Le Bilan Bisounours des Grizzlies : encore trop court, l’heure de réunir les Gasol à Memphis ?
Le 23 mai 2014 à 14:41 par Bastien Fontanieu
Les années passent et Memphis n’arrive pas à passer le cap. Arrivé en Finales de Conférence l’an passé, c’est au premier tour que la campagne 2014 s’est achevée, notamment à cause de blessures survenues au mauvais moment : c’est le symbole de cette équipe, qui possède un jeu et une identité capable de mettre tout le monde d’accord, mais à qui la chance ne sourit pas vraiment. Retour sur une saison passée à boiter plus qu’à construire…
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Il y a quelques mois, la Preview de la Division Sud-Ouest proposée (ici) par TrashTalk mettait l’accent sur l’arrivée de Dave Joerger à la place de Lionel Hollins, un mouvement particulièrement étonnant et qui apportait avec lui son lot de perceptions négatives. Aucune expérience chez les pros, toujours les mêmes soucis offensifs même si Mike Miller rentre au bercail, des intérieurs qui prennent en âge sans ajouter de pièce solide à cause de propriétaires cramponnés à leur porte-monnaie : la saison des Grizzlies démarrait, tiens tiens, comme souvent façon Spurs, c’est-à-dire dans l’obscurité médiatique totale. Ce qu’on pensait, c’est que Marc Gasol ne louperait pas une vingtaine de matchs et l’espagnol permettrait aux oursons de se caser juste derrière les Spurs dans leur division. Ce qu’on ne pensait pas, c’est qu’il allait falloir batailler jusqu’au finish pour se défaire de Dallas et Phoenix dans la course aux PlayOffs. Un ex-Finaliste de Conférence qui doit utiliser la potion magique pour jouer en Mai, ça craint pas mal mais avec leurs blessures, on les excuse.
Ce qui s’est vraiment passé :
Début de saison solide, avec des joueurs en forme et un Mike Miller qui se sent comme un poisson dans l’eau chez les Grizzlies. Les plages de Miami lui manquent certes, mais le temps de jeu est plus élevé et le public accueille à bras ouverts son enfant de coeur. Violent coup dur dans le Tennessee le 22 Novembre : Marc Gasol se tord le genou face aux Spurs et doit quitter les siens. Il s’agira là de ses dernières minutes de basket pour l’année 2013. Memphis gratte autant que possible des victoires à droite à gauche, mais c’est dur, surtout à l’Ouest où certains jouent très bien contre toute attente (coucou Phoenix et Portland). Début Janvier, la franchise respecte ses résolutions et arrête l’alcool. Jerryd Bayless est donc envoyé à Boston pour y glander, pendant que Courtney Lee fait le chemin inverse. Une superbe addition qui se fondra parfaitement dans le vestiaire de Zach Randolph, pendant que Bayless n’arrivera même pas à faire la rotation des Celtics. Le karma prolonge ses vacances chez Elvis et rapporte même le grand Gasol en pleine forme : du 15 Janvier au 15 Avril, seuls les Spurs jouent mieux que les nounours à l’Ouest et le bilan en impose, 33 victoires pour 13 défaites ! Les places 7 et 8 sont à disposition pour nos copains du Sud, pas de soucis puisque Phoenix passe à la trappe et Dallas doit se coltiner San Antonio. Au premier tour, Memphis poussera OKC jusqu’au fond du mur, mais n’arrivera pas à terminer le boulot. Mike Conley se blesse, le Thunder se réveille, et l’avantage maison fait le reste. Fin de saison, un été bien long pour mieux repartir l’an prochain.
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné :
Dave Joerger. Les avis sont plus ou moins différents sur le jeune coach de Memphis, mais ce qu’on ne peut pas nier c’est qu’il aura quand même fait un sacré boulot pour un rookie sur le marché. Déjà, se taper 10 matchs sans Mike Conley et 20 sans Marc Gasol, puis quand même aller en PlayOffs à l’Ouest ? Faut le faire. Pour intégrer Courtney Lee dans l’effectif comme si le type jouait chez les Grizzlies depuis 2010, la même. Reprendre la plupart des systèmes de Lionel Hollins et y ajouter de nouvelles rotations plus équilibrées (Calathes, James Johnson, Kosta Koufos), balèze. Mais surtout, réussir à pousser Russell Westbrook et Kevin Durant aux portes des vacances et subir un miracle nommé Reggie Jackson pour se faire éliminer, on atteint un tout autre niveau. Même le Game 7 aura été bien joué par Memphis, sans Randolph et un demi-Conley. Niveau attitude et exécution, on ne pouvait demander mieux de la part d’une équipe qui était annoncée largement perdante face au Thunder. Joerger n’a peut-être pas emmené les Grizzlies aussi loin que son prédécesseur, mais peu de coachs seraient allés aussi loin avec toutes les merdes qui lui sont arrivées. Peut-être bougera-t-il cet été, peut-être pas. Mais de la même façon qu’un Frank Vogel il y a quelques années, Dave est un nouveau coach extrêmement solide dans le paysage des entraineurs pros. A surveiller de très près.
On l’attendait au taquet, et il a abusé :
Tayshaun Prince. La déchéance totale. Secrètement, on rêverait tous d’avoir son job, un peu comme Jeremy Lamb au Thunder. Tiens, tu te mets là dans le coin, tu nous laisses gérer l’attaque, 95% du temps tu auras des tirs ouverts, on te demande juste d’en mettre la moitié et de défendre un peu dur sur les ailiers, sachant qu’il y en a 4 ou 5 vraiment offensifs dans la Ligue actuelle. Si on perd, ne t’en fais pas on foutra ça sur le compte du coach ou de Randolph, et si tu te fais dépasser en défense normalement on a tout assuré il y a Mike Conley en aide sur pénétration, Tony Allen pour prendre la faute offensive, et Marc Gasol devant l’arceau. Résultat ? Le mec n’a même pas fait ce qu’on lui demandait, c’est-à-dire trois fois rien ! En saison régulière il tape 40% au tir dont 29% à distance, et en PlayOffs on a eu tellement de peine… Complètement perdu sur le terrain, il a contribué dans aucun compartiment du jeu. Zéro. Pour résumer, même Shane Battier qui a annoncé vouloir prendre sa retraite peut donner son ticket à Tayshaun. La saison de trop.
La vidéo de la saison :
Ce qui va bientôt se passer :
La tentation serait de garder le même groupe et consolider, mais que pense le responsable financier des Grizzlies ? Le plan de rêve en cours consiste à draguer Pau Gasol pour le ramener au pays et lui permettre de terminer sa carrière avec son frère, mais à quel prix ? Zach Randolph a une option de dernière année à prendre, et la taxe fait encore plus peur aux dirigeants de Memphis que les Spurs. Il faudra donc garder le cinq majeur, gérer le cas Koufos (option d’équipe), tenter de trouver deux trois pièces pas chères et tout donner la saison prochaine. Car dans un an, si Memphis ne parvient pas à retrouver les Finales de Conférence, attention à l’explosion de l’effectif…
Source image : Ddmcdn.com