester compétitif mais fait beaucoup moins peur et Cleveland vient de récupérer son King mais doit encore bien construire son effectif autour de lui. Les Wizards, eux, n’ont pas trop touché à leur roster. Ils ont fait re-signer Marcin Gortat qui a réalisé d’excellent PlayOffs, la paire John Wall – Bradley Beal va encore progressé, il y a un peu de banc et donc, maintenant, il y a Paul Pierce qui va certainement se retrouver titulaire au poste 3 car ni Otto Porter ni Martell Webster ne semblent capables d’apporter plus que ce que peut faire Pierce du haut de ses (presque) 37 ans. Et, dans le vestiaire, avoir un bonhomme de la trempe de “Paulo”, un bonhomme qui a déjà tout vécu dans la Grande Ligue, est quelque chose d’inestimable pour cette jeune escouade de DC. Comme Carter, Paul Pierce vient clairement de signer son dernier contrat et il compte bien en faire quelque chose. Les Wizards ne sont pas non plus des prétendants au titre mais, comme les Grizzlies, ils seront là l’an prochain et produiront du jeu. Un jeu au sein duquel Pierce va probablement s’éclater et profiter encore un peu de la balle orange.

Pour tous les nouveaux venus en NBA, pour tous les gars qui se demandent comment orienter leur fin de carrière, les choix que viennent de faire Vince Carter et Paul Pierce doivent être pris en exemple. Des choix classieux faits par des joueurs non moins classieux. Des choix qui – au-delà d’être judicieux – auront leur importance à un moment ou à un autre de la saison que un des deux anciens de la ligue marqueront un panier décisif ou sortiront, d’une manière ou d’une autre, leur équipe d’un sale pétrin. Car oui, ça va arriver et ce jour-là, devant nos écrans nous nous dirons “Dis-donc, ils ont bien fait de faire signer Carter les Grizzlies ! Et pas cher en plus ! ” ou nous penserons : ” Et beh, vu ce qu’il est encore capable d’envoyer le Paulo, 5,5 millions l’année, c’est cadeau !” 

Source image couv’ : Yahoo Sports


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