Coup de poker gagnant pour Erik Spoelstra et Pat Riley : Dwyane Wade régale face à Indiana

Le 25 mai 2014 à 15:56 par Bastien Fontanieu

Avant que la série ne commence, les fans du Heat savaient qu’ils pourraient compter sur un LeBron James appliqué et concentré. Mais s’il y a bien un homme qui fait la différence sur cette série, ce n’est pas Chris Andersen ou Ray Allen : c’est bien Dwyane Wade.

Retour en arrière. 19 Décembre 2013. Les Nets ne sont pas qualifiés en PlayOffs, Kevin Durant n’a pas encore remporté le moindre titre de MVP dans sa carrière, et les Clippers possèdent un propriétaire tout à fait normal. Dans cette journée peu différente des autres, l’actualité se concentre tout de même sur un homme : D-Wade. L’arrière du Heat vient de réaliser un match parfait face aux Pacers, ses 32 points face à son public ont écoeuré les Pacers venus montrer sur les terres de Floride que le nouveau maitre de la Conférence Est se trouve dans les champs de blé et non sur les plages dorées. Un récital que nous avions justement souligné, car ce genre de performance est devenue rarissime du côté de Miami.

On ne va pas se mentir, depuis la saison 2012 le numéro 3 du Heat c’est davantage le bras droit relax de LeBron que la grosse cylindrée de 2009 qui défonçait tout sur son passage. Souvent blessé, moins agressif, préférant laisser son cyborg de coéquipier s’occuper des tâches principales, Wade devenait le lieutenant le plus efficace de la Ligue en ramenant deux titres à Miami, portant son total à trois bagues après le sacre de 2006. Disparu le Flash des années Shaq, l’arrière bulldozer qui finissait chaque pénétration par des and-one plus spectaculaires les uns que les autres. Bienvenu en l’an 2014, sa version plus âgée, plus disciplinée, la mise à jour la plus propre dira-t-on. Moins de casse-gueule dans la raquette, plus de tirs extérieurs maitrisés. Moins de dribbles pendant 15 secondes, plus de prises de positions au poste. Une évolution fondamentale pour ce Heat qui domine depuis la NBA, avec deux titres consécutifs et cette capacité affolante à pouvoir appuyer sur l’accélérateur quand il le faut. Pourtant, pourtant, ce n’est pas faute de nous avoir agacé.

Et que ça chiale, et que ça se plaint, et que ça joue au plus malin. Dans une position des plus confortables, c’est-à-dire celle de bras droit du meilleur joueur au monde, Dwyane montrait par moment des côtés très arrogants, nous poussant jusqu’à la limite de l’homicide volontaire. Un peu fatigué ? Prend ton temps, les autres feront le sale boulot. Mal à la cuisse ? Aucun problème, LeBron et Bosh gèrent le reste. Cette saison poussera justement la tactique établie par Pat Riley et Erik Spoelstra le plus loin possible, en limitant l’arrière à 54 matchs. Vous avez bien lu, 54 rencontres jouées, soit un tiers manquées. Et pas par blessure gravissime, du type ligaments croisés ou dos brisé, cheville qui tourne ou épaule déboitée. Non, on vous parle là de prévention pure et dure, de gestion tellement sous-contrôle de la part du Heat que la deuxième place de la Conférence Est a été largement gagnée sans pouvoir compter sur Wade. Sauf par moment, diront certains, comme ce 18 Décembre 2013.

Ce qui nous mène à aujourd’hui. Après deux premières séries jouées comme durant la saison régulière, c’est-à-dire avec du chaud comme du froid, du laissez-moi faire (Game 5 Brooklyn) comme du j’ai plus trop envie (Game 2 Charlotte), Dwyane Wade a décidé de fermer la bouche de tout le monde en sortant sa plus belle condition physique face aux Pacers. Ces mêmes Pacers, toute gueule grande ouverte, Lance Stephenson le premier, ont compris qu’il ne fallait peut-être pas jouer avec un MVP des Finales vainqueur des Jeux Olympiques multiple All Star prêt à s’énerver. Car si le pari Spoelstra-Riley devait réussir, c’était justement sur cette série. Tenant sa promesse et son contrat avec ses supérieurs, Dwyane a décidé de cartonner Indiana avec une efficacité et une patience exemplaire, forçant les défenses à bouger pour mieux sanctionner. Sur l’extérieur comme à l’intérieur, cette petite pénétration qui par le passé se finissait avec un contact et un cri aigüe s’est transformée en step back + floater. Du grand art : 24 points à 62% de réussite au tir. Après avoir passé toute l’année à siroter le Malibu auprès de ses potes, Wade a enfin décidé de jouer en mode All Star et les Pacers ne trouvent pas de réponse. Ce n’est pourtant pas comme si Stephenson foirait totalement sa série, c’est simplement qu’à une telle étape des PlayOffs, seuls les très grands joueurs savent élever leur niveau de jeu, et le meilleur marqueur de l’histoire du Heat le fait depuis une semaine. Point barre.

On pourra dire que c’est facile, que c’est abusé, que c’est de la triche ou que c’est du fake. Que se reposer un match sur trois à 32 ans est une arnaque et que le Heat pourrait mieux faire si son effectif jouait tous les soirs. Mais on peut aussi dire que la gestion de l’effectif est parfaite, que les grands joueurs se réveillent dans les moments les plus importants, et que le pari tenu par Erik Spoelstra et Pat Riley prend tout son intérêt à l’heure actuelle. A vous de choisir votre camp, mais faites-le plus vite que les Pacers, sous peine de vous faire flasher pour manque de respect envers un très grand…

Source image : CMGDigital


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