Spurs – Thunder, Analyse du Game 2 : la démonstration continue pour les Texans
Le 22 mai 2014 à 07:25 par Giovanni Marriette
Game 2 cette nuit entre 2 équipes à la trajectoire diamétralement opposée. D’un côté des Spurs qui déroulent actuellement un basket collectif sans faille, de l’autre une franchise d’OKC se cherchant dans ces PlayOffs derrière des performances cahin-caha de son duo de superstars. Avant de partir pour 2 matches à la Chesapeake Arena, le Thunder se devait de faire un coup pour s’éviter un gros surplus de pression alors que les Spurs désiraient mettre une partie de la tête de Perkins and co. sous l’eau. Quid de cette deuxième levée de finale de Conférence ? Par ici l’analyse…
Ce qu’on attendait :
Le réveil de Kevin Durant, et plus généralement de toute la team d’OKC, complètement mise sous l’éteignoir lors du Game 1. De voir également si le banc du Thunder pouvait tenir la comparaison avec Manu Ginobili et son escadron de supersubs… Enfin, on voulait savoir si l’absence de Serge Ibaka était presque définitivement un problème insoluble pour Scott Brooks, étant donné le calvaire vécu par ses grands lors du précédent match. Une équation de plus en plus complexe pour le coach du Thunder dont on imagine que les nuits doivent être bien courtes en ce moment…
Ce qu’il s’est passé :
Ce qu’on redoutait (ou ce qu’on espérait selon le camp choisi). Une démonstration. Un cours de basket… Un match débuté doucement par des Texans regardant un peu trop tranquillement Kevin Durant et Russell Westbrook prendre leurs aises d’entrée de jeu. Mais gros problème pour cette équipe du Thunder, le danger ne vient malheureusement pas de partout et il faudra attendre plus de 9 minutes avant de voir un autre joueur d’OKC marquer un petit panier… Grâce à ce danger bien ciblé et à une répartition du scoring beaucoup plus appropriée à une finale de Conférence, les Spurs sont dans les clous après le buzzer du premier quart-temps, portés par un Tiago Splitter agressif et un Tony Parker en jambes, dont la petite alerte de l’entre-deux tours semble désormais oubliée. 26-24 pour OKC sur la période et on se dit qu’enfin le Thunder est rentré dans sa série…
D’autant plus que la deuxième escouade répond présent. Derek Fisher en défense, Caron Butler à 3 points, Reggie Jackson en spin-move façon Toni Pi et Steven Adams font le taf en sortie de banc et entretiennent un temps l’illusion face à des Spurs endormis, ce qui n’empêchera pas Scottie Brooks de s’en priver par la suite pour une grande partie du match, prouvant une fois de plus son inconstance à prendre les bonnes décisions au bon moment… Mais ça, c’était avant. Avant que le réveil des troupes de Gregg Popovich ne sonne, et très fort. Danny Green tout d’abord, à l’aube d’une soirée revival de 2013 (7/10 à 3 points !), puis Manu Ginobili et Boris Diaw vont venir tour à tour écœurer leurs adversaires directs pendant qu’en face Durant et Westbrook forcent comme des cochons et ne rentrent plus un tir. D’un côté un ballon qui tourne comme dans un rêve, de l’autre du jeu en isolation digne des plus grandes heures des Knicks. Le résultat ? 34-18 en 12 minutes et un avantage de 14 points à la mi-temps pour des Spurs donnant déjà l’impression d’avoir tué le match tant tout leur paraît facile…
La deuxième mi-temps ressemblera plus à une mise à mort qu’à un match de basket. Une exécution parfaite côté Texan, une parodie de basket de l’autre. Les limites offensives du Thunder se ressentent terriblement du fait du trouage en règle des 2 leaders habituels et les Spurs récitent une nouvelle fois une partition d’attaque digne des grands opéras classiques. Extra-passes pour le shooteur ouvert et relations limpides à l’intérieur sont de sortie et on ne voit plus qu’une équipe sur le terrain. Danny Green continue son shoot contest, Tony Parker donne le tournis aux plots du Thunder et Tiago Splitter se transforme en un espèce de John Stockton géant. Vous l’aurez compris, tout réussit aux Spurs alors qu’en face il est de rigueur de fermer les yeux pour ne pas voir la bouillie de basket proposée par les boys de Scott Brooks… Si bien que le dernier quart-temps s’apparente plus à une récréation pour porteurs de serviette qu’à un match de basket. L’occasion tout de même pour l’idole Matt Bonner de frôler le triple-double avec 3 rebonds, 2 assists et 1 block.
