Le dossier Carlos Boozer : que faire côté Chicago ? Transfert, Amnesty ou Chicago Booz ?
Le 06 juil. 2014 à 12:46 par David Carroz
Quelques jours après avoir pu exposer leur cas à Carmelo Anthony, les Bulls attendent la réponse de l’ailier. Si son arrivée boosterait sûrement la franchise de l’Illinois, un autre mouvement est peut être aussi attendu que la signature de l’un des agents libres les plus convoités de la ligue. Il s’agit du départ de Carlos Boozer, réclamé par les fans du United Center depuis… que Chicago s’est rabattu sur l’ailier fort en provenance d’Utah lors en 2010, après les échecs LeBron James, Chris Bosh et Dwyane Wade. L’aventure de Carlos Boozer aux Bulls touche-t-elle à sa fin ? Voici trois scénarios pour l’avenir de Boozi Boozi.
La solution rêvée : un transfert
Gar Forman en fantasme depuis des mois, transférer Boozer pour renforcer les Bulls. Ou même juste pour ne pas s’affaiblir. Cela peut sembler totalement utopique, car le #5 des Bulls touchera quasiment 17 millions de dollars la saison prochaine ($16 800 000 pour être précis). Un salaire énorme pour un joueur qui sort d’une saison à 13,7 points et 8,3 rebonds en 28 minutes par match. Ca commence à faire cher le point et le rebond, surtout pour un plot en défense. Sauf que ce contrat encombrant ne court plus que sur une année, ce qui, à défaut de le rendre attractif, peut être plus facilement absorbé par une franchise en reconstruction et qui misera plus sur les prochains marchés que sur la cuvée de cet été. Tout d’un coup, le rêve de trouver un point de chute à Carlos Boozer prend forme. Reste à trouver la destination.
Dans un monde parfait (ou pro-Bulls), Phil Jackson accepte un sign and trade pour envoyer Melo à Chicago contre Boozer, et d’autres contreparties. Même dans la vraie vie, il existe des raisons pour que les trois parties concernées se mettent d’accord sur un tel deal.
Pour Chicago, cela leur permet de proposer un contrat plus juteux à Carmelo Anthony sans pour autant dépasser le salary cap. Cela signifie alors qu’ils disposent des exceptions mid level et bi-annual pour renforcer encore leur roster (coucou Nikola Mirotic) et avoir un effectif vraiment compétitif. Pour Melo, même s’il est prêt à faire des sacrifices financiers, un tel accord lui permet de toucher plus d’argent. Et pour les Knicks, ils pourraient ainsi récupérer une contrepartie à la perte de leur franchise player.
Car qu’on le veuille ou non, dans le sign and trade, la partie la plus importante est le sign. Si Melo veut aller à Houston, peu importe ce que les Bulls négocieront avec New York, cela ne les aidera pas. Inversement, les Rockets pourraient bien envoyer Harden, Parsons et Lin à Big Apple, si Melo préfère le vent de Chicago, cela ne le fera pas changer d’avis. C’est Melo et lui seul qui décide de sa future destination, aux Knicks de gérer intelligemment pour ne pas tout perdre. Le contrat de Boozer sera juste la partie la plus désagréable du deal qui pourrait aussi mettre en jeu Tony Snell, Mike Dunleavy et des tours de draft (celui de Cleveland en 2015 et celui protégé des Kings), afin de rendre la pilule un peu plus facile à avaler.
Bilan : les Bulls ne s’affaiblissent pas, Anthony prend un gros contrat en rejoignant un candidat au titre, et les Knicks empilent les intérieurs surpayés (Boozer rejoindrait Amar’e et Bargnani dans cette catégorie). Pourquoi pas, New York n’a pas d’objectif sportif élevé pour 2014-15 et va miser gros sur les prochaines free agency. Si Phil Jackson refuse pour l’instant l’idée d’absorber le contrat de Carlos Boozer, il devra peut être se rendre à l’évidence que cela serait un moindre mal si Carmelo Anthony veut absolument aller à Chicago. En résumé, New York sera une meilleure équipe dans deux ans en misant sur un échange et en perdant Melo plutôt qu’en le laissant partir sans aucune contrepartie.
Mais dans ce cadre Big Apple n’est pas la seule destination envisageable pour l’intérieur à la barbe impeccable, car les Bulls regardent également du côté de Minnesota pour voir si une star ne serait pas disponible. Kevin Love étant aussi une cible potentielle de Gar Forman, si la piste Melo échouait, nul doute que les discussions avec les Wolves pourraient s’intensifier, même si un départ de l’ancien joueur de UCLA ne devrait pas se faire avant février, sa franchise actuelle voulant tenter le tout pour le tout avec lui.
Sans aller jusqu’au recrutement d’une superstar, l’échange du contrat de Carlos Boozer peut permettre de renforcer les Bulls. Deux exemples parmi les équipes ne visant pas les PlayOffs : à Philly avec des tours de draft et/ou Tony Snell contre Jason Richardson et Tad Young, aux Bucks contre Mayo et Ilyasova (là encore avec des tours de draft ou Snell). Bref, si rien n’est acquis et qu’il sera difficile de refourguer Boozer, rien n’est impossible.
