Le Bilan “folie des grandeurs” des Warriors : entreprise de spectacle ou franchise qui veut gagner ?
Le 22 mai 2014 à 05:41 par Benjamin
On les avait quittés abattus, éliminés par les Spurs en demi finale de Conférence, mais les Warriors avaient conquis les coeurs la saison dernière, grâce à leur culot et à leur spontanéité. Cette saison devait être celle de la confirmation pour les Dubs, retour sur la campagne 2013-2014 de Golden State.
Ce que Trashtalk avait prévu
Forts d’un solide run en PlayOffs la saison passée, on attendait de voir ce que cette équipe allait donner sur toute une saison régulière. Si les Clippers paraissaient mieux armés pour conserver leur titre de division, GS devait au moins être capable de les talonner pour tenter de s’adjuger l’avantage du terrain. Le recrutement de Andre Iguodala (même si Dwight Howard était leur premier choix) offrait une vrai bonus de polyvalence à la ligne extérieure, et donnait un peu plus de crédibilité à une équipe qui se voulait un outsider à la finale de Conférence. Le banc était le seul petit doute, mais les Warriors devaient se montrer capable de tenir le rythme d’une saison régulière, et de fortifier leur position en vue des Playoffs.
Ce qu’il s’est vraiment passé
Si le bilan final (51-31) est plutôt satisfaisant, les Warriors ne sont certainement pas arrivés en Playoffs avec une impression d’être dominants. Les quelques victoires de prestige (à Miami ou Indiana), ou les come backs furieux (face à Toronto, ou à Portland), ne pouvaient masquer les défaites embarrassantes qu’ont également concédé les Dubs cette saison (roustés par Charlotte à la maison, à Phoenix, battus face aux Spurs privés de leur big three…). On leur accordait toujours le bénéfice du doute avant d’entrer dans la post season, se disant que ces Warriors là étaient vraiment faits pour les PlayOffs, et pas forcément pour le grind plutôt monotone qu’on trouve en saison régulière. Malheureusement, notre l’indulgence n’était pas méritée, malgré un bel effort face aux Clippers, sans Andrew Bogut qui a encore trouvé le moyen de se blesser au pire moment, GS a pris la porte dès le premier tour des PlayOffs. Mark Jackson a été éjecté dans la foulée de l’élimination, son remplaçant rookie, Steve Kerr, aura d’ores et déjà une pression monstrueuse dès la saison prochaine.
L’image de la saison
Andrew Bogut toujours aussi clutch, qui a encore trouvé le moyen de s’esquinter à quelques semaines des PlayOffs, laissant à DeAndre Jordan le loisir de plier ses coéquipiers en quatre. L’australien était déjà coutumier de ce genre de blessures à Milwaukee.
Il a assuré : Klay Thompson
Dans l’ombre de la coqueluche Stephen Curry, il y a quand même un joueur qui se forge tranquillement sa place dans le top 10 des meilleurs arrières de la Ligue. Klay Thomspon vient de finir sa troisième saison en NBA, et on ne dirait vraiment pas quand on le regarde jouer. Toujours bien placé, toujours efficace, capable de marquer depuis une multitude de positions et de différentes manières, au poste comme à trois points, tout en défendant chaque soir sur le meilleur extérieur adverse pour protéger le petit chouchou Curry, Klay Thompson est juste un superbe joueur.
Il a déçu : Harrison Barnes
Grande révélation des Playoffs la saison dernière, Barnes n’allait pas être récompensé par ses dirigeants, qui venaient lui mettre Andre Iguodala dans les pattes cet été, alors qu’un rôle de titulaire lui semblait promis cette saison. Difficile de savoir à quel point cela a joué sur les performances de l’ailier sophomore, mais sa nonchalance et son manque de confiance étaient réellement frappants. Il a même trouvé le moyen de plomber l’ambiance au concours de dunks du All Star Game, avec une sortie tout bonnement affligeante. Il n’aura absolument pas le droit à l’erreur la saison prochaine, si il ne veut pas être catégorisé comme le joueur d’une occasion, qui n’aura jamais réussi à confirmer.
La vidéo de la saison
Un Dimanche soir comme les autres à l’Oracle Arena…
Ce qu’il va se passer
Avec l’élimination prématurée, et le renvoi de Mark Jackson, inutile de dire que la franchise est désormais sous la contrainte monstrueuse de présenter des résultats dès la saison prochaine, c’est à dire au moins 50 victoires, et un tour passé en PlayOffs. La tâche s’annonce ardue pour le nouveaux favori des propriétaires Joe Lacob et Bob Myers, Steve Kerr. Les deux étaient trop souvent en conflit avec coach Jackson (qui a gentiment remercié Scalabrine de son staff alors qu’il avait été placé là par la direction), et cherchaient la première raison pour s’en débarrasser. Seul souci, Mark Jackson avait l’amour inconsidéré de ses joueurs, qui adhéraient tous à 100% à son discours. Comment parvenir à remobiliser tout le monde pour repartir vers de nouveaux objectifs ?
Pour y parvenir GS pourrait se montrer encore glouton sur le marché des transferts cet été, et mettre plusieurs joueurs sur la liste des transferts, afin de casser un effectif qui a vécu une expérience très décevante cette saison. Si Stephen Curry et Klay Thompson ont l’air intouchables, les Green, Barnes, Lee, voire même Bogut semblent à même d’être inclus dans un trade, sans parler des joueurs de complément. Seul souci, les Warriors n’ont plus beaucoup de tours de Draft à échanger, ce qui pourrait ralentir leur folie acheteuse.
Une chose est sure, on ne risque pas de s’ennuyer la saison prochaine à l’Oracle Arena, les proprios maniaques ont tout fait pour être sous le feu des projecteurs très (trop ?) vite, alors qu’ils auraient pu jouer la carte de la stabilité après les excellents PlayOffs 2013 de la franchise. Reste à voir si cette stratégie ultra risquée se révèlera payante, sinon Golden State pourrait bien finir par être classé comme une équipe sympa, mais absolument pas prise au sérieux par ses concurrents, et par les observateurs.