Score final 112-77, + 35, soit la plus grosse défaite de la courte histoire du Thunder en PlayOffs. L’occasion aussi pour le Big-Three des Spurs de devenir officiellement le trio le plus victorieux de l’histoire en postseason. D’autres stats croustillantes ? Hormis le duo Westbrook/Durant dont nous parlerons plus bas, le 5 du Thunder compile 4 points sur tout le match, avec une mention spéciale pour Thabo Sefolosha qui avec son 0/5 est toujours capot dans la série… Un Tim Duncan une nouvelle fois en double-double, à 7 unités désormais du record All-Time de Magic Johnson…Pas un seul joueur des Spurs à plus de 30 minutes avec un notamment un Kawhi Leonard aux affaires seulement un petit quart d’heure… Non, vraiment, rien de bon à se mettre sous la dent quand on supporte le Thunder, une soirée (une série ?) à vite oublier…
Il a assuré : Danny Green
On l’avait annoncé, “Daniel Vert” montait tout doucement en régime depuis le début de ces PlayOffs. Et bien ça y’est on peut le dire, le sniper a trouvé la mire et il semble prêt pour rééditer ses performances de l’an passé qui l’avaient, excusez du peu, amené à battre le record de triples rentrés en PlayOffs dans toute l’histoire de la NBA… 7/10 à 3 points pour lui ce soir, avec néanmoins l’aide précieuse des défenseurs du Thunder qui découvraient semble t-il le bonhomme tant il fût laissé ouvert toute la soirée… Le pire dans tout ça ? Le Danioule s’est même payé le luxe d’aller tenter ce qui serait selon nos sources le premier shoot à 2 points de sa carrière. Aucun respect… Pas de bol pour OKC, avec un joueur aussi adroit, les Spurs passent tout simplement de super-favoris à imbattables…
Il a abusé : Kevell Durbrook (ou Russin Wesrant)
On a décidé de mettre les 2 zozos dans le même sac pour cette fois-ci. A cause de ce 13/40 hideux, à cause de cet évident manque de leadership et de hargne. Aussi parce qu’on les a vu s’écharper gentiment en première mi-temps, le meneur reprochant apparemment au MVP de ne pas assez se servir de sa tête (lolilol), avant de les voir se marrer comme 2 têtes à claques sur le banc alors qu’ils étaient en train de prendre une volée monumentale… On ne pourra jamais reprocher à Russell Westbrook son envie et son énergie mais bon sang que de mauvais choix… Et que dire de Kevin Durant… Tout simplement invisible les 3/4 de la soirée, il a semblé une fois de plus fuir ses responsabilités en s’effaçant de manière inquiétante au fur et à mesure de match. On respecte bien sûr les mamans Kevin, mais si pour toi c’est moumoune “the real MVP”, et bien fais là jouer pendant qu’on y est hein…
La citation d’après-match : Tim Duncan, un homme heureux, à sa façon…
“On n’oublie pas que 2 ans en arrière, nous étions dans la même situation avant de perdre 4 fois de suite. Donc tâchons de rester concentrés sur notre objectif qui est de gagner tous nos matches. Rien n’est fait pour l’instant.”
les highlights :
les boxscores :
Et maintenant ?
Retour à Oklahoma dans la nuit de dimanche à lundi avec 2 équipes au mental désormais complètement opposé… D’un côté le Thunder qui devra sortir la tête de l’eau sous peine de voir errer le fantôme d’un gros coup de balai au dessus de la Chesapeake Arena, de l’autre un rouleau compresseur texan explosant tout ce qui se présente face à lui. Kevin Durant devra assumer son statut de MVP, Russell Westbrook devra se mettre au service du collectif et Scott Brooks devra faire preuve de malice. Bref, c’est pas gagné…
Le programme de la série :
Thunder @ Spurs : 105-122
Thunder @ Spurs : 77-112
Spurs @ Thunder : lundi 26 mai, 2h30, heure française
Spurs @ Thunder : mercredi 28 mai, 3h, heure française
Thunder @ Spurs : vendredi 30 mai, 3h, heure française *
Spurs @ Thunder : dimanche 1 juin, 2h30, heure française *
Thunder @ Spurs : mardi 3 juin, 3h, heure française *
*si nécessaire
Source image couverture : Getty Images via Bleacher Report
Source texte: nba.com