La plus probable : l’amnistie
Une chose semble sûre par contre : Carlos Boozer ne fera pas de vieux os à Chicago.
Les Bulls ont dit à Carlos Boozer qu’il y a une probabilité pour qu’il soit amnistié ou utilisé dans un sign and trade mais qu’ils n’avaient pas encore pris leur décision définitive selon certaines sources.
Toujours dans la même idée, Joe Cowley du Chicago Sun-Times rapporte des propos assez similaires. Selon lui, les Bulls ont toujours quelques semaines pour se décider d’utiliser la clause d’amnistie pour Carlos Boozer, mais ils n’auront pas besoin de tout ce temps. Le départ de l’ailier fort serait acté.
Comme un transfert bien que plus probable que l’an dernier reste toujours difficilement envisageable, ce départ serait donc obtenu par amnistie. 17 millions en moins dans le salary cap (ce qui devrait laisser en réalité une enveloppe de 12 millions de dollars sous le cap), les Bulls ne peuvent pas passer à côté, surtout en ayant comme objectif d’être candidat au titre et ce dès la saison à venir. Une partie de cette somme permettrait le recrutement du remplaçant de Carlos Boozer dans la rotation intérieure, Nikola Mirotic. Mais il faudrait compléter avec un autre joueur libre pour vraiment améliorer le roster. Dans cette optique (et celle de l’échec de la venue de Melo), Lance Stephenson, Chandler Parsons et Trevor Ariza sont des pistes évoquées.
Pour résumer, en se libérant du contrat de Carlos Boozer, les Bulls se donneraient de la marge pour recruter et avoir une rotation avec plus de profondeur que la saison dernière où en dehors du 5 majeur, seuls Taj Gibson et D.J. Augustin apportaient une vraie contribution.
La plus loufoque : continuer la Booz Cruise à Chicago
Et si finalement Carlos Boozer restait aux Bulls pour finir son contrat ? Bien entendu, cela parait impossible. Mais regardons de plus près la situation. Réussir à l’échanger serait un exploit qui donnerait immédiatement à Gar Forman le titre de dirigeant de l’année (à moins que Sam Presti ne réussisse le même coup avec Kendrick Perkins, dans ce cas il y aurait débat). Et l’amnistier a un coût non négligeable, puisque les Bulls devront toujours verser l’intégralité du salaire à leur ailier fort (ou du moins le complément de ce qu’il touchera dans sa future franchise pour arriver au même montant). Filer 17 millions à un mec pour qu’il joue sous un autre maillot, pas sûr que cela soit dans les plans du propriétaire Jerry Reinsdorf, qui n’a pas l’habitude de jeter son argent par les fenêtres.
Surtout que les autres candidats au titre seront prêts à se jeter sur l’occasion. Le Heat a déjà tiré avantage d’une telle situation avec Chris Andersen. Le “Birdman” a signé au minimum vétéran avec Miami alors qu’il touchait encore la fin de son contrat des Denver Nuggets après son amnistie. Les Nets ont fait de même avec Andray Blatch dégagé par les Wizards. Alors pour un joueur du niveau de Boozer, les franchises vont se battre. On a tendance à l’oublier du fait de son contrat excessif et de ses difficultés l’an dernier (toutes relatives, car même si ses stats sont en baisse cela est dû en partie à un temps de jeu moins élevé), mais l’ailier fort des Bulls vaut quand même 16,6 points (à 52% aux tirs) et 9,8 rebonds en carrière, soit le double double assuré pratiquement tous les soirs. N’importe quelle équipe de la ligue se réjouirait de bénéficier d’un tel apport pour un salaire minimum, pendant que Chicago continuera de rincer Carlos Boozer.
Avec cette réflexion, les Bulls peuvent très bien décider de conserver Boozer, surtout si aucun free agent ne semble prêt à les rejoindre cet été. Mais dans ce cas, ils se retrouveraient bloqués pour recruter. Pour l’instant, 9 joueurs (sans compter les rookies) sont sous contrat pour un montant de plus de $65 millions, soit deux millions au dessus du salary cap annoncé (environ $63 millions). La marge de manoeuvre est quasi nulle et cela signifierait disposer de moins de fonds pour faire venir Mirotic. Quelle place d’ailleurs pour l’intérieur monténégrin si Boozer reste ? Cela retarderait encore son arrivée d’un an certainement. Même constat pour les ambitions des Bulls qui attendraient elles aussi 2015-16.
Un tel scénario est-til vraiment envisageable ? A priori, non, mais Jerry Reinsdorf est un rat qui n’aime pas dépenser de l’argent pour rien et Gar Forman ne serait pas à son premier choix contestable non plus. Une chose est sûre, l’avenir de Carlos Boozer va définir le marché estival des Bulls, chaque rumeur étant liée à son échange ou à son amnistie. Notre pari ? La deuxième solution. Aucun dirigeant ne semble prêt à accepter de prendre en charge le salaire de Boozer, même avec des tours de draft en bonus. L’ailier fort rejoindra ensuite un contender pour le minimum vétéran. Les Rockets de son ami Dwight Howard.
Source image couverture : www.thesportsfanjournal.com