Spurs – Thunder, Analyse du Game 3 : le retour d’Ibaka, prochain gros film de Peter Jackson !
Le 26 mai 2014 à 09:37 par Bastien Fontanieu
Il fallait bien que ça arrive. Il fallait surtout que cela se produise ainsi. Tel un roi blessé qui revient pour guider ses troupes vers une victoire morale et pleine de hargne contre le vilain envahisseur, Serge Ibaka a été le très gros plus de ce Game 3 : 106 à 97 en faveur du Thunder.
Ce qu’on attendait
La preview pensait que les Spurs ne feraient qu’utiliser le plan de jeu des deux premiers matchs pour continuer leur domination, avec application et vitesse. Il fallait nous regarder droit dans les yeux et nous dire que les rotations du Thunder allaient tenir debout face à celle de San Antonio afin de l’emporter. Et en se souvenant de la déconvenue de 2012, on imaginait plutôt bien les texans faire le boulot en disant non, cette fois-ci c’est nous qui commandons. Côté Thunder, avec le retour de Serge Ibaka grâce à un miracle de la médecine la nature, on imaginait assez bien des coéquipiers surmotivés, un public transcendé, et des arbitres qui ne savent plus quoi faire. En gros, une feel-good story mais qui se terminerait entre les mains des visiteurs.
Ce qui s’est passé
Et bien pas du tout. Si en première mi-temps la baraque texane tient plutôt bien grâce à un Manu Ginobili quatre étoiles, la seconde n’aura pas vraiment marché et certains ont gardé la tête à San Antonio. Dès l’entame de match, Reggie Jackson entre dans le cinq majeur, Ibaka rentre tous ses premiers tirs et le public est en délire. Hook sur le mauvais pied, tir sur l’extérieur, aide défensive, rebonds offensifs : l’espagnol est au four et au moulin avec un mollet en moins, de quoi très franchement secouer certains de ses coéquipiers un poil trop laxistes sur les deux premières rencontres (coucou Kevin). Les Spurs tiennent les 24 premières minutes en répondant au jeu rapide par du jeu rapide, Danny Green à l’extérieur comme Duncan dans la peinture. Et après un échange irréel entre Manu et Westbrook en fin de second quart, les deux hommes se rendant bombe à distance sur bombe à distance, le Thunder mène de 4 petits points. C’est donc après la pause que les hôtes mettront la pression, en défendant nettement plus intensément. Fermeture de la raquette, effort pour aller contester les tireurs extérieurs, accès refusé systématiquement dans la raquette : les Spurs ne savent plus où trouver leurs points et n’en inscriront que 44 en 24 minutes de seconde période. Ce bougre d’Ibaka vient même scotcher Danny Green sous l’arceau, un contre sublime sur lequel il atterrit mal mais on s’en fout puisque le kiné du Thunder c’est Gandalf. Quand on connait le rythme offensif de San Antonio depuis le début des PlayOffs, 44 points c’est assez impressionnant. Le dernier quart permet à tout le monde d’arrondir ses stats, mais un homme reste seul dans son coin après avoir complètement foiré sa rencontre : Tony Parker.
Il a abusé : Tony Parker
La cuisse ? La défaite de l’Atletico ? Quelle que soit la raison expliquant sa méforme hier soir, il faut absolument que le Thunder ne sache pas ce que c’était, car on a rarement vu Tony jouer aussi mal en PlayOffs. Aussi agressif que Kendall Marshall, trop court sur ses tirs et même ses floaters, le français a semblé totalement perdu sur le parquet et a vraiment fait de la peine. Tellement dominant depuis quelques semaines, tellement en confiance en ses capacités, il se peut que le moteur ait décidé de dire non hier soir mais quand on le voit en 2 contre 1 avec Kawhi Leonard et qu’il calme pour donner une mauvaise passe à Duncan, quand on le voit effleurer l’arceau avec un floater, quand on le voit ne pas prendre l’avantage sur le Thunder lorsqu’Ibaka est absent, on sait que c’est vraiment la merde. Il va falloir régler ça très vite, car au-delà des chiffres c’est dans l’approche du match que la catastrophe a eu lieu. Un match à oublier dès aujourd’hui.
Il a assuré : Serge Ibaka
Sérieusement ça n’arrive pas qu’aux Etats-Unis ça ? Le type est certes espagnol, mais on se demande comment il a pu revenir aussi fort pour un match, et comment son corps a pu tenir. On nous parle de placenta de cheval, on va plutôt vous parler de bonne grosse seringue. Diego Costa a probablement vomi devant sa télé en voyant une telle performance, une telle abnégation, d’entrée de jeu. Rapide comme avant, toujours aussi aérien : sa simple présence a agacé les extérieurs des Spurs qui devaient systématiquement regarder autour d’eux en allant au panier. Exactement ce qu’Ibaka devait apporter dans la série, et ce qu’il a fait hier soir avec un traitement de jument dans le corps. 15 points, 7 rebonds et 4 contres à 6/7 au tir en 30 minutes, même dans nos plus grands rêves on n’imaginait pas un tel comeback.
La citation du match : Kevin Durant
“Quand on parle d’un coéquipier, Serge rassemble tout ce qu’on voudrait chez un coéquipier. J’ai tellement appris auprès de lui, son sacrifice pour l’équipe… On aurait pu gagner ou perdre ce match, son effort aura été énorme et on voulait ça avec nous.”
Et maintenant ?
Prochaine rencontre dans la nuit du mardi 27 Mai, à 3h du matin. Les Spurs doivent impérativement l’emporter s’ils ne veulent pas voir le spectre de 2012 refaire surface. Déjà qu’il pointe le bout de son nez, et que le Thunder pourra probablement compter une nouvelle fois sur Ibaka, le mieux serait de se concentrer sur ce Game 4 et trouver un moyen de relancer Tony Parker. Côté OKC, prier pour que le mollet de l’intérieur tienne, et que l’équipe joue avec la même intensité. Possible ?